Natif de Bron, Nicolas Puydebois est un gone, un vrai. Formé à l'OL, le gardien de but n'aura jamais vraiment réussi à percer avec les professionnels disputant seulement 17 matchs entre 2002 et 2005. Mais celui qui gère désormais un restaurant à Lyon* se souvient des derbys et de la rivalité avec les Stéphanois.
Olympique-et-lyonnais.com : Comment prépare-t-on un derby ?
Nicolas Puydebois : Je me souviens d'un derby où les supporters étaient montés au grillage à Tola Vologe pour nous voir. C'est un match comme un autre en termes de préparation sportive. On se prépare pour un match de compétition. Ce qui change de d'habitude, c'est ce qu'il se passe autour. Le président passe à l'entraînement. Il introduisait les causeries de Paul Le Guen. Ils font ressortir l'aspect spécial. Pendant longtemps, l'OL était en retard sur Saint-Etienne au niveau du palmarès. Au début des années 2000, c'était le début de l'histoire pour le club. On refaisait notre retard. C'était très important de gagner le derby mais le plus important était de gagner des titres. A mon époque, on préférait perdre contre Saint-Etienne et gagner le championnat... Après, la question se posait pas car on était au-dessus. Du coup, on faisait les deux ! On comprend les supporters quand même (rires). C'est ce qui fait le folklore du derby : certains supporters veulent que vous remportiez deux matchs dans la saison, peu importe votre classement en fin d'exercice.
Comment expliquez-vous cette rivalité entre les deux clubs ?
Une fois sur le terrain, il faut taper Saint-Etienne, ça ne s'explique pas ! Les parents, les entraîneurs te le disent dès ton plus jeune âge. C'est tout, c'est comme ça. Ça fait partie des gènes des Lyonnais !
Comment cela se passait à votre époque ?
Quand j'ai commencé à faire partie du groupe professionnel, il y avait beaucoup de Lyonnais et de Stéphanois dans les effectifs. Donc il y avait une vraie rivalité et une vraie animosité. Après, dans les années 2000, cette rivalité s'est fait un peu moins ressentir. Les Essien, Diarra, Cris, Caçapa ne connaissaient pas le derby. Bernard Lacombe et le staff apprenaient aux joueurs la valeur d'un derby. Le président aussi inculquait cette rivalité. Sur le coup, ces joueurs sentent que c'est un match spécial. Il y a les supporters mais aussi les journalistes qui sont plus présents car les lecteurs s'intéressent fortement à cette rencontre. D'ailleurs, les journalistes aussi ont leurs préférences, pro-lyonnais ou pro-stéphanois... Même s'ils gardent leur objectivité. Tout ça fait partie du derby et ceux qui ne connaissent pas apprennent petit à petit. Quand tu arrives à Saint-Etienne et que le bus se fait caillasser... C'est ce qui te fait rentrer dans le derby.
Vous n'avez pas disputé de derby avec l'OL... Cela reste-t-il un regret ?
Je n'ai pas eu cette chance là. En jeunes, j'en ai joué plein. C'est un gros regret. Mais j'ai été la doublure de Grégory Coupet lors des deux derbys de la saison 2004-2005.
Avez-vous des souvenirs de ces rencontres ?
Je me souviens de mon premier et seul derby avec les pros à Geoffroy Guichard. Je n'avais pas fait la sieste l'après-midi, j'étais trop excité ! Il y a une certaine atmosphère qui règne avec la manière dont on est reçu aussi. La tension est palpable dans les couloirs, dans les vestiaires avant la rencontre. Quand on rentre pour aller s'échauffer avec Jo (Bats) et Greg (Coupet), on se fait siffler pendant 3-4 minutes. Ça fait plaisir car tu ne laisses pas indifférent. C'est le genre d'atmosphère qui te galvanise. On se dit : "Vous nous aimez pas ? Nous nous plus et en plus on va vous battre". Ça donne envie de se surpasser, de gagner par tous les moyens. Ce sont des moments à vivre. En plus, j'ai eu la chance de ne pas connaitre de défaite dans les derbys (victoire 3-2 lors des deux rencontres). Et ça, c'est merveilleux pour un Lyonnais !
Que pensez-vous de Jérémie Janot, votre homologue stéphanois pendant de longues années ?
Janot, c'était son match à gagner car les Verts ne jouaient rien en championnat. Il attendait ces matchs toute l'année. Ça le mettait hors de lui de perdre contre nous. C'est un bon mec, il est très sympa. J'ai joué contre lui en jeunes à de nombreuses reprises. Après, une fois sur le terrain, je suis Lyonnais, il est Stéphanois (rires).
Trouvez-vous que les derbys ont perdu en saveur ces dernières années ?
Il n'y a plus trop cette rivalité avec les tacles assassins, les insultes, les bagarres. Ça ne nous manque pas mais ça s'essouffle. Aujourd'hui, les vