French defender Thomas Fontaine (R) marks Mexican forward Erick Torres during the FIFA 2011 Under-20 World Cup third place football match in Bogota on August 20, 2011. AFP PHOTO / EITAN ABRAMOVICH / AFP PHOTO / EITAN ABRAMOVICH

Thomas Fontaine : « A l’OL, les jeunes sont dans un confort dont ils n’ont pas forcément conscience »

Originaire de l’Ile de la Réunion, Thomas Fontaine a rejoint la métropole à l’âge de 15 ans pour tenter de faire carrière dans le football. Repéré par Gérard Bonneau, recruteur de référence pour les jeunes joueurs, il signe à l’Olympique lyonnais. Malgré une progression rectiligne et un statut de capitaine de l’équipe réserve, le défenseur central ne portera jamais les couleurs lyonnaises au plus haut niveau. A 25 ans, il évolue désormais au Clermont-Foot 63 en Ligue 2. Pour Olympique-et-lyonnais.com, il revient précisément sur son aventure lyonnaise tout en évoquant la situation actuelle du club rhodanien ainsi que son parcours personnel.

Olympique-et-lyonnais : Vous avez  commencé le football sur votre île natale de la Réunion  à la JS Saint-Pierroise. Comment avez-vous été repéré par l’Olympique lyonnais ?

Thomas Fontaine : Pour être tout à fait exact, j’ai débuté le football à Terre Sainte, l’un des quartiers de Saint-Pierre avant de rejoindre la JS Saint-Pierroise. Concernant l’approche de l’OL, je me rappelle très bien. Je disputais la Coupe Nationale des moins de 14 ans avec la sélection réunionnaise. D’ordinaire, j’évoluais au poste de milieu gauche mais pour cette compétition, j’ai joué en qualité de défenseur gauche. Des recruteurs de mal de clubs professionnels français étaient présents pour l’occasion dont Gérard Bonneau et Gilles Rousset pour l’Olympique lyonnais. Visiblement, je les ai convaincu car ils ont rapidement pris contact avec mon sélectionneur, qu’ils connaissaient déjà en amont, afin de manifester leur intérêt. Quand j’ai appris la nouvelle, je me trouvais sur la plage. J’ai vraiment cru que c’était une blague. Pour être tout à fait honnête, je ne m’y attendais vraiment pas.

La décision de tout quitter pour venir vous installer en métropole a-t-elle été rapide à prendre ?

Franchement, ce fut un peu délicat. Nous avons fait une réunion de famille avant de prendre une décision. Dans ma famille, nous sommes très proches. Pour mes parents comme pour moi, ce n’était pas facile de se séparer et de vivre à des milliers de kilomètres surtout que je n’avais que 14 ans et demi et que j’étais encore au collège. Pour moi, le fait de partir loin de mes racines était un leitmotiv supplémentaire : si je partais, je devais atteindre mon objectif à savoir devenir footballeur professionnel. Je n’ai pas à regretter mon choix. Après, d’autres clubs étaient sur les rangs comme Monaco, Bordeaux et Le Havre. Personnellement, j’ai longuement hésité entre Lyon et Monaco.

Pourquoi avoir fait ce choix de l’Olympique lyonnais ?

Je me suis décidé au dernier moment après avoir pesé le pour et le contre des deux clubs. En plus de ça, il n’y avait plus de place disponible dans l’avion pour aller à Monaco, un signe du destin sans doute. Maintenant, le discours lyonnais me plaisait et Gérard Bonneau a vraiment rassuré ma famille quant au mode fonctionnement du club et du centre de formation. Puis, dans ma famille, beaucoup sont supporters de l’OL. Je suivais, moi-même, attentivement ce club surtout que c’était au cours de leur période faste.

« L’OL a tout fait pour me mettre dans de bonnes conditions »

Comment se passe vos premiers mois à Lyon notamment en termes d’intégration ?

Au début, je n’étais pas forcément dépaysé car je suis arrivé en plein été. De plus, pour me permettre de bien m’installer et de me sentir bien ici, l’OL a payé le voyage à mes parents ainsi que leur hébergement durant quelques jours. Après, les premiers mois furent un peu compliqués. J’étais loin de ma famille, même si je les avais quotidiennement au téléphone, cela ne remplace par le contact physique. Puis je me sentais un peu seul, dans les moments de doute, ce n’est pas évident. Après, l’OL a tout fait pour me mettre dans de bonnes conditions. Cette situation m’a vraiment fait grandir et m’a forgé un mental. Sur le plan sportif, je m’attendais à avoir des coéquipiers et des adversaires de qualité donc je n’ai pas été surpris. La seule chose qui m’a vraiment changé au début, c’était la fréquence des entraînements à savoir une voire deux fois par jour. Mais si j’ai fait tous ces sacrifices, c’était pour réussir dans le métier donc je mettais les bouchées doubles.

Après une première saison encourageante en 15 ans nationaux, vous croisez le chemin d’Armand Garrido, considéré comme l’un des meilleurs éducateurs/formateurs de l’OL et même de France. Avez-vous passé un cap avec lui ?

Oui, Armand Garrido est un grand formateur. C’est une personne dure et stricte mais dans le bon sens du terme. Il est droit et juste aussi bien quand il faut ses choix que quand il prodigue des conseils. Si l’OL a sorti beaucoup de bons joueurs, ce n’est pas un hasard. C’est en grande partie grâce à la qualité de son centre de formation et de ses éducateurs en équipe de jeunes. Personnellement, il m’a vraiment instauré la gagne et l’esprit de compétition. Sur le plan technique, c’est lui qui m’a appris à défendre debout.

Plus les années passent et plus les joueurs de la « Génération 1991 » sont considérés comme de grands espoirs de par leurs potentiels importants. Comment avez-vous perçu cela ?

Déjà, je pense que l’on progressait à la fois individuellement et collectivement. Chacun avait envie de réussir personnellement. Quand on gravit les échelons en équipe de jeunes et que l’on est titulaire, on sait que le monde professionnel se rapproche d’années en années. On sait aussi que plus il approche, plus la marche est haute pour y parvenir surtout dans un club comme l’Olympique Lyonnais. On était donc une vraie équipe avec des affinités certaines puisque l’on jouait ensemble depuis quelques années déjà. Après qui dit potentiel dit attente et on était très attendu au tournant. En même temps, il y avait des joueurs comme Alex Lacazette, Clément Grenier, Enzo Reale, Yannis Tafer, Sébastien Faure ou Ousmane N’Diaye donc la qualité était là. Je me souviens d’ailleurs de nos matchs contre la Génération 90, on n’en a pas perdu beaucoup (rires).

« Disputer une Coupe du Monde est quelque chose d’unique »

Au sein de cette génération, vous tirez plus bien ton épingle du jeu puisque le club décide de vous incorporer à l’équipe réserve dès la saison 2008-2009 alors que vous n'avez que 17 ans. Quel est le discours du club à votre égard ?

Le club n’a pas de discours particulier mais le fait de me faire évoluer en équipe réserve à 17 ans marquait avant tout leur confiance en moi. Pour un jeune, je pense qu’il est important de sentir que le club te fait confiance et cherche à te faire progresser. De mon côté, j’étais content d’autant plus que j’étais l’un des plus jeunes. C’était d’ailleurs au cours de cette saison que j’ai basculé vers le poste de défenseur central vu qu’avant j’évoluais davantage sur le flanc gauche. Quand j’y repense, je me dis qu’aujourd’hui je n’ai vraiment plus les jambes pour être latéral gauche (rires). Surtout compte tenu du profil des latéraux modernes qui sont plus des ailiers que des défenseurs.

Au fil des saisons, vous devenez un élément indispensable de la réserve lyonnaise dont vous serez même le capitaine à de nombreuses reprises. Vos performances ne passent d’ailleurs pas inaperçu puisqu’en 2011, vous disputez la Coupe du Monde U20 avec l’équipe de France. Racontez-nous cette aventure.

C’était une très belle expérience aussi bien au niveau sportif que sur le plan humain. D’ailleurs, nous étions nombreux de l’Olympique Lyonnais puisqu’il y avait Alexandre Lacazette, Clément Grenier, Enzo Reale, Timothée Kolodziejczak, Sébastien Faure et moi-même. En début de tournoi, je n’étais pas titulaire puis j’ai gagné ma place au fil de la compétition. Finalement, j’ai joué plusieurs matchs comme titulaire  dont la demi-finale perdue face au Portugal aux côtés de Kalidou Koulibaly (qui évolue aujourd’hui à Naples, ndlr). J’ai des regrets sur cette rencontre car je pense que l’on aurait pu faire mieux. Au final, on termine au pied du podium avec la sensation d’être un peu passé à côté de quelque chose. Pour ma part, disputer une Coupe du monde est quelque chose d’unique. Je l’ai vécu à fond.

Malgré ton étiquette de mondialiste, ton statut au sein du club ne change pas puisque tu es toujours cantonné à l’équipe réserve. Comment expliques-tu cette situation ?

Je n’ai pas trop compris puisqu’avant que je parte au mondial, le club m’a dit explicitement qu’il comptait sur moi. Pour autant, ils ont recruté un défenseur central. Déjà qu’il y avait beaucoup de concurrence à mon poste alors là ça se compliquait encore davantage. C’est à ce moment que j’ai compris que l’OL ne croyait pas en moi et que le club ne me laisserait sans doute jamais ma chance.

« L’OL a préféré recruter un défenseur central plutôt que de me faire confiance »

Pourtant entre un jeune joueur venu de l’extérieur et un autre qui est capitaine de l’équipe réserve, très performante en CFA, la différence semble assez peu marquée non ?

Il est vrai que j’aurais pu être à sa place mais le club en a décidé autrement. Ils ont préféré lui faire confiance et moi j’ai effectué toute la saison avec l’équipe réserve. D’ailleurs, on a remporté une nouvelle fois le championnat des réserves professionnelles pour la quatrième année de suite. Ce qui n’est pas rien.

Face au manque de confiance du club, votre départ de l'OL était inévitable ?

Il est vrai que quand je suis revenu de la Coupe du Monde, j’étais un peu dégoûté de la situation d’autant plus que mon ancien agent n’était pas forcément quelqu’un sur qui on peut compter (sic). Malgré tout, je me suis comporté en professionnel et j’ai continué à travailler en espérant trouver un club qui me proposera un challenge intéressant. Je m’entrainais chaque jour avec l’équipe Pro 2 et j’ai vite compris que je n’entrais pas dans les plans. Hormis, une avalanche de blessure, je ne vois pas comment j’aurais pu jouer avec le groupe pro. Fin 2012, j’avais encore une année de contrat en option, le club souhaite me garder mais une nouvelle fois leur discours était ambigu. J’ai donc quitté le club.

Quel était votre sentiment au moment de partir de l’OL ? Soulagé ou triste ?

Je dirais un mélange des deux. J’ai eu beaucoup de peine car je suis resté six ans à l’Olympique Lyonnais et que ce club m’a permis de progresser et de réaliser mon premier objectif qui était de signer un contrat professionnel. De plus, j’ai fait des belles rencontres à Lyon alors que quand je suis arrivé de La Réunion, je ne connaissais personne. Maintenant, j’étais aussi content de partir car il était temps de faire décoller ma carrière et de voler de mes propres ailes. A Lyon, les jeunes sont dans un confort dont ils n’ont pas forcément conscience. A l'OL tu as tout que ce soit en termes d’infrastructure, de matériel ou d’organisation. Le confort, c’est parfois dangereux. Si un jeune n’est pas mature et qu’il ne comprend pas la chance qu’il a, il ne réussira pas au plus haut niveau. Il faut sans cesse travailler pour réussir et dans un club qui t’offre tout, c’est parfois compliqué à percevoir.

« Bruno Genesio ne lâchera pas. C’est un gagneur »

Vous avez quitté le club avec des regrets sachant que vous n’avez jamais pu évoluer au plus haut niveau avec l’OL ?

Non même pas. J’ai la sensation d’avoir donné le maximum pour réussir. Je suis parti la tête haute. Je remercie l’OL de m’avoir fait grandir que ce soit sur le plan sportif mais aussi sur le plan humain. J’ai développé une force mentale et je suis parti en étant un homme. Par politesse, Rémi Garde et Bruno Genesio m’ont remercié et c’est un geste qui m’a touché.

Quasiment cinq ans après votre départ du club, quelle importance possède-t-il à vos yeux ?

L’OL reste mon club de cœur et je suis un fervent supporter. A ce titre, je ne pourrais d’ailleurs jamais jouer pour Saint-Etienne (rires). Je regarde les matchs dès que j’en ai l’occasion. Puis je suis toujours en contacts avec Alexandre Lacazette, Jordan Ferri ou encore Bruno Genesio. Même si l’Olympique lyonnais ne fait plus partie de mon quotidien, il reste assez présent (rires).

Vous qui connaissez bien Bruno Genesio. Qu’est-ce que vous pensez des critiques qui s’abattent actuellement sur lui mettant en avant ses difficultés à faire de l’OL une équipe compétitive sur la durée ?

Effectivement, j’ai eu l’opportunité de côtoyer et de travailler aux côtés de Bruno Genesio. Je me souviens notamment que c’est quelqu’un qui aime beaucoup faire courir ses joueurs (rires). Mais c’est avant tout un gagneur. Ça m’embête qu’il soit autant dans le collimateur. Les gens ont la mémoire courte et ont rapidement oublié qu’il a redressé le club la saison dernière pour terminer en Ligue des Champions. Je n’avais d’ailleurs pas été surpris de ses résultats car quand il était entraîneur adjoint, il avait déjà un discours de coach. Bruno Genesio connait très bien l’OL et je pense qu’il a toutes les cartes en main pour permettre à l’OL de faire une bonne fin de saison. En tout cas, une chose est sûre, il ne lâchera pas.

« L’OL devrait assurer la quatrième place et tout miser sur l’Europa League »

Pourtant, malgré une quatrième place au classement, l’OL n’a pas un bilan très flatteur avec 10 défaites au compteur en championnat dont une récemment dans le derby à Saint-Etienne (2-0)…

Il est clair que le club est dans une position un peu inconfortable pour le moment. On sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche dans cette équipe. Quand je regarde les matchs, j’ai l’impression que les joueurs prennent moins de plaisir à évoluer ensemble et qu’ils ne sont pas forcément solidaires les uns avec les autres. Même si les choses ont l’air d’aller un peu mieux depuis quelques matchs. Pour autant, Bruno Genesio n’est pas l’unique responsable de cette situation. Après, ça fait toujours mal de perdre un derby. J’adorais jouer e genre de matchs moi. En équipe de jeunes, les derbys étaient les matchs où il y avait le plus de spectateurs. Il y avait même la sécurité pour les seules fois de la saison (rires).

Comment voyez-vous la fin de saison de l’OL ?

Compte tenu du classement actuel du club, je pense qu’il serait plus judicieux d’assurer cette quatrième place et de tout miser sur l’Europa League. Le podium est encore accessible mais il faudrait à la fois une série de victoires lyonnaise compilée à une déchéance de Nice, Monaco ou Paris. Cela me parait assez utopique.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir fait partie de l’Académie OL ?

C’est déjà une fierté d’avoir été formé dans le meilleur centre de France et l’un des plus performants au niveau européen également. Maintenant, la formation n’est en rien un gage de réussite. Il faut sans cesse continuer de travailler et surtout rester humble. Quand tu évolues en Ligue 2, le fait que tu aies été formé à Lyon suscite forcément davantage d’attentes chez tes coéquipiers et chez les supporters.

« Il me reste encore pas mal de choses à améliorer pour évoluer en Ligue 1 »

Après l’Olympique lyonnais, vous avez pris la direction de Tours (2012-2014) avant de rejoindre la Bourgogne et Auxerre (2014-2016). Depuis cet été, vous évoluez au Clermont Foot 63. On dirait que vous vous rapprochez de plus en plus de Lyon…

(Rires) C’est vrai. Mais l’OL c’est de l’histoire ancienne désormais. Même si forcément je ne serais pas contre un retour, j’ai tourné la page. J’ai fait le choix de Tours pour gagner du temps de jeu. Je n’étais pas titulaire quand je suis arrivé puis j’ai gagné ma place. Ensuite, j’ai souhaité franchir un cap en signant à Auxerre. J’ai connu des hauts et des bas avec notamment cette formidable épopée en Coupe de France qui nous a mené jusqu’en finale. Il ne nous a pas manqué grand-chose pour créer l’exploit face au PSG. On a eu quelques regrets de ne pas avoir concrétisé nos opportunités. Puis la saison dernière, je me suis blessé gravement. Jean-Luc Vannuchi, le coach de l’époque, ne restait pas et moi j’étais en fin de contrat donc la situation était un peu périlleuse. Compte tenu de ma saison quasi-blanche, je ne m’attendais pas à être sollicité. Clermont s’est manifesté au printemps et j’ai rallié l’Auvergne avec grand plaisir.

