Dans une première partie, Romain Sartre nous a confié ses souvenirs sous le maillot de l’Olympique lyonnais. Aujourd’hui âgé de 39 ans, l’ancien défenseur central est revenu en région lyonnaise pour y exercer la profession de conseiller en gestion de patrimoine. Toujours au fait de l’actualité du club lyonnais, il nous livre également ses impressions sur la saison de l’OL.
Olympique-et-Lyonnais.com : Romain, vous avez terminé votre carrière footballistique au FC Villefranche Beaujolais. C’est à ce moment-là que vous avez pensé à votre reconversion ?
Romain Sartre : J’avais déjà eu l’occasion de jouer à Villefranche durant six mois quand j’étais au chômage. J’aurais pu trouver un ultime challenge professionnel mais je sortais de plusieurs mois difficiles avec quelques blessures. Puis, à 34 ans, quand on est défenseur, c’est compliqué de trouver un bon projet surtout dans ce contexte. De fait, je fais le choix de Villefranche parce que je souhaitais stabiliser ma famille. Mais les ambitions sportives étaient toujours présentes avec un beau projet de monter en National. On ne passe pas loin la première année. La seconde, je n’avais plus la tête au football parce que mon père est tombé gravement malade. Et c’est vraiment à ce moment-là que j’ai pensé à mon après-carrière. J’ai fait face à la problématique de la majorité des joueurs à savoir des revenus divisés par 2, par 3 ou par 4.
Lorsque vous avez connu votre période de chômage, vous n’aviez pas pensé à votre après-carrière ?
Absolument pas ! A cette période, je n’avais que 30 ans et je ne voulais qu’une seule chose : jouer au football. J’avais également un peu d’orgueil. De fait, je voulais montrer à certains détracteurs du côté de Tours que je n’étais pas fini comme on me l’a parfois fait comprendre.
Finalement, votre choix s’est porté sur la gestion de patrimoine. Pourquoi cette profession ?
Cela peut paraître surprenant mais j’ai fait ce choix car j’ai vécu cette problématique au niveau personnel. J’avais un contact dans ce milieu-là. Il m’a dit que si je n’ai pas d’idée de reconversion, il serait capable de me former, de m’aider et de m’accompagner au quotidien. Cela fait désormais cinq ans que l’on travaille ensemble et je suis ravi. Je m’éclate car je bénéficie d’un statut d’indépendant qui me convient parfaitement. Après, la gestion de patrimoine est quelque chose qui m’a toujours intéressé. On a la chance, quand on est footballeur professionnel, d’avoir de confortables revenus. Cela nous permet de placer un peu d’argent et de réaliser des projets immobiliers et financiers. J’y portais un intérêt mais je n’allais pas dans le détail. Quand on est joueur de football, on est très souvent assisté pour ce genre de choses.
Avez-vous des joueurs professionnels parmi vos clients ?
Oui j’en ai quelques-uns mais ils ne représentent pas la majorité de mon portefeuille. Après, c’est une clientèle qui me tient à cœur car je la connais bien. J’ai connu ça en tant que joueur donc cela me permet d’adapter au mieux mon conseil. Pour moi, c’est un vrai problème que les joueurs ne s’intéressent qu’au football. Mais en France, c’est malheureusement culturel. On fait tout pour que le joueur ne pense qu’au terrain et qu’il ne soit pas dérangé par d’autres thématiques. Quand un joueur arrive dans un club, il y a une personne qui l’assiste pour trouver un logement, une autre pour trouver une voiture, une autre pour trouver une école pour les enfants… C’est bien pour certaines choses mais, à mes yeux, c’est important que le joueur arrive à se débrouiller seul aussi. Parce qu’à l’issue de sa carrière, le joueur est totalement livré à lui-même.
"A l’issue de sa carrière, le joueur est totalement livré à lui-même "
C’est ce que vous avez ressenti de votre côté ?
