Les lendemains de défaite sont toujours un peu triste, à l'image de la grisaille et de la pluie qui s'abattent sur Lyon depuis plusieurs heures. Perdre un match contre le Real Madrid à Bernabeu n'a en soit rien de déshonorant. Mais le 4-0 encaissé hier par l'OL, la plus large défaite du club en C1, a quelque chose de navrant et de désespérant.
Huit mois après avoir pris une première claque à Madrid (3-0), l'OL a tendu l'autre joue hier soir et le Real s'en est donné à coeur joie. De la première à la dernière minute du match, Lyon a sombré et n'a jamais pu espérer ramener quoique ce soit de Bernabeu, si ce n'est une valise de plus. Et l'addition aurait pu être plus lourde. Car les deux buts refusés au Real auraient très bien pu être accordé par l'arbitre de la rencontre, Mr Çakir, sans qu'il y ait de quoi crier au scandale. C'est bien simple, l'OL n'a jamais existé durant la partie. Mais le combat était cette année un peu plus déséquilibré.
Pour analyser une débâcle pareille, il faut d'abord resituer les éléments dans leur contexte, et notamment les forces en présence. Hier soir contre l'OL, le Real Madrid comptait dans ses rangs quatre champions du Monde (Casillas, Ramos, Arbeloa, Xavi Alonso), deux demi-finalistes du Mondial (Özil, Kheidira) et deux Ballon d'Or (Ronaldo, Kaka). Le tout entraîné par un triple vainqueur en Coupe d'Europe (2 Ligues des Champions et 1 Coupe de l'UEFA), José Mourinho. En face, Rémi Garde vivait son 5e match européen et avait aligné au coup d'envoi une assise défensive d'une moyenne d'âge de 21 ans dont deux joueurs évoluaient il y a six mois en Ligue 2 (Fofana, Koné). Au milieu, Yoann Gourcuff n'était que l'ombre de lui-même et devant Lisandro n'était pas là pour sonner la révolte.
Une fois ces constats tirés, le 4-0 paraît un peu moins sévère. Mais la jeunesse et l'inexpérience de l'équipe lyonnaise n'explique pas tout. Et Lyon a trop regardé Madrid jouer sans jamais montré le moindre signe de résistance. Image frappante et récurrente, les Merengues à 25 mètres du but de Lloris faisant la passe à dix sans qu'aucun lyonnais ne sorte pour exercer le moindre pressing. Dans ces conditions, la partie était presque pliée avant même d'avoir commencée. Les Gones ont désormais cinq jours pour digérer cette défaite et revenir avec d'autres ambitions sur la pelouse de Lille, l'autre perdant de la soirée.
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