Le directeur du football, Vincent Ponsot
Le directeur du football, Vincent Ponsot / ©MAXPPP

Vincent Ponsot (OL) : "Il manque aux joueuses l’amour du public"

En marge de la demi-finale retour de Ligue des champions ce dimanche entre Arsenal et l’OL, le directeur général de la section féminine Vincent Ponsot a déploré le manque de travail effectué en France pour permettre le remplissage des stades. Selon lui, la Ligue féminine de football professionnel doit agir davantage.

La semaine dernière, à l’Emirates Stadium, les joueuses de l’OL sont reparties avec le sourire de Londres. Mais pas seulement parce qu’elles avaient pris une belle option (1 – 2) sur la qualification en finale de Ligue des champions. Voir une enceinte prise d’assaut par 40 000 gunners les a aussi agréablement surprises. Une situation bien différente pour le match retour au Parc OL. L’enceinte décinoise ne devrait attirer que 20 000 curieux au maximum, comme l’a soufflé Vincent Ponsot ce jeudi à quelques médias dont Olympique-et-Lyonnais.

Une différence que déplore le directeur général de l’OL féminin. Mais il ne peut que s’incliner devant le travail mené en Angleterre pour remplir les stades lors des rencontres d’équipes féminines professionnelles. L’ancien directeur du football de la section masculine, sous la présidence Aulas (1987 - 2023), a tenu à rappeler que les instances du football doivent agir pour ne pas prendre trop de retard par rapport à ce qu’il se fait outre-Manche. "Les Anglais, ce qu’ils font, c’est extraordinaire. Ils ont su surfer sur l’Euro 2022 qu’ils ont organisé et gagné, a-t-il confié. Je pense que l’OL est au contact de ces clubs-là, mais on attend de la Ligue (féminine de football professionnel) qu’il y ait plus de travail à ce niveau-là".

Ce n’est un secret pour personne. Le football masculin attire plus de spectateurs, tandis que les formations féminines se voient moins mises en avant. Elles aimeraient pouvoir évoluer dans des enceintes pleines à craquer et Vincent Ponsot le sait. Selon lui, les Fenottes ont le mérite d’être restées aussi compétitives sur la durée. Une hégémonie sportive qui ne colle pas avec l’attractivité dont elles font preuve. "Elles (les joueuses de l’OL) ont la performance, les titres, mais il leur manque l’amour du public. Que veulent-elles ? Jouer les meilleures (équipes) devant du public", a-t-il ajouté. Et ce n’est pas Kadidiatou Diani qui le contredira.

La troisième meilleure buteuse de l’OL en Première Ligue (10 buts, 6 passes décisives) est consciente des progrès réalisés depuis des années concernant l’affluence des rencontres auxquelles elle participe, notamment, en Ligue des champions. Mais elle aimerait que cela se voit aussi en championnat. "Il y avait 40 000 personnes à Arsenal. On espère faire aussi bien, être aussi soutenus. On apprécierait battre des records d’affluence […] Si on pouvait avoir la même chose en France, pas que sur les matchs de Champions League, ce serait bien. Même si en championnat, ça risque d’être compliqué", a indiqué l’ancienne joueuse du PSG. Sa coéquipière néerlandaise Damaris Egurrola était, elle aussi, satisfaite de jouer devant plusieurs dizaines de milliers de personnes à Londres. "En Angleterre, il y avait 40 000 personnes. On doit retrouver ça aussi ici. C’est possible, je pense".

Conséquence directe du manque de public dans les stades. L’attractivité d’un club, selon Vincent Ponsot. Si les meilleures joueuses veulent évoluer dans des stades pleins, alors la France "doit passer la seconde" pour rattraper le retard pris par rapport aux Anglais. Mais le dirigeant rhodanien l’assure. L’OL restera compétitif sur les prochaines années malgré le pain qu'à la ligue sur la planche concernant l’épineux dossier du remplissage des stades. Il a même précisé que le club avait d’ores et déjà bien préparé son mercato. "Si on ne met pas la seconde, les meilleures ne voudront plus venir ici. Nous, on n’est pas concerné, a clarifié Vincent Ponsot. On a avancé sur notre recrutement pour la saison prochaine et je peux vous garantir qu’on aura une équipe compétitive sur les trois prochaines saisons pour le plus haut niveau".

Dans la stratégie que souhaite mettre en place la direction lyonnaise pour garnir davantage ses travées, l’innovation est primordiale, avoue Vincent Ponsot. Et cela est déjà visible. Que ce soit lors de son "match de wouf" face au Paris FC ou le show assuré par le DJ Feder face à Arsenal dimanche (27/04, 18 heures), l’OL agit dans ce sens. L’homme de confiance de Michelle Kang le concède. Cela fait partie d’une volonté plus globale qui vise à diversifier le public.

D’abord familial, il "faut maintenant élargir notre base et faire les choses différemment. Dans le foot féminin, on doit innover […] On doit aussi avoir un public des garçons qui est plus présent, comme c’est le cas en Angleterre. Nous, sur cela, on a des difficultés, mais on doit travailler pour les convaincre". Mais Vincent Ponsot ne fait pas forcément allusion aux "kops", il pense plus généralement aux personnes qui vont régulièrement voir les matchs des hommes de Paulo Fonseca. En tout cas, la tâche s’annonce complexe. Ce dimanche (18 heures), les Fenottes devront obtenir leur billet pour la finale de la C1 devant un stade qui ne sera rempli qu’au tiers de sa capacité, voire moins.

14 commentaires
  1. Avatar
    Monark - ven 25 Avr 25 à 15 h 27

    Un match de foot féminin : aussi ennuyeux qu’une partie de curling.
    « A la couisine !!! »
    🤣🤣😂😂

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  2. Dede Passion 69
    Dede Passion 69 - ven 25 Avr 25 à 15 h 46

    Il a raison le Vincent ! 👍
    Bibi, cela fait 21 ans que je cumule matchs des gones ET les matchs des fenottes .
    Bon avant 2004, il y avait le FCL,mais je ne connaissais rien au foot féminin.
    Peux pas mieux faire .
    Ah si ! L'abonnement pour les filles gratos pour les fidèles des garçons, mais c'est un peu tard pour moi, hélas .....

    Les gones, ALLEZ VOIR LES FILLES !!!💖💙

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  3. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - ven 25 Avr 25 à 15 h 55

    Il envoie une ptite punchline à la ligue feminine et ses dirigeants, suivez mon regard...
    En tout cas il est plus efficace et compétent que chez les garçons.

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    1. isabielle
      isabielle - ven 25 Avr 25 à 19 h 29

      Normal, il ne fait pas le même boulot, il évolue dans un contexte différent avec des responsabilités différentes... il est aussi davantage médiatisé avec les Fenottes
      La plupart de ceux qui le critiquent ne savent même pas quelles étaient les compétences pour lesquelles il était rémunéré, ni son niveau de décision... aujourd'hui c'est plus clair !

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  4. Avatar
    YvesB - ven 25 Avr 25 à 16 h 52

    Sans vouloir retourner le couteau dans la plaie mais quand je vois comment Delphine s'épanouie à San Diego, je comprends ce manque d'amour. Voila une semaine qu'on parle de Delphine dans les medias. Désignée meilleur joueuse du match, meilleure joueuse de la semaine et meilleure passeuse de la semaine, elle a la banane. Il y a vraiment une mentalité différente au niveau du foot féminin.

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  5. Juni38
    Juni38 - ven 25 Avr 25 à 17 h 00

    Quand on voit ce qui se passe en Angleterre , le retard en france est consternant .
    Mais que fait la ligue depuis des années , et que fait JMA , élu président depuis un an maintenant ( tiens ça fait pile un an : 25 avr. 2024 ! ) ??????????

    Et c'est la même chose pour le cyclisme féminin ( en pire encore ) , c'est déplorable car on a les meilleures sportives de la planète .

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    1. Avatar
      undeuxtrois - ven 25 Avr 25 à 17 h 45

      Vous constaterez que ce n'est pas inhérent au football ! Mais plutôt au pays... Le sport féminin est sous-développé en France.

