Malgré le succès au match aller (4-2), la méfiance est de mise dans les rangs lyonnais. L'entraîneur de l'OL, Bruno a conscience qu'il faudra un grand Lyon pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue Europa.
De nos envoyés spéciaux à Rome.
Lyon souhaite aller loin cette saison en Ligue Europa...
Bruno Genesio : On est conscient qu’il y a une formidable aventure à vivre dans cette compétition. Mais encore une fois, il y a un match à jouer avant de penser à ça. Il faut franchir les étapes les unes après les autres. On a l’expérience de ce genre de match. On connaît bien les clubs italiens. Il y a une dizaine d’années on avait fait un très bon match ici, avec un très bon résultat. Mais on avait très impatient au retour. Il faut à la fois être prudent, connaître les forces de l’adversaire, mais aussi connaitre nos forces et avoir suffisamment de confiance pour jouer notre jeu. C’est toujours l’équilibre à trouver entre trop de confiance et ne pas avoir peur car je pense que la peur inhibe. Donc il faut avoir confiance en nos forces, connaitre les force de notre adversaire c’est le plus important et après jouer le match avec nos armes.
Vous avez deux buts d'avance sur cette formation romaine...
Il ne faut pas oublier qu’en face de nous, il y a une équipe qui est deuxième du championnat italien, qui a beaucoup d’expérience en coupe d’Europe, qui fait partie des favoris de cette compétition. Donc on vient avec beaucoup de confiance mas aussi beaucoup d’humilité parce que je pense que c’est la meilleure manière pour préparer cette rencontre. C’est vrai qu’on a pris un petit avantage à l’aller (4-2) mais on ne sait pas comment va se dérouler le match, on ne sait pas quels seront les faits de jeu. On est qu’à la moitié du chemin. On a fait un bon match aller notamment une très bonne deuxième mi-temps qui nous a permis d’avoir deux buts d’avance. Maintenant, il reste 90 minutes et on sait que ce sera très certainement un autre genre de match ce jeudi soir.
Et puis, il y a cette fameuse jurisprudence PSG...
Avant le match Barcelone - PSG, j’ai déjà suffisamment dit que les jugements hâtifs me faisaient toujours beaucoup rire. Lorsqu'on est entraîneur, on sait très bien que la remise en question elle est perpétuelle. Que la vérité d’un match n’est pas celle du suivant. Encore une fois, ça ne sert à rien de tirer des conclusions hâtives. On a gagné le premier match, maintenant il reste un match où tout peut se passer. De dire ça, ce n’est pas être prudent, c’est être lucide. Le match de Barcelone fait que confirmer ce qu’on pense tous, nous les entraîneurs, les joueurs... A savoir que rien n’est jamais acquis dans le football.
"On a les armes offensives pour inquiéter n'importe quelle équipe"
Vous vous attendez à quelle équipe de la Roma ?
Je pense qu’ils vont mettre beaucoup de rythme et nous pressé d’entrée de jeu. Ce sera à nous d’être suffisamment prêt pour résister dans un premier temps à ce pressing et nous aussi d’être capable de répondre avec nos armes offensives et jouer notre jeu pour leur poser à chaque fois que l’on pourra des problèmes offensifs.
Quelles sont les forces offensives de votre adversaire ?
C'est une équipe qui a beaucoup de variété dans son jeu car ils ont des joueurs qui sont capables d'amener beaucoup de vitesse, de percussions. Ils ont Dzeko qui est capable de jouer en fixation, de recevoir des centres et d'être performant devant le but avec beaucoup de position de "dézonage" ce qui peut provoquer des incertitudes parfois. On a bien étudié le jeu de l’adversaire, on a bien revu et étudier notre match aller pour corriger ce qui avait moins bien fonctionné. Donc on est prêt à affronter cette belle équipe.
Vous allez plutôt bien défendre ou attaquer ?
Il faudra être capable bien sûr de bien défendre mais aussi de jouer notre jeu. On sait que c’est plutôt offensivement qu’on a les armes pour inquiéter n’importe quelle équipe. Mais je pense que tout sera une question d’équilibre entre l’animation offensive et les transitions à la perte du ballon.
"Jouer crânement notre chance"
Ce 8e de finale contre la Roma peut-il faire grandir votre équipe ?
Nous faire grandir c’est sûr parce que les expériences européennes par définition permettent à l’équipe d’avoir plus de maturité. Et il est vrai que si on a le bonheur de se qualifier on aura franchi un palier important parce que la Roma est l’une des équipes favorites de cette coupe d’Europe. Et si on réussit à passer cet écueil on aura je pense fait beaucoup de progrès dans la maturité de l’équipe surtout.
Selon vous, quel est le pourcentage de chance de l'OL de se qualifier ?
J'ai lu dans un journal que c’était 67% de chances de se qualifier lorsque l’on gagnait 4-2. Ce sont des statistiques mais le football ne répond pas toujours à des statistiques. On est à la mi-temps d’un match qui se joue sur deux manches. On a pris un avantage à l’aller. On sait comment poser des problèmes à cette équipe et on viendra avec l’ambition de jouer crânement notre chance pour ne pas avoir de regret à la fin du match.
Lucas Tousart est devenu une pièce maîtresse de votre dispositif... Comment analysez-vous son évolution ?
Il apporte beaucoup d’équilibre à l’équipe car il a une faculté à rester discipliné, à être intelligent surtout lorsque l’équipe à le ballon. Mais je trouve qu’il a aussi beaucoup progressé dans son jeu, dans sa façon de voir les solutions et d’enchaîner beaucoup plus vite que ce qu’il faisait lorsqu'il est arrivé à Lyon. Donc il a progressé dans beaucoup de domaine. Il à un volume de jeu important, il a un bon jeu aérien. On sait aussi dans ce genre de match que les coups de pied arrêtés c’est très important.
La sélection dévoilée par Didier Deschamps, ce jeudi, peut-elle avoir une influence sur la façon dont certains de vos joueurs vont appréhender la rencontre ?
Je ne l’espère pas mais c’est vrai que c’est une idée qui m’a traversé l’esprit. Je me suis dit que ça pouvait être dans un sens une motivation supplémentaire. Quoi qu'il en soit, je pense que mes joueurs sont suffisamment expérimentés pour assumer une bonne nouvelle ou une moins bonne nouvelle et malgré tout bien se préparer pour ce 8e de finale.
Pour finir, même s'il ne peut pas disputer ce match, pouvez-vous nous parler de Clément Grenier...
Clément avait eu quelques soucis physiques avant la saison dernière et cette année on a beaucoup de milieux de terrains. C’est l’une des raisons pour laquelle il a été prêté à la Roma. Je pense que c’était aussi pour lui une bonne manière de se remettre en question en partant de Lyon, club qu’il avait toujours connu, là où il a été formé. On connaît son talent et je pense que c’est bien pour lui de voir autre chose et il l’a démontré dimanche (contre Palerme) puisque j’ai vu le match et il a été assez performant.
Offensivement, ça marche ou ça ne marche pas. Il y a des équipes moyennes de L1 qui nous ont étouffés. Le moral sera le 12ème joueur.
Monaco avait perdu par deux buts d'écart, comme la Roma... Hier, il montré que deux buts d'écart cela se remontait facile. Alors attention.