Après 5 saisons et 112 matchs de Ligue 2, quand est-ce que l’on voit Thomas Fontaine en Ligue 1 ?

Je ne sais pas. Comme je l’ai dit, je reste humble et je continue de travailler. Je sais qu’il me reste encore pas mal de choses à améliorer pour évoluer en Ligue 1. Mentalement et physiquement je me sens prêt maintenant si je suis en Ligue 2 actuellement c’est que je ne mérite pas d’être plus haut. Ce n’est pas moi qui décide.

Cette saison, vous êtes un élément fort de votre club avec 23 matchs disputés en championnat, ce qui fait de vous le défenseur le plus utilisé de l’effectif. Hier (vendredi 24 février), vous avez retrouvé une place dans le 11 clermontois, chose qui ne vous étiez plus arrivé depuis le 3 février et une défaite à Ajaccio (1-2). Que c'était-il passé ?

Je n’ai tout simplement pas fait de bons matchs. Je ne suis vraiment pas satisfait de moi car je peux faire beaucoup mieux. Corinne Diacre m’a fait confiance et je ne lui ai pas rendu donc je suis aussi déçu à ce niveau-là. Mais elle, comme moi, savons de quoi je suis capable. J’ai l’impression que je paye un peu le contrecoup de ma blessure de l’an passé. Je n’avais joué que neuf matchs toutes compétitions confondues et le fait d’avoir fait une première partie de saison pleine en termes de temps de jeu a peut-être eu une répercussion sachant que depuis janvier, je me trouve un peu moins bien. Le niveau va revenir petit à petit et je travaille quotidiennement pour.

« Avec 12 000 kms entre la Réunion et la métropole, c’est compliqué pour les jeunes de se faire repérer »

Le Clermont Foot présente la particularité d’être entraîné par une femme, en l’occurrence Corinne Diacre, fait assez rare dans le milieu du football professionnel masculin. Qu’est-ce que cela change ?

Honnêtement, ça ne change pas grand-chose et en tant que joueur, je n’y prête pas la moindre attention. Un entraîneur est choisi en fonction de sa faculté à diriger et de ses compétences, pas de son sexe. Au contraire, je pense même qu’elle est plus dure avec nous que pourrait l’être un homme (rires). En tout cas, c’est une personne très compétente et qui sait parfaitement se faire respecter.

Avec 33 points actuellement au compteur et une 14e place au classement, Clermont semble promis à jouer le championnat du maintien cette saison…

De toute évidence oui. Ce n’est pas très agréable mais c’est un challenge qu’il faut relever. Après, la Ligue 2 est un championnat très ouvert et tout le monde peut battre tout le monde. La preuve hier avec notre victoire sur la pelouse de Strasbourg, deuxième. Il était important de retrouver le chemin de la victoire puisque notre dernier succès datait du 13 janvier dernier au Red Star (3-1).

Dernière question, vous êtes issue du club de la JS Saint-Pierroise, à l’instar notamment de Dimitri Payet, Guillaume Hoarau ou encore Florent Sinama Pongolle. Quelle est votre réputation sur ton île natale ?

Je suis loin d’être le joueur réunionnais le plus connu (rires). Mais c’est une vraie fierté de représenter le 974. C’est difficile de faire parler de notre football sachant qu’il y a 12 000 kms d’écart entre la Réunion et la métropole. Du coup c’est également compliqué pour les jeunes de se faire repérer. Certains ont rejoint Le Havre car il y avait un partenariat avec la JS Saint-Pierroise. En tout cas, j’ai le 974 dans la peau et chaque jour, je donne également le meilleur pour ma famille qui m’a permis de réaliser mes rêves et d’en arriver où je suis aujourd’hui.

2 commentaires
  1. westkanoute
    westkanoute - sam 25 Fév 17 à 18 h 47

    Merci pour cet article de qualité

  2. Avatar
    philr69 - sam 25 Fév 17 à 19 h 06

    la Réunion , l'ol doit s'y intéresser en envoyant un scout , il y a de bon formateur .

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