Oui forcément, je pense que tout le monde le ressent mais cela a un impact plus ou moins fort sur chaque personne. Un exemple tout bête mais quand vous avez besoin d’aller chez le dentiste. Vous devez appeler le professionnel en question et il vous fixe un rendez-vous 10 jours plus tard. Quand vous êtes footballeur, on vous prend le rendez-vous et vous y allez dans la journée. Cela peut paraître idiot mais c’est concret. Il faut être prêt à ça. Personnellement, j’aime bien apporter à mes clients cette "éducation" financière et budgétaire pour qu’ils saisissent bien quel est leur patrimoine et comment ils peuvent le gérer. Ils doivent comprendre chaque papier qu’ils signent. C’est parfois compliqué car certains ne sont pas du tout intéressés par tout ça. Et c’est comme ça que certains se font abuser.
De quoi est fait le quotidien d’un conseiller en gestion de patrimoine ?
Mon quotidien est d’accompagner mes clients sur de la stratégie patrimoniale. Après, il y a un gros travail administratif au quotidien pour tout ce qui est règlement et législation. Je suis en lien avec des avocats fiscalistes pour savoir ce qu’il est possible de faire. Mais beaucoup pensent que le conseil en gestion de patrimoine est réservé à des élites mais ce n’est pas le cas. N’importe qui peut avoir un conseiller en gestion de patrimoine. Je fonctionne différemment qu’un conseiller privé en agence bancaire où il faut un minimum de tant de patrimoine pour bénéficier de conseil. De mon côté, je suis indépendant donc n’importe qui peut faire appel à moi. La disponibilité est quelque chose de primordial pour moi. J’adore accompagner et fixer des objectifs avec mes clients. Après, ce seront toujours eux qui vont valider, ou non, une solution.
Sachant que vous possédez le statut d’indépendant, est-ce que cela a mis beaucoup de temps pour vous constituer un portefeuille client fourni ?
Oui, on ne va pas se cacher que cela ne se fait pas du jour au lendemain. Je suis parti de 0 et, petit à petit, j’ai constitué mon portefeuille dans le temps. Le plus dur pour moi était de changer cette étiquette de Romain joueur de football à Romain gestionnaire de patrimoine. En effet, quand je faisais des rendez-vous, on me posait 10 questions sur le football et une sur la gestion de patrimoine donc ce n’était pas forcément facile. Maintenant, c’est ancré. J’ai un portefeuille désormais assez vaste avec une majorité de clients sur le bassin lyonnais mais pas que. Je suis récemment allé du côté de Metz, de Toulouse mais aussi de Vacquières dans le Gard.
Ce statut d’indépendant n’est-il pas dangereux pour vous car vous n’avez pas de revenus fixes chaque moi ?
Non je ne le perçois pas comme tel. Justement c’est à moi de m’occuper de mes clients aussi régulièrement que possible pour me générer des revenus. Cela me maintient constamment sous pression et j’adore ça (rires). Je retrouve un peu cette adrénaline du football. Mais oui, je vous confirme que je n’ai pas de salaire fixe qui tombe tous les mois. Je n’ai pas fait une grande carrière donc j’ai besoin de travailler et d’avoir des revenus pour vivre. Donc, à moi d’être performant avec mes clients pour qu’ils me recommandent ensuite. Puis je ne sais pas ce qu’il se passera demain, dans six mois ou dans un an. C’est ce qui me plait aussi dans ce métier.
"Quand on fait carrière dans le football, on délaisse notre famille et nos amis"
Vous allez avoir 40 ans le 12 novembre prochain, êtes-vous satisfait de votre après-carrière ?
Oui vraiment ! Je me suis passionné pour ce métier et pour les domaines qui gravitent autour. Je m’intéresse beaucoup aux marchés financiers et à leurs fonctionnements. J’apprécie beaucoup mon statut d’indépendants car je suis libre de m’organiser comme je le souhaite. Si je veux partir en week-end, je n’ai de compte à rendre à personne donc c’est un vrai plus à mes yeux. Cela me laisse aussi du temps pour ma famille. Quand on fait carrière dans le football, on ne se rend pas compte à quel point on délaisse notre famille mais aussi nos amis. A l’instar d’un salarié lambda, on a cinq semaines de vacances par an. Du coup, on ne peut pas voir tout le monde. C’est un sacrifice énorme et c’est pour ça que j’accorde beaucoup de temps à mes enfants qui sont encore jeunes.
