Pierre Sage lors d'Arsenal - OL
Pierre Sage lors d’Arsenal – OL (Photo by BENJAMIN CREMEL / AFP)

Sage, un an d’une mue collective et individuelle à l’OL

Ce samedi 30 novembre 2024 marque les un an de la prise de fonction de Pierre Sage à l’OL. Ce qui ne devait être qu’un intérim d’un match s’est transformé en belle histoire, non sans quelques remous. Zoom sur cette année pas comme les autres pour un entraîneur qui continue d’apprendre les rudiments du métier.

Il n’est pas du genre à vouloir tirer la couverture sur lui et ce samedi 30 novembre 2024 sera avant tout anecdotique dans son esprit. Pourtant, en ce jour de veille de match contre Nice, Pierre Sage souffle sa première bougie à la tête de l’OL. Avec une victoire face aux Aiglons dimanche en fin d’après-midi, ses joueurs lui offriraient très sûrement le meilleur des cadeaux footballistiques, même si l’impact collectif de trois points aura bien plus de valeur à ses yeux. Car, il est comme ça, Pierre Sage. Pas forcément un homme qui aime prendre la lumière, mais qui a appris à faire avec, depuis un an.

Il ne devait y avoir que trois jours, il y en a eu 362 de plus jusqu’à maintenant. Ce qui ne devait être qu’une passation entre deux sauveurs étrangers s'est transformé en une mission qui s’étire dans le temps. Si le mot mission peut être encore utilisé quand un entraîneur est à la tête d’une équipe depuis un an. "J’ai vraiment envie de m’installer dans la durée dans ce club. Je suis davantage dans la construction à long terme que dans le ‘‘one shot’’, a-t-il reconnu vendredi. C’est un club important pour moi, qui mérite qu’on l’aime. Et j’ai envie de l’aimer longtemps."

Pourtant, si la mission sauvetage a été réussie haut la main, celle qui est aujourd’hui confiée à Pierre Sage est de ramener l’OL à sa place : la Ligue des champions. C’est à la fin du bal que l’on payera les musiciens et cette saison 2024-2025 est encore longue. Mais comme l’a rappelé Nicolas Puydebois lundi dans "Tant qu’il y aura des Gones", quelle rédemption pour ce club insufflé par un coach sans expérience. Ceux qui aujourd’hui font la fine bouche sur le contenu de l’OL ne peuvent très certainement pas faire meilleur compliment au coach lyonnais. C’est la marque d’un retour de l’ambition entre Rhône et Saône, que ce soit dans les résultats et dans le jeu.

Le fruit d’une mutation opérée le 30 novembre 2023 et qui aurait dû être sans lendemain. Mais le football regorge de ces belles histoires et Pierre Sage en a été le témoin privilégié. Tout n’a pas été tout rose dans cette année de coaching. Il n’y a qu’à voir les critiques qui se sont abattues lors du premier mois de cette saison pour comprendre que tout va très vite avec le ballon rond. Porté aux nues pendant six mois, le natif de Lons-le-Saunier n’était peut-être finalement pas l’homme de la situation.

Il a appris à faire avec cette bipolarité et cette culture de l’instant, au point de "se forger une carapace" sur le sujet, comme nous le confie son entourage. Cela ne l’empêche pas de parler football et cela faisait bien longtemps que les suiveurs n’avaient pas connu ça. On peut lui reprocher son côté professeur au moment d’expliquer certains éléments, mais Pierre Sage vit, mange et dort football.

C’est le cas depuis ses débuts dans le monde du coaching et la prise en mains d’une équipe professionnelle n’a fait qu’accentuer ce phénomène. Pleinement épanoui dans son rôle, l’ancien adjoint du Red Star a appris à jongler avec les subtilités du haut niveau, tout en gardant une certaine fraîcheur. Certainement l’insouciance des débuts comme chez un joueur. Cependant, l’évolution du coach est notable depuis un an désormais. Il faut dire qu’entre être le pompier de service pour un puis trois puis cinq matchs et un entraînement avec un contrat de deux saisons, il y a matière à voir plus loin que le week-end d’après.

Cela ne correspond pas forcément au métier de coach, "mais signer ce contrat cet été et être sécurisé l’a forcément aidé à être plus dans cette posture de légitimité", nous confie-t-on dans les coursives de Décines. En un an, Pierre Sage est passé de l’homme prêt à rendre service à son club à celui qui peut aider l’OL à retrouver les sommets. Le samedi 2 décembre 2023, il s’asseyait pour la première fois sur le banc face au RC Lens.

Il pensait que ce serait d’ailleurs sa dernière fois, lui qui ne devait assurer que l’intérim après Fabio Grosso et l’arrivée d’une autre pointure sur le banc. Ce "one shot" a eu un lendemain, puis un surlendemain, jusqu’à se finir sur la signature d’un CDD de deux ans et l’obtention du BEPF en version accélérée. L’apprentissage en vitesse x2, peut-être ce qui résumerait le mieux l’année passée par Pierre Sage à l’OL. Comme nous le décrit un de ses proches collaborateurs, "il fait encore des erreurs, car il continue d’apprendre, mais il a cette capacité à les comprendre pour ne pas les refaire. C'est là-dessus qu’il est fort."

D’abord pragmatique puis plus ambitieux dans le jeu, Sage, appuyé par son staff, récolte depuis quelques semaines le fruit de ce travail de longue haleine. Il y a bien longtemps que les supporters de l’OL n’avaient pas vu leur formation montrer un visage aussi séduisant. Le fruit de douze mois de vidéo, d’accompagnement et de management. "Aujourd’hui, on est de plus en plus compétitif, ça se retrouve dans nos séries. Mais l’objectif est de transformer cette compétitivité en ambition assumée." Lors des premiers mois, il était plutôt dans une posture d’un manque de légitimité, étant avant tout là pour rendre service à ce club qu’il aime. Le postulat semble avoir changé depuis l’été. On voit un entraîneur bien plus directif, n’hésitant pas à faire passer des messages à ses joueurs, mais aussi à la direction.

Être titularisé avec un contrat aide forcément à asseoir une certaine autorité, mais dans sa mue individuelle, Pierre Sage a mis de côté ce que l’on pourrait qualifier de costume de l’imposteur pour celui du meneur d’hommes assumé. Depuis l'été, il a fallu faire des choix qu'il assume. Tout en trouvant la bonne méthode pour ne pas faire exploser le vestiaire dans la guerre des égos. Ce que n'avait pas réussi son prédécesseur. Et il s'appuie beaucoup sur son staff pour faire passer plus facilement certaines pilules. "Le foot n’échappe pas à des phénomènes qui n’ont pas de lendemain" mais Pierre Sage montre que ce milieu peut aussi regorger de belles histoires et a appris à se faire aimer de tous. Une histoire individuelle et collective qu’il mène avec son staff pour le meilleur et pour le pire. Avec un seul objectif : remettre l’OL sur le devant de la scène.

Le bilan de Sage à l'OL : 45 matchs, 28 victoires, 6 nuls et 11 défaites

11 commentaires
  1. Avatar
    Kramel69 - sam 30 Nov 24 à 8 h 14

    @david
    Merci pour cet article,
    "tirer la couverture sur lui" n'existe pas l'expression "c'est tirer la couverture à soit",
    Si cela fait 1 an c'est donc 365 jours et pas 362 🙂

    Un petit complément sur les stats/bilan de Pierre sur cette année aurait été bienvenu.

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    1. Valbranque
      Valbranque - sam 30 Nov 24 à 9 h 50

      Tirer la couverture à soit

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    2. Avatar
      XUO - sam 30 Nov 24 à 9 h 57

      Tu n'as pas bien lu....
      A Lyon, il convient d'écrire " Tirer la couverture à soie "
      Il est bien fait référence aux 362+3 jours.
      Ce qui me choque le plus, c'est " les un an ".
      J'arrête là....dédé74 va surement prendre le relai....

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  2. poussin
    poussin - sam 30 Nov 24 à 8 h 39

    Il y a un truc qu on peu mettre au profit de sage, c est que grâce à son turn over, on n'a a pas eu de blessé longue durée depuis sa prise de poste (je touche du bois). Grâce à ça il a souvent eu le choix de ses compos sans trop être obligé de jongler ou de mettre des joueurs pas à leur poste pour boucher les trous. Quand je vois le nombre de blessés à Nice, je me dis qu on peu peut s en satisfaire et que sur la durée d un championnat c est plutôt bénéfique. Mais ça sous entend aussi que le staff tire pas sur la corde et qu on doit pouvoir s attendre à mieux sur 90 minutes et pas seulement une mi temps.

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  3. Shakur Tudroa - sam 30 Nov 24 à 8 h 46

    @Kramel: c’est qu’il ne devait y avoir que 3 jours et qu’il y en a eu 362 de plus. Ça fait bien les 365 jours

    @poussin: je te rejoins sur les blessés. Et au contraire, il a réussi à stabiliser des joueurs qui avaient tendance à être fragile. Le plus bel exemple c’est Tolisso.
    Je rajouterais qu’il a aussi réussi à accompagner mentalement des joueurs qui étaient connus pour leur irrégularité. Cherki, AMN, Caleta-Car lui doivent beaucoup…
    Il a aussi perdu quelques joueurs en cours de route, le plus flagrant c’est Caqueret…

    Sinon, bel article, j’aurais bien aimé avoir plus de précisions sur ce qui est considéré par le club, les joueurs ou Pierre Sage lui-même comme des erreurs de sa part sur cette période.

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  4. Avatar
    brad - sam 30 Nov 24 à 8 h 48

    Ce club mérite qu'on l'aime, a qui tu le dis l'ami Pierrot !
    Genre de coach qui te fait jouer en ne pensant qu'au ballon , le contraire d'un Sampaoli qui lui énervé sur le bord de la touche te le retransmet sur le terrain.
    Il a du Genesio dans ses attitudes, en tous cas il m'a l'air de bien gérer le vestiaire...la base.

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  5. JFOL
    JFOL - sam 30 Nov 24 à 9 h 02

    Un entraîneur qui s'inscrit dans la durée, c'est ça ce qu'il manque a l'immense majorité des clubs de foot qui se servent des coachs comme des kleenex alors que les mauvais résultats viennent la plupart du temps des joueurs...
    Faut juste de la patience !

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  6. Avatar
    FantOme - sam 30 Nov 24 à 9 h 43

    Pierre Sage tient le choc.
    Il a juste eu de grosses critiques ici même lorsqu'on a perdu contre les sardines.

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    1. JUNi DU 36
      JUNi DU 36 - sam 30 Nov 24 à 9 h 54

      Il y en a même quelques-uns ici (très peu heureusement) qui ont demandé sa démission + insultes au bout de 3 ou 4 matchs en début de saison pfff

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  7. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - sam 30 Nov 24 à 10 h 17

    En espérant que le missourien ne le vire pas en cas de non qualif en LDC...

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    1. Avatar
      Briand - sam 30 Nov 24 à 11 h 13

      Si on s'en tient a ce que le GI a dit lors d'un interwiev qu'il ne virait pas les entraineurs qui veulent gagner - alors on peut espérer que quand bien même Sage échouerait qu'il le conserve , mais entre dire et faire cela laisse toutes interprétations.

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