Corentin Jean : « L'OL a quelques trous défensifs, à moi d’en profiter »

Acheté cet été par l’AS Monaco puis reprêté à Troyes dans la foulée, le jeune attaquant international Espoirs Corentin Jean, 20 ans, connaît des débuts difficiles en Ligue 1. Son équipe, lanterne rouge, aura à cœur d’envoyer du jeu ce soir (ESTAC – Lyon, 20h00) et de profiter des quelques faiblesses d’un OL encore convalescent.

O&L : Quatre points pris en championnat, aucune victoire, une élimination cette semaine en Coupe de la Ligue : l’ESTAC connaît un début de saison catastrophique. Comment le vivez-vous ?

Corentin Jean : On a encore perdu en Coupe de la Ligue cette semaine (2 – 1 contre Lille, NDLR), mais cette élimination est peut-être un mal pour un bien. Notre priorité reste le maintien, même si c’est vrai qu’une victoire en coupe aurait pu nous redonner de la confiance. Mais cette série noire n’affecte pas le groupe, bien qu’on cogite un peu. On garde notre bonne humeur, on reste solidaires. Heureusement, sinon la saison va être très longue ! Par rapport à la Ligue 2, le jeu en Ligue 1 va beaucoup plus vite, avec des joueurs plus techniques. C’est surtout plus compliqué de mettre en place notre football car on a moins le ballon.

Malgré les mauvais résultats, votre entraîneur Jean-Marc Furlan garde la même philosophie de jeu…

C’est sûr, et c’est plutôt agréable. A Bordeaux on a fait un bon match par exemple, mais il nous manque ce grain de réussite pour concrétiser les efforts de l’équipe. Il faut absolument qu’on apprenne à mettre au fond nos premières occasions. Ensuite, il ne faut pas se leurrer, un moment arrivera où l’on cherchera plus le résultat que le jeu.

L’OL a connu une période délicate mais sort d’une victoire convaincante face à Toulouse (3 – 0). Vous craignez cette rencontre ?

C’est sûr que c’est un gros morceau qui nous attend, mais on aime bien les équipes qui jouent au ballon. Il faudra mettre de la folie dans ce match. Si on cherche le nul, on va attendre derrière, ce ne sera plaisant pour personne et on finira par perdre. Le point fort de Lyon, c’est son collectif malgré de fortes individualités comme Lacazette et Valbuena. On va devoir trouver des espaces.

"Tolisso n'est pas un chercheur d'embrouilles"

La défense lyonnaise se montre parfois fébrile, même si elle encaisse paradoxalement peu de buts en championnat. En tant qu’attaquant, vous voulez appuyer sur ce point faible ?

On a analysé cette équipe aujourd’hui (jeudi, NDLR), et on a bien vu qu’elle avait quelques trous défensifs. Elle laissera forcément des espaces, à moi d’en profiter et de faire les bons appels. Mais comme vous le dites, Lyon ne prend pas beaucoup de buts.

Vous allez retrouver Corentin Tolisso, que vous côtoyez chez les Bleuets. Quelle impression vous fait-il ?

Je connais Coco depuis quelque temps, on a joué ensemble dans les équipes de France de jeunes. C’est vraiment un super joueur, très doué, en plus d’être quelqu’un d’agréable et de sympa. Il va falloir qu’on arrive à le canaliser (sourires). Franchement, c’est un joueur posé, intelligent, pas le genre à mettre la misère dans un groupe.

Il a eu une altercation récemment avec Lindsay Rose. Cela vous a surpris ?

J’ai été un peu surpris, oui, mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Cela fait partie de la vie d’un vestiaire. Tout ce que je sais, c’est que ce n’est pas un chercheur d’embrouilles.

Sur un plan personnel, vous êtes-vous fixé un objectif cette saison ?

Je me suis fixé un nombre de buts que je souhaiterais atteindre, mais je préfère ne pas le dévoiler. Je veux d’abord me maintenir avec l’ESTAC, acquérir de l’expérience en Ligue 1. C’était le deal passé avec Monaco quand j’ai signé cet été. Là-bas, je pourrai franchir un pallier, car ils font jouer leurs jeunes. Mais il faut que je m’aguerrisse et que je soigne mes statistiques. Ensuite, avec les Espoirs, mon objectif est d’être appelé régulièrement et de jouer l’Euro 2017.

L’OL vous a-t-il convoité au mercato d’été ?

Non, je n’ai pas eu de contact de leur part. Seul Monaco s’est manifesté, et c’était vraiment le club qu’il me fallait.