Quels sont vos projets à 5/10 ans ?
Je souhaite, avant tout, développer mon activité. Si celle-ci est telle que je dois prendre des collaborateurs avec moi, je le ferai avec grand plaisir. Puis quand mes enfants seront un peu plus grands et plus autonomes, j’aimerais remettre un petit pied dans le football aussi. Je souhaiterais transmettre ce que l’on a pu m’apprendre donc aider des clubs sur des séances d’entraînement notamment. Le bassin lyonnais est riche de nombreux clubs qui ont à la fois un niveau et des structures très intéressants. J’y inclus même Bourg-en-Bresse qui n’est pas très loin non plus.
Au-delà des anciens joueurs qui sont aujourd’hui à l’Olympique lyonnais, on voit beaucoup d’anciens qui s’investissent dans les clubs amateurs comme Sidney Govou à Limonest, Jérémy Berthod à DOMTAC, Sylvain Deplace anciennement à Marcy l’Etoile et plus récemment Jean-Christophe Devaux au Maccabi. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Quand on est footballeur, on maîtrise qu’un seul truc : c’est le football. Donc naturellement à l’issue de notre carrière, le plus évident est de rester dans le domaine que l’on connaît. Quand on a baigné dedans pendant de très nombreuses années, ce n’est pas facile de couper tout lien du jour au lendemain. Bien sûr, il y a aussi la passion qui rentre en ligne de compte et la volonté de transmettre ce que l’on a appris. Tout le monde ne peut pas être consultant ou coach dans un club professionnel. Si je n’ai pas fait le choix de rester dans le football ou d’y revenir plus tôt, c’était pour une problématique familiale. Le soir, je veux être présent auprès de mes enfants pour leurs devoirs, leur faire à manger et passer du temps avec eux plutôt que de les faire garder car j’ai un entraînement.
Pour en revenir à l’OL, cela fait un peu moins de 20 ans que vous avez quitté le club. Ressentez-vous un vrai changement de cap durant cette période ?
Oui, c’est une évidence ! Déjà, il y a eu ce Parc OL avec tout ce qui va avec notamment au niveau des structures d’entraînements et de l’académie. Aujourd’hui, le club est une véritable référence dans ce domaine. Quand je vois que dans les équipes U17, U19 et réserve, il y a désormais un préparateur physique, un entraîneur adjoint et d’autres personnes qui composent un staff complet, je me dis qu’il y a eu une vraie évolution. C’est forcément bénéfique mais d’un autre côté il faut avoir davantage d’exigence avec tout le monde. Avoir un centre de formation aussi moderne doit permettre d’encore mieux former nos jeunes pour fournir l’équipe première. C’est un investissement avant tout. Maintenant, on se doit d’être bien plus exigeant au sein du club et avec les joueurs. C’est sans doute là il y a un manque.
"Il manque à l’OL cette agressivité mentale de l’époque faste du club"
C’est-à-dire ?
A l’OL, j’ai eu la chance de côtoyer des joueurs qui étaient au top à savoir des Juninho, des Michael Essien, des Mahamadou Diarra, des Sidney Govou, des Florent Malouda et pleins d’autres. Mais ces mecs étaient les meilleurs que ce soit physiquement et tactiquement. Puis mentalement c’étaient des bêtes (rires). Ils avaient une agressivité mentale qui était incroyable. Et c’est ce qui fait défaut au club aujourd’hui depuis plusieurs années. Je vais prendre Houssem Aouar comme exemple. Il a largement la technique pour être dans le top 20 européen voire mondial. Mais la mentalité n’y est pas du tout et on sent qu’il a du mal à passer un pallier. Il fait un top match, deux matchs moyens et deux matchs médiocres. Alors que l’on attend bien davantage de lui. Et c’est simplement un problème mental.
