Un Lyon sans ambitions

Dans cette finale avant l'heure, Lyonnais et Néerlandais se disputaient ce soir la seconde place du groupe. Au coup d'envoi, l'OL avait le petit avantage de recevoir, mais également l'inconvénient d'être dos au mur et de devoir l'emporter à tout prix. De son côté, l'Ajax pouvait se contenter d'un nul.

Cet enjeu médusait probablement les Gones qui subissaient le jeu imposé par les hommes de Frank De Boer. La première alerte ne tarda pas avec Vertonghen qui s'imposa dans les airs sur le premier corner de la partie mais ne trouva pas le cadre (5'). Il ne fallut pas plus de temps pour noter que la défense lyonnaise ne dégageait pas la sérénité des grands soirs. Eriksen (14') puis Janssen (17') s'approchèrent sans mal du but mais ne cadrèrent pas leur frappe. Jusque-là, Gerland n'avait eu qu'une seule frappe lyonnaise à se mettre sous la dent (7'). Elle fut à mettre à l'actif de Lisandro. Menés par un Cris solide et volontaire, les Lyonnais allaient crescendo mais manquaient toujours de vitesse et de spontanéité dans l'animation offensive. Le cadre se déroba devant une grosse frappe de Briand (33') quelques minutes après que Gomis eut tenté sa chance (28'). Une ultime frayeur précéda la pause mais l'Ajax ne put profiter d'un cafouillage devant le but de Lloris (45'+1). À mi-chemin et même si la fin de la première période restait encourageante, l'Olympique Lyonnais était loin du compte tant ses attaques manquaient de liant et de percussion.

Les Rhodaniens l'avaient bien compris et se projetaient immédiatement avec beaucoup plus de vitesse vers l'avant, avec notamment un bon débordement de Cissokho (47'). Un contre néerlandais intelligemment joué obligea Lloris à sauver les siens à deux reprises devant Sulejmani et Vertonghen (51'). Par la suite, Gomis ne profita pas d'un ballon relaché par Vermeer sur une frappe lointaine de Cris (55'). Malgré de bonnes intentions, Lyon alternait entre espoir et crainte. De l'espoir à l'image de cette frappe de Bastos (71') ; de la crainte à l'image de celle de Sulejmani qui fuit de peu le cadre (59'). Fraîchement entré en jeu, Ederson se mit immédiatement en évidence en tentant de conclure un joli mouvement offensif (77'). Le Brésilien se démena ensuite pour servir Bastos dont la frappe enroulée fut claquée par Vermeer (81'). Le suspense aura été total jusqu'au bout, mais malgré une faute non signalée dans la surface sur Ederson (dont on risque de parler pendant longtemps du côté de Lyon), une frappe de Gourcuff fuyant le cadre d'un cheveu (90') et un tir de Lacazette superbement claqué (90'), l'Ajax Amsterdam aura résisté aux derniers assauts lyonnais.

C'est un pesant parfum d'Europa League qui s’abat sur Gerland ce soir. Consternés, les joueurs osent à peine y croire (en témoigne Källström, immobile au milieu du terrain, les mains sur les hanches et le regard vide), pas plus que les supporters. "Ce sera difficile mais on y croira jusqu'au bout".  Ces quelques mots ne pèsent probablement pas très lourd tant la déception est grande côté lyonnais mais il est préférable d'aller se coucher sur ces paroles d'espoir de Rémi Garde...

 

La fiche technique
Ligue des Champions - 5è journée - Gr. D

Lyon - Ajax Amsterdam : 0-0

Avertissements : Réveillère (56') et Cris (69') pour Lyon ; Enoh (32') et Janssen (56') pour l'Ajax.

Lyon : Lloris - Réveillère, Cris, Lovren, Cissokho - Briand (Lacazette 85'), Gourcuff, Källström, Bastos - Gomis, Lisandro (Ederson 73')

Ajax Amsterdam : Vermeer - van der Wiel (Blind 67'), Alderweireld, Vertonghen, Anita - Eriksen, Enoh, Janssen - Sulejmani, Lodeiro (Lukoki 89'), Ebecilio (Klaasen 85')

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