Rennes - OL (4-1) : et maintenant ?

Dimanche, rien n’a fonctionné pour l’OL à Rennes (4-1). En dessous de tout, l’Olympique lyonnais a une fois de plus perdu des points, et pire, il a régressé dans le contenu proposé. Maintenant, que doit faire le club rhodanien pour remonter la pente et stopper son inconstance dans les résultats.

Le constat est assez clair, dimanche sur la pelouse du Roazhon Park, l’Olympique lyonnais a été réduit au simple rôle de spectateur par le Stade Rennais (4-1). Incapable de presser, de sortir proprement le ballon, de mettre de l’intensité, et tous les autres ingrédients demandés par ce choc, l’OL a coulé sans opposer la moindre résistance, hormis celle d’Anthony Lopes, seul élément au niveau de cette affiche pourtant capitale. 

Humilié, le club rhodanien a failli dans tous les secteurs de jeu. Défensivement d’abord, avec des latéraux dépassés et une charnière centrale livrée à elle-même. Au milieu, le trio composé de Bruno Guimarães, Maxence Caqueret et Thiago Mendes, puis le duo après la sortie à la pause du premier nommé, ont été submergés par les Bretons et le dépassement de fonction de leurs vis-à-vis. Offensivement, les joueurs étaient trop isolés et pas à leur place, surtout en première période, pour mettre en danger l’arrière-garde rennaise. Symbole de ce fiasco, le premier tir lyonnais intervient à la 58e minute. 

Peter Bosz s'est trompé

Sur le banc, Peter Bosz a lui aussi été battu par son homologue Bruno Genesio. En voulant calquer son système sur celui de son opposant (4-3-3), il a totalement subi les événements. Son changement à la pause, déjà trop tardif au vu de la physionomie de la partie, n’a rien apporté. Il a ensuite regardé sans réagir son équipe s’enfoncer un peu plus dans le marasme de cette triste soirée de novembre. 

Alors au moment de s'exprimer sur ce revers, le Néerlandais ne s’est pas caché. “Heureusement qu'il n'y a que 1-0 à la pause car cela peut faire 4-0. Je ne peux pas l'expliquer. On a été mauvais avec le ballon, sans ballon, ce n'est pas le Lyon que j'ai vu les derniers mois. C'est mérité pour les Rennais, bravo à eux. On peut parler des buts, d'autres choses, le collectif a été très mauvais, constate-t-il. Tous les joueurs, moi, on n'était pas bons. On peut parler tactique, on peut parler 4-4-2, 5-3-2, n'importe quoi, quand on joue comme ce soir (dimanche), cela n'a rien à voir avec la stratégie. On a été très mauvais, voilà.”

Il faut du changement

Maintenant, l’Olympique lyonnais est 7e après un tiers du championnat. Ce n’est pas la place espérée, mais sur le début de la saison, il ne peut pas prétendre à mieux. Beaucoup de choses devront changer durant la trêve internationale. Il faudra faire des choix sur les joueurs, mais aussi sur la tactique et l’état d’esprit. “On continue à avoir un problème depuis longtemps : on a beaucoup de plaisir quand on a le ballon. Mais on n'a pas de plaisir à défendre l'un pour l'autre, regrette Juninho. Toutes les formations qui gagnent ont ça. Dans le foot de haut niveau, il faut même être méchant. (...) Nous sommes une équipe, comme l'OM et le PSG, contre laquelle les adversaires aiment jouer. Par contre, il n'y a rien de perdu. Quand on prend une leçon, ce n'est pas grave, c'est la vie, on prend des leçons tous les jours. On va continuer à travailler.“

Avant de poursuivre. ”J'espère que tous vont assumer. (...) Tous les secteurs n'ont pas fonctionné comme d'habitude. Et quand c'est comme ça, tu as besoin de ton cœur, de lutter, de batailler, détaille le directeur sportif. Tu as besoin de montrer à ton adversaire que tu es là aussi pour gagner le match. Quand les adversaires sentent que tu n'es pas comme ça, ils en profitent.” Le problème pour l’OL, c’est que ce discours se répète semaine après semaine. Si pour l’instant rien n’est perdu, il n’ira nulle part sans plus de rigueur, d’esprit de sacrifice et de régularité. 

“On va tirer des leçons de ce match" Aouar

La trêve va peut-être permettre à ce groupe de se recentrer, de digérer cet échec pour mieux repartir de l’avant face à Marseille à domicile le 21 novembre. Mais pour cela, l’effectif tout entier devra apprendre de cette débâcle. “On va tirer des leçons de cette rencontre. Elle n’est pas à oublier, au contraire, il faut bien l’analyser pour comprendre ce qui s’est passé, insiste Houssem Aouar. On devra faire beaucoup mieux à l’avenir car ce n’est pas normal de rendre une copie pareille." 

Bosz a désormais la lourde tâche de trouver les explications de cette défaite, puis de faire en sorte qu’elles soient comprises par l’ensemble des joueurs et du staff pour que cela ne se reproduise plus. “L'adversaire a effectué plus de sprints, joué plus au ballon, perdu moins de fois la balle, il a été meilleur que nous. Rennes est un des clubs à la lutte avec nous pour l'Europe, on savait que c'était un match important, les résultats (de l'après-midi) nous étaient favorables, je n'ai pas d'explications. J'ai essayé mais je n'ai pas réussi, confie le tacticien de 57 ans. Dès le début de la rencontre, j'ai senti qu'on n'était pas bien, on a perdu des ballons faciles, a regretté le coach. Il faut le dire, Rennes a très bien fait les choses. Et eux aussi ont joué jeudi. C'est quoi la fatigue mentale ? J'ai reposé cinq ou six joueurs, je n'y crois pas. Ce n'est pas ça, c'est nous et rien d'autre.” 

“Je ne vais pas critiquer les joueurs" Juninho

Il faudra également sur les prochains jours éviter de tomber dans la sinistrose afin de ne pas faire peser une ambiance trop négative sur le centre d’entraînement. A ce titre, Juninho a eu un passage un peu plus positif devant les médias après la partie. “Je ne vais pas critiquer les joueurs. Ils travaillent beaucoup depuis le début de la saison. J'espère que ce sera simplement un apprentissage pour la suite. (...) Ce sont des êtres humains. On a une équipe jeune. Il faut savoir qu'il faut préparer mentalement ces matches plus en amont, prévient-il. Mais je ne peux pas être énervé contre les gars. J'ai confiance en eux. On travaille très bien ensemble, on commence à créer une bonne atmosphère.” La réception de l’OM, mais surtout les autres affiches avant la coupure hivernale, en diront plus sur la capacité de réaction et sur les ambitions de l’OL.