Cela explique, selon vous, la disette de titres de l’Olympique lyonnais depuis 10 ans ?
Bien sûr ! Après il y a d’autres facteurs. Le club n’a pas toujours eu les moyens pour recruter en lien avec ses ambitions et il y a eu l’arrivée des Qataris à Paris également. Mais ce qu’il manque à l’OL, c’est cette agressivité mentale et cet état d’esprit que pouvaient avoir de nombreux joueurs à l’époque faste du club. J’ai encore en mémoire le dernier match de la saison dernière face à Nice à domicile. On peut et on doit accrocher la Ligue des champions et on perd dans un match où on avait l’impression que tout le monde était déjà en vacances. C’était dramatique, il n’y a pas d’autre mot.
On peut dire que cela s’est répété à plusieurs reprises cette saison également…
Oui et les exemples sont multiples. J’ai en tête le match à Strasbourg il y a trois semaines. Certes, on joue le quart de finale retour d’Europa League contre West Ham la semaine suivante mais le championnat est tout aussi important. On avait la possibilité de revenir tout proche des Alsaciens grâce à un succès chez eux. Et quand je vois le match que l’on a réalisé, je me dis qu’il y a un problème ! A aucun moment, je n'avais senti une volonté des joueurs de gagner ce match. Il y avait aussi eux des choix spéciaux avec une défense expérimentale sous prétexte qu’il fallait faire souffler les titulaires. A l’OL, un joueur doit être prêt pour jouer tous les trois jours ! En fin de saison, il n’y a plus de turnover à faire pour moi. On enchaîne les matchs et c’est tout.
De l’extérieur, sentez-vous qu’il y a moins d’exigence au sein de l’institution OL ?
Pour répondre, il faudrait être au sein du club. Nous, ce que l’on peut juger, ce sont les résultats. Et force est de constater qu’ils ne sont pas à la hauteur des attentes. Quand j’ai vu que Juninho revenait, j’étais vraiment impatient. Je me suis dis que le club allait, certes, perdre des matchs mais peu car on allait avoir une mentalité de gagneur et que l’on n’allait rien lâcher. Et au final, que nenni. J’ai vraiment été choqué de voir ça. Je pense qu’il n’a pas pu faire ce qu’il souhaitait. Peut-être qu’il aurait aimé être encore plus proche du terrain. En tout cas, je peux vous affirmer que ce que l’on a vu ne correspond pas à la mentalité de Juninho.
"Denayer et Boateng auraient dû être les tauliers de la défense"
Cette année comme les précédentes d’ailleurs, on constate que l’Olympique lyonnais a davantage de mal à remporter les confrontations face à des équipes supposées plus faibles. C’est un problème mental selon vous ?
Je pense que bon nombre de joueurs du club lyonnais n’ont pas compris ce qu’il fallait faire pour être des joueurs de haut niveau. C’est aussi simple que cela. Certains pensent avoir une attitude de top joueur mais cela ne se traduit pas sur le terrain. Je me revois aller jouer à Ajaccio avec Lyon dans une ambiance assez chaude. A première vue, cela avait tout d’un traquenard. Mais au bout de 30 minutes, il y avait 3 ou 4-0. Les mecs, on les assommait. On était plus forts et on le montrait sur le terrain. On ne laissait absolument rien passer. Aujourd’hui, mentalement, l’OL est inférieur à pas mal d’équipes.
Que manque-t-il a l’OL pour retrouver une mentalité et un état d’esprit digne de ce nom ?
A mon avis, il manque une colonne vertébrale forte capable de rester 2 ou 3 ans. C’est-à-dire un top défenseur central qui joue le rôle de leader charismatique. On l’a perdu depuis le départ de Cris. Il manque aussi un très bon numéro 6 même si l’émergence de Maxence Caqueret peut nous permettre d’être optimiste. Faut-il encore le conserver. Et il nous manque un véritable tueur devant. Je pense que c’est sur cet axe-là que le club doit travailler pour la saison prochaine.
