La fin d'une ère, un changement de cycle... Voilà en gros ce qu'il ressort de l’élimination de l'Olympique Lyonnais de la Ligue des Champions à Nicosie mercredi dernier. L'échec est rude. Pourtant, on l'avait vu venir. Lyon n'a pas été pris par surprise, il n'a tout simplement pas été à la hauteur de l'événement. Cette équipe, qui a déjà perdu 13 matchs officiels cette saison, s'est habituée à la médiocrité depuis trois mois.
Certes, les titres de Champions de l'OL et ses formidables épopées européennes semblent aujourd'hui très lointains. Mais Lyon n'est pas encore rentré dans le rang. Ce n'est peut-être qu'une question de semaines, mais aujourd'hui les lyonnais peuvent encore terminé sur une saison, non pas honorable, mais acceptable. Après tout, il reste encore une finale de Coupe de la Ligue à jouer et le podium n'est pas définitivement hors d'atteinte. Demain soir contre Lille, la donne pourrait néanmoins changée.
L'OL passe à côté de tant de matchs que l'on se demande aujourd'hui légitimement quel est son véritable niveau. Comme pour l'équipe de France en 2010, nous manquons peut-être d'objectivité en surcotant l'effectif en présence. Comme pour les Bleus, un indicatif est pourtant sans appel : le palmarès et le niveau international des joueurs. À l'époque où Laurent Blanc était sur le terrain, il était entouré de coéquipiers Champions d'Europe, Ballons d'Or ou titulaires dans les plus grand clubs européens. Aujourd'hui sélectionneur, il ne dispose pas des mêmes cadors. C'est là que le parallèle peut être fait avec l'OL. Il y a encore quelques années, Lyon pouvait presque aligner 11 joueurs titulaires en équipe nationale. Ces mêmes joueurs étaient à l'époque recrutés pour qu'ils puissent eux-mêmes franchir un palier et faire gagner le club.
Depuis 2007-2008, hormis quelques exemptions, l'OL empile les joueurs qui n'ont vu dans le club qu'un moyen de remporter un premier titre. Le pire, c'est que les dirigeants n'ont pas hésité à les payer à prix d'or. Sous l'ère Claude Puel, plus de 150 millions d'euros ont été dépensés sur le marché des transferts. Tout ça pour bâtir une équipe au final très moyenne. Sur les onze joueurs titulaires à Nicosie, deux éléments auraient peut-être mérité de battre l'APOEL.
Lloris : Il a encaissé 33 buts en 42 matchs. Où en serait l'OL sans son talent ? Trop souvent abandonné par sa défense, il ne peut plus réaliser deux u trois miracle par match. Si son jeu au pied est à améliorer, sa combativité, son mental et son talent en font l'un des leaders de cette équipe. | |
Réveillère : Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Usé, il réalise une saison plus que moyenne et n'est plus l'un des patrons de la défense. Avec comme seul solution de rechange Dabo, il n'est pas vraiment sous la pression de la concurrence. | |
Cris : L'un des rares à avoir sorti un bon match contre Nicosie. Mais son irrégularité et sa fragilité l'ont rendu vulnérable. Capitaine malgré tout, son sens du devoir et son leadership son précieux pour l'équipe. Il n'est malheureusement plus en mesure de jouer tous les trois jours. | |
Koné : Prometteur en début de saison, il a clairement baissé de pied depuis l'automne. Cris lui avait même été préféré aux côtés de Lovren avant que le Croate ne se blesse. Son élimination rapide de la CAN ne l'a pas aidé. Il affiche un niveau de jeu bien en dessous des espérances du club depuis son retour. Mais il ne faut pas oublier qu'il vient de Ligue 2. | |
Cissokho : Un coup oui, deux coups non. Il réalise un match moyen pour deux médiocres. Prendre le côté gauche le long de la ligne de touche, ça il sait faire. Mais pour adresser un bon centre et rester concentré en défense durant 90 minutes, il y a encore du boulot ! En plus, bastos et lui ne semble plus vraiment s'entendre dans le jeu... | |
Källström : Il met toujours un temps fou à rentrer dans le match. Souvent précieux lors des secondes périodes, notamment à la récupération, il passe à travers la première demi-heure. Dans l'abnégation et l'envie, il est irréprochable. Mais il a peut-être aujourd'hui la tête un peu en Russie. | |
Ederson : Qu'aura-t-il montré en quatre saisons à l'OL ? Il est presque incompréhensible de le voir jouer plus que Grenier. Lorsqu'il est titulaire, c'est encore plus compliqué pour lui, il fait souvent 20 bonnes minutes puis plus rien. Il ne sera pas une grande perte pour le club en juin. | |
Gonalons : Au début de la saison, il avait annoncé qu'il ne pouvait pas faire une saison complète. Et il avait raison. Excellent cet été puis à l'automne, il a baissé de pied depuis son passage en équipe de France. Il faut dire qu'il est rarement ménagé par Garde qui n'a pas d'autres solutions. | |
Bastos : L'intermittent du spectacle. Capable de fulgurances comme face à Paris, il choisi ses matchs et n'est que rarement concerné par les efforts défensifs. Quand il faut penser collectif, le Brésilien est ailleurs. Il faudra aussi lui apprendre un jour à éviter le mur sur ses coup-francs. | |
Briand : Batailleur, actif, combatif, il a certes un très bon état d'esprit. Mais pour un attaquant, il pèse trop peu sur le jeu offensif de l'OL. Précieux par à-coups, il reste maladroit et est à l'origine de trop de pertes de balles. | |
Lisandro : Indispensable à l'équipe, il n'apporte plus rien depuis deux mois. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, mais il faut bien admettre que l'argentin est inoffensif en ce moment. Son activité sur le terrain de l'exempt pas de son inefficacité dans la surface. Il faudrait peut-être le faire souffler au profit d'un Lacazette, histoire aussi qu'il se repose mentalement. mais un buteur a besoin d'enchainer les buts, et donc de jouer. Même moins en réussite, il reste capable de faire basculer un match. |
Cet été, un grand ménage sera certainement fait dans l'effectif. Il sera encore plus grand et regrettable si l'OL n'obtient pas une place qualificative pour une Coupe d'Europe. Mais concernant certains, ce ne pourra être qu'un mal pour un bien. Derrière, les jeunes à l'image de Lacazette et Grenier ne demande qu'à se faire une place.
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