      Malheureusement, Aulas peut faire tous les efforts qu'il veut, il ne pourra pas lui même construire des centres d'entraînements, stades, et financer des équipes féminines aux clubs et collectivités qui ne veulent faire aucun effort pour le sport (féminin d'autant plus). Maintenant, l'on s'attaque aussi à la société, puisqu'on ne peut pas dire, quand l'on voit l'état de nos universités, hopitaux, que les infrastructures sportives soient vraiment la priorité...

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    2. isabielle
      isabielle - ven 25 Avr 25 à 19 h 36

      Dans les pays anglo-saxons le sport fait partie intégrante du programme scolaire dès le plus jeune âge...
      Les compétitions universitaires (dès 16 ans) sont plus performantes que nos formations à l'économie de bon nombre de clubs de foot féminin...

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    undeuxtrois - ven 25 Avr 25 à 17 h 49

    C'est tout un sujet. Les femmes ne sont pas formatées pour le sport par notre société, de base. Les garçons, au football ou au rugby, les filles, à la danse. Et pourtant, plein de petites filles préfèrent le football. Cela donne plusieurs générations de femmes passées à côté du sport de façon générale. Il suffit de voir nos parents. Cela s'améliore, petit à petit, mais cela fait aussi des millions de femmes, spectatrices et actrices du sport potentielles, qui n'ont jamais été "touchées" par tout ce que le sport peut apporter.

    En Angleterre, c'est un petit peu différent, car c'est quelque chose de familial. La famille va au match le weekend, pas que père et fils. Il est donc naturel qu'ils aillent aussi voir les femmes de temps en temps.

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    1. OL-91
      OL-91 - ven 25 Avr 25 à 18 h 10

      Pour le moment, les filles se contentent des jeux préexistants de garçons. Les fillettes, comme les garçonnets, tapent dans un ballon qu'ils voient instinctivement, sans pouvoir préjuger s'ils choisiront plus tard ce sport. Peut-être le rêve de se voir à la télé ou dans un grand stade... Certains sports sont plus ou moins adaptables pour les deux genres et on tend à laisser les choses en l'état. Il manque, je pense, un attrait particulier qui écarte les réflexions du type "je préfère l'original".

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  7. OL-91
    OL-91 - ven 25 Avr 25 à 17 h 58

    Pour améliorer l'affluence du match retour de WCL, ce dimanche, la rencontre commencera à 18 h.

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  8. Avatar
    brad - ven 25 Avr 25 à 19 h 03

    Les joueuses veulent plus de public , ça c'est normal c'est un peu l'adrénaline du compétiteur. Mais les joueuses font elles la promotion de leur sport ? Il y a une carence de leur part , hormis les entrainements et les siestes que font elles de leur temps libre, si elles attendent que ce soit les autres qui se bougent elles vont devoir attendre encore bien longtemps . Les influenceuses ont plus de public qui les suit car elles vont au devant de leur fans . Signer des autographes ? elles s'adressent déjà a des supporters acquis , elles doivent plutôt aller en acquérir d'autres .

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  9. Avatar
    brad - ven 25 Avr 25 à 19 h 35

    C'est bien ce qu'annonce Ponsot de prévoir un joli mercato , parce que pour l'instant Mme Kang est là pour assurer financièrement et que les rentrées se font moindre ; mais après......... si l'équipe féminine n'attire pas de public et que M. Kang jette l'éponge on fait quoi ?
    Est ce que Ponsot évoque avec ses homologues d'autres clubs cette absence de public ? Sont ils contents que leurs clubs se ramassent des punitions chaque week end ; qu'attendent ils du championnat ? ont ils des ambitions 😂à espérer disputer une ligue européenne ?
    Franchement avoir autant de gens payés a la FFF et la Ligue seulement pour 4 a 5 clubs qui s'efforcent de tenir du haut niveau.....

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    1. isabielle
      isabielle - ven 25 Avr 25 à 19 h 46

      Lille, Strasbourg, Nantes, Le Havre, Sainté.... ont fait des efforts en structure et formation.
      Avec des résultats mitigés, malgré les prêts de joueuses issues de grands clubs ou le passage de joueuses pro (Perisset, Henry...)
      Plusieurs saisons seront nécessaire pour éviter l'exode des talents... c'est suite à la CDM en France que tout a été loupé par NLG...

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