En s’appuyant sur les jeunes également ?
Oui surtout que les jeunes sont une vraie source de satisfaction cette saison. Quand on voit Maxence Caqueret qui s’est imposé et même Castello Lukeba en défense centrale, on se dit que les jeunes peuvent représenter l’avenir du club. Maintenant, il va falloir confirmer et encore franchir des étapes. Lukeba réalise une première saison incroyable mais la saison de la confirmation est encore plus importante. J’ai encore en tête la bonne saison de Sinaly Diomandé l’année passée alors que c’est plus compliqué lors de cet exercice. C’est important d’intégrer des jeunes surtout s’ils parviennent à s’imposer.
Les jeunes ne sont-ils pas la solution de repli aux erreurs de recrutement ?
Je ne sais pas si on peut le caractériser ainsi mais c’est vrai que depuis quelques années, le bât blesse au niveau du recrutement. On était en capacité d’attendre mieux de joueurs comme Jason Denayer et Jérôme Boateng, qui auraient dû être les tauliers de la défense. Après, concernant Boateng, c’est avant tout un monstre physique, comme pouvait l’être Marcel Desailly à l’époque. Quand ces joueurs ne sont pas au top physiquement, ils deviennent quelconques. Et je pense que l’international allemand est loin d’être à 100%. Lukeba est au-dessus de lui aujourd’hui. J’aurais bien aimé voir une charnière Denayer-Boateng à 100%. Maintenant, j’ai bon espoir sur Romain Faivre. Je pense qu’il a la mentalité et l’état d’esprit qu’il faut pour devenir un joueur majeur du club.
"J’ai du mal à imaginer Peter Bosz encore en poste si l’OL n’est pas européen"
Comprenez-vous la polémique autour de Jérôme Boateng où les jeunes ont estimé qu’il n’était pas légitime à distiller des conseils ?
Bien sûr que non ! Jérôme Boateng n’est pas n’importe qui. Même s’il ne réalise pas sa meilleure saison, sa carrière impose le respect. Et les jeunes lui doivent le respect. Ça me rappelle un ancien entraîneur qui me disait : "Romain, si tu attends d’être performant pour donner des conseils aux jeunes, ce n’est pas normal. Tu as de l’expérience, tu as une carrière derrière toi et même si tu es passé à travers quelques matchs, tu dois aider les jeunes car tu as un vécu qui est colossal. Et s’ils ne t’écoutent pas, c’est moi, en tant qu’entraîneur, qui va les remettre à leur place." Après, on n’est pas à l’intérieur pour savoir comment les choses se passent mais je ne suis pas sûr que les jeunes Lyonnais fassent tous la carrière de Boateng. Mais l’entraîneur a son rôle à jouer aussi dans cette affaire.
Que pensez-vous de Peter Bosz ?
A l’instar de tous les coachs, il a des principes de jeu. C’est important d’en avoir mais c’est encore plus important de les mettre en place. Il n’y est pas parvenu alors qu’il y a quand même un bel effectif cette saison. Il n’a jamais réussi à trouver la bonne formule. Dans le football, il n’y a qu’un seul juge de paix, ce sont les résultats. Force est de constater que, pour le moment, l’OL réalise une saison décevante. Malgré les récentes déclarations du président Aulas, j’ai du mal à imaginer Peter Bosz encore en poste la saison prochaine si le club ne parvient pas à être européen. J’ai du mal avec ce football moderne où l’on veut absolument révolutionner une équipe tactiquement. Pour moi, il faut revenir à la base qui est avoir un vrai esprit d’équipe et une colonne vertébrale forte. Aujourd’hui, il y a trop d’individualisme.
Comment l’expliquez-vous ?
