Une déception pas en bois

Il y a encore deux mois, la Coupe de la Ligue était toujours cataloguée comme un trophée en bois. Pourtant, la déception ressentie à l'issue de cette finale perdue face à l'OM (1-0) est conséquente. Il suffisait de voir les larmes d'Umtiti ou la détresse des supporters lyonnais samedi soir pour s'en rendre compte. En face, la joie intense des Marseillais rappelait l'importance de cette coupe. Ce week-end, l'OM a sauvé sa saison avec un nouveau titre et une place en Europa League. L'OL de son côté devra encore bataillé plus d'un mois pour espéré le même résultat.

Avec un "Olympico" en finale de la Coupe de la Ligue, la LFP ne pouvait pas rêver meilleure affiche. Et pourtant, la bouillie que nous ont livré les deux équipes ne restera pas dans les annales. La faute, selon moi, en revient d'abord à l'OL. Harassé par onze défaites et un nul en douze matches, l'OM n'allait pas arriver au Stade de France pour jouer au ballon en fanfaronnant. Le capital confiance était au coup d'envoi du côté de Lyon qui restait sur une belle série depuis son échec face à Nicosie. Les Lyonnais auraient du attaquer ce match pied au plancher histoire de mettre Marseille sous pression. Au lieu de ça, Rémi Garde et ses joueurs nous ont offert 120 minutes d'ennui.

Garde est passé à côté...

C'est à croire que l'OL et Rémi Garde n'avaient pas retenu la leçon de l'échec de Nicosie. Le tir avait pourtant été rectifié en Championnat par la suite et les résultats avaient suivis. Pendant cette période de mieux, la doublette Källström-Gonalons n'était plus reine et Jimmy Briand avait été replacé sur le banc. Samedi,tout a été remis en question. Pourtant, Lyon n'a jamais vraiment su jouer sans un milieu plus créatif. Depuis Nicosie, Garde n'avait tenté qu'à deux reprises de s'en passer, à Rennes et à Ajaccio. Dans les deux cas à la mi-temps, l'OL s'est retrouvé mené au score ou a concédé le nul sans marquer de buts. À chaque fois en seconde période, Garde a fait machine arrière en replaçant Källström à gauche et en faisant rentrer Grenier. Bilan : un nul en Bretagne et quatre buts marqués en Corse. Alors pourquoi ne pas avoir fait le bon choix dès le départ contre l'OM ?

Le rythme du match a en tout cas du endormir Rémi Garde et son staff samedi soir. L'entraîneur de l'OL ne s'est réveillé qu'après l'heure de jeu pour remplacer Michel Bastos par Clément Grenier. Il a ensuite attendu la 106' minute de jeu (!) et l'ouverture du score de Brandao pour donner sa chance à Lacazette, l'homme des coupes (4 buts en 7 matches). Trop tard. Sans solution, Garde a même remplacé le meilleur joueur lyonnais du soir, Dabo, par Cissokho histoire qu'on ne lui reproche pas de ne pas avoir utilisé ses trois changements. De quoi regretter encore plus la présence de Jérémy Pied en tribunes... Trois défenseurs (Cris, Koné, Cissokho) et un milieu défensif (Fofana) ne sont pas d'un grand secours quand on veut marquer un but à son adversaire.

... les joueurs aussi

Bien entendu, Garde n'est pas le seul responsable. Les joueurs qui nous ont offert un piètre spectacle sont également à placer au coeur des débats. Bastos n'a jamais inquiété Fanni, Lisandro a disparu du jeu, Briand a une nouvelle fois fait parler sa maladresse et Gomis a manqué d'application. Difficile donc de mettre en danger une défense marseillaise très regroupée et solide à l'image d'un Nicolas Nkoulou impressionnant d'efficacité et de sérénité. On nous avait dit que l'OL était en manque de trophée, on n'a vu aucun mort de faim sur la pelouse du Stade de France samedi. En face, l'expérience de Didier Deschamps et d'un OM qui a soulevé six trophées ces trois dernières saisons ont fait la différence. Brandao, bien aidé par un marquage trop large de Umtiti et d'une sortie mal assurée de Lloris, a plongé Lyon dans la détresse.

Un nouveau défi attend les Gones du côté de Toulouse mercredi en Ligue 1. Un match que l'OL devra absolument gagner pour rester au contact de Lille qui a repris six longueurs d'avance dimanche après-midi. Après s'être concentré sur le Championnat, Lyon aura une nouvelle chance dans quinze jours de ne pas finir la saison "fanny" en retournant au Stade de France le 28 avril face à Quevilly. Cette fois, il ne faudra pas la gâcher.

 

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