C’est le business du football qui veut ça. Qu’on se le dise, un joueur est devenu une marchandise. On ne recrute pas seulement un joueur pour sa valeur intrinsèque mais pour tout le business qu’il véhicule derrière. Et cela représente des sommes considérables. Aujourd’hui, le football n’est plus au centre des débats. Et c’est d’autant plus compliqué d'arriver à créer un esprit d’équipe avec ce type de problématique. Quand j’ai commencé à jouer au football, le directeur sportif construisait son équipe, il faisait ses recrutements à 80% en fonction de l’aspect sportif et 20% sur le business. A l’heure actuelle, c’est l’inverse. Il y a énormément de spéculations autour du football. Je pense qu’il y a un vrai combat à mener de la part de la fédération pour redonner un vrai pouvoir aux clubs et pour éviter l’exode des jeunes. C’est devenu n’importe quoi.
Après la récente élimination en Europa League et des résultats en dents de scie en championnat, comment voyez-vous la fin de saison de l’Olympique lyonnais ?
Il reste quatre matchs à disputer donc j’ai toujours espoir que le club finisse en boulet de canon comme ce fut, jadis, tant de fois le cas. Mais quand je vois le comportement de cette équipe, je me dis que quatre victoires en autant de matchs me semble utopique. D’un match à un autre, on ne sait jamais quel visage va montrer cette équipe. Je suis un grand supporter de l’OL mais j’avoue que je ressens parfois une sorte de lassitude. Lorsque Toko Ekambi a égalisé tardivement contre Strasbourg, je n’ai même pas célébré, c’est dire ! Je n’étais pas si content que ça. Je m’attends à beaucoup mieux. Mais on est à la place que l’on mérite.
"L’OL est à sa place actuellement"
Selon vous, la 8e place de Lyon en Ligue 1 est donc logique ?
Si l’on regarde l’effectif du club, l’OL n’est clairement pas à sa place. A aucun moment, Lyon doit être en-deçà de la 5e place. Mais ce n’est pas un effectif qui fait un classement. On le voit depuis plusieurs années désormais. Les coachs lyonnais n’arrivent pas à tirer la quintessence de leurs équipes. C’est ce qui est le plus regrettable. Il y a des bons joueurs mais on ne parvient pas à les faire jouer ensemble. D’autant plus qu’il y a des vagues comme avec Marcelo ou Boateng que l’on n’avait pas l’habitude de voir à Lyon. Les choses se réglaient en interne. Cela ne semble plus être le cas. Après, sur un volet purement sportif, l’OL est à sa place actuellement.
Est-ce que terminer en milieu de classement ne serait-il pas un mal pour un bien pour repartir de l’avant et reconstruire ?
C’est ce que l’on se dit tout le temps mais j’ai de plus en plus de mal à y croire. Récemment Sidney Govou a eu une parole qui me semble très juste puisqu’il a dit "à Lyon, il y a du changement mais jamais de vrais changements". Les années et les hommes passent mais les maux restent les mêmes. J’aimerais vraiment qu’un jour, le président Aulas fasse confiance à un grand entraîneur. C’est ce qu’il manque, je pense, au club pour avancer. Après, si ces entraîneurs-là ne viennent pas, il faut se poser les bonnes questions. Est-ce qu’une cohabitation est-elle possible avec le président Aulas ? C’est toute la problématique. Mais maintenant que Jean-Michel Aulas est un peu moins présent, je pense que c’est le moment d’introniser un grand entraîneur.
Dernière question, l’AS Saint-Etienne occupe actuellement la 18e place de Ligue 1 synonyme de barrages. En tant que pur Lyonnais, souhaitez-vous la descente des Verts ou le maintien des Stéphanois pour vivre de nouveaux derbys la saison prochaine ?
Je n’ai pas de souhait particulier. S’ils méritent de descendre, ils descendront. S’ils méritent de se maintenir, ils se maintiendront. Après, c’est toujours mieux d’avoir des derbys OL-ASSE. Je regrette simplement que ce derby, à l’image de notre société actuelle, vire à l’excès. Qu’il y ait une rivalité régionale, je n’ai pas de problème là-dessus mais de là à ce que des mecs se donnent rendez-vous sur des aires d’autoroute pour se battre, c’est n’importe quoi. Restons pragmatiques, ce n’est ni plus ni moins qu’un match de football. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est un évènement qui génère davantage de faits divers que de bonnes choses. Ce derby doit rester dans le folklore et dans le chambrage. Mon fils a récemment acheté une canne à pêche verte et je lui ai fait la remarque (rires). Le derby doit rester bon enfant.
Problème de mental à Lyon.
Et ben, moi qui n'ai pu avoir qu'un rendez vous 2 mois après, et encore parce que je suis patient depuis longtemps. Du coup si je comprend bien les dentistes ont quand même de la place vu qu'ils prennent les joueurs dans l'immédiat, sympa ça, toi tu souffre le martyre on te refuse et eux pas de soucis. Decidemment il y a grave à changer dans ce system...
J'aime bien ce qu'il dit, il est intelligent dans ses propos et on sent qu'il a la tête sur les épaules.
"changer dans ce système"
on a bien vu lors des élections que les français (bien aidés par les médias, sportifs, artistes ...) ne veulent pas changer ce qui ne fonctionne pas
Si vous parlez du système de numerus clausus qui empêchait de former davantage de professionnels de santé, le gouvernement l'a supprimé depuis quelques années.
Le gouvernement travaille à redresser la France, ceux qui ne font rien critiquent, c'est la routine maintenant ! 😆
C'est interdit de critiquer ?
En dehors de la pensée dominante, c'est direction la poubelle pour tout argument ...
C'est pour ça que la reprise de twitter fait peur à tous nos dirigeants et médias
Non je dis justement que c'est la routine.
Précisément les arguments je n'en vois pas, mon dentiste me donne un rendez-vous en deux semaines et je ne suis pas footballeur pro.
Ca s'appelle râler pour le plaisir de râler, et c'est permis. Rasoir mais permis.
Pour Twitter je n'ai aucun avis.
A redresser la France ?? Alors celle il fallait oser la faire, la je suis ptdr 😂😂
A part avoir fait des cadeaux fiscaux à ses potes de la haute bourgeoisie il aura rien fait de bon pour le peuple, ça été une cata pendant 5 ans, et ça va être idem pour les 5 années à venir si aux législatives il obtient la majorité... Enfin si il tient le coup car au bout d'un moment le peuple va bien finir par mener une grande révolte ✊
" le gouvernement l'a supprimé depuis quelques années."
Mais qu'il est c*n cet ol victory c'est pas croyable...
Même sur une date de suppression du numerus clausus, il sort des saucisses plus grosses que lui.
Le numerus clausus a été supprime en 2021, pas y a quelques années :
https://www.letudiant.fr/etudes/medecine-sante/etudes-de-sante-suppression-du-numerus-clausus-des-2021.html
Ca fait partie des nombreux mensonges de Tony Montana lors du débat.
Que tu sois un pitre en compréhension de l'économie et de la politique, ca on le sait tous, tu es totalement perché comme une bonne partie de ta génération totalement à l'ouest et qui voit encore le monde divisé en monde libre vs totalitarismes (staline hitler etc etc), bref que tu sois demeuré comme tes pieds sur tout ca on le sait OLV, que tu piges rien au projet dictatorial que le néolibéralisme porte en son sein on le sait tous, mais concernant la date de mise en œuvre d'une réforme, tu pourrais au moins pas te gourer.
Que diantre ! qu'ils sont c*ns pour beaucoup d'entre eux ces boomers bourgeois libéraux qui se prostituent pour l'oligarchie H24 pour conserver leurs rentes et nous casser les burnes. Enfin bon vous me direz si Macron casse encore l'hôpital public pour faire plaisir à l'UE et aux marchés financiers, il risque de perdre (biologiquement parlant) le seul électorat où il reste encore majoritaire...
Allez bisous bisous tout le monde
ben le SARTRE il en balance quelques unes de phrases qui sentent bon la réalité
je partage!!
Très intéressant, comme Nico, sans lange de bois, génial cette liberté de ton
On ne va pas refaire le débat mais plus j'avance à lire son interview, plus je me dis que les supporters ont (eu) raison de siffler nos joueurs !
Peut être qu'Aulas, parfois, devrait leur mettre des baffes dans les vestiaires
(Perso, je ne sais pas siffler donc je ne l'ai jamais fait 🙂 et crier comme un ours, c'est pas mon truc aussi)
Je le connaissais évidemment en tant que joueur, mais il gagne à être connu pour sa manière de voir et de vivre le foot. Un mec qui a les pieds sur terre, ça existe donc dans ce milieu ?
A force de voir et écouter nos joueurs je l'avais oublié
Ça fait plaisir de voir un footeux avec une tête bien faites ça devient une denrée rare, pour son analyse sur L'OL c'est clair et se rapproche de ce que beaucoup sur ce blog pensent. Mais est ce que Jean Mimi est prêt à entendre ? J'en doute et il nous le prouve depuis plusieurs années. En tout cas merci à la rédac de faire ce genre de sujet beaucoup plus passionnant que de regarder des enfants gâtés marcher sur un terrain et s'offusquer des critiques
Article super interessant.
Par contre il faudrait arrêter de comparer à l'époque de Juni, et essayer de trouver une explication, en mettant tout ça sur le compte du mental. Moi je joue en amateur, certains ont un mental d'acier, des vrais guerriers, ce qui ne les empeche pas d'etre complétement nuls:)
Si l'OL de baladait en Ligue 1 à l"époque, c'est parque Juni, en + d'etre le meilleur tireur de coup francs au monde, avait ce don incroyable de fluidifier le jeu de l'équipe entière. C'est parce que Malouda était un robot, les défenseurs pouvaient se mettre à 3 sur lui, un qui tire son maillot, un qui lui met ou coup de coude au visage, un qui tacle au niveeau des genoux, et bien Malouda restait debout et il passait. C'est parce que Diarra était une tour de contrôle, ll prenait tout au milieu du pied ou de la tête. C'est parce que Cris le policier faisait la loi derrière et que les adversaires avaient intéret à se tenir à carreaux, parce que Coupet était un mur infranchissable, c'est parce que Toulalan était à droite à gauche au milieu et partout omniscient avec ses jambles qui semblaient faire 2m chacune pour gratter des ballons impassable un 1 contre 1, parce que Muller avait un cluster big data quantique intégré dans son cerveau pour calculer tous les phases de jeu possibles et être où il faut quand il faut, il voyait tout à l'avance, un peu comme un jedi, C'est parceque Benzema claquait 20 buts à 20ans, c'est parcque Abidal, parceque Essien, parce que Tiago, parce que Caçapa, parce que Vikash!, parceque mon (sous-coté) petit Antho Reveillou et je m'arrete là. Ajourd'hui, au meme niveau, nous avons Paqueta et Lopes, et c''est tout. Je croyais en le devenir de Guimaraes mais il est dejà plus là. Lukeba si il confirme. Moi je pense que l'équipe actuelle n'a pas les meme qualité intrinsèque. On devrait etre dans le top 3 en France, mais cessons de nous faire du mal en comparant avec une équipe qui était une des (la?) meilleure équipe d'europe, on ne peut pas revaliser avec cette époque, mental ou pas.
Je le félicite pour sa reconversion, mais vu ce qu'il a démontré en tant que joueur il ferait mieux de se taire. Sincèrement son avis .....
Quel rapport Exile97 ?? Ce n'est pas parce qu'il n'a pas fait une très grande carrière qu'il n'y connaît rien, déjà celle qui l'a fait je m'en serait bien contenté, il a quand même été pro.
Peut-être qu'il serait intéressant de lui donner la parole plus souvent.
Et puis un article sur Sartre dans un site de foot c'est assez classe, non ?
C’est sûr, ça change d’un entretien avec Ben Arfa dans les Cahiers de la Philosophie
Ah enfin.. tellement vrai ce problème d'état d'esprit.
Par contre les gars arrêtez avec la politique sur le forum
La politique c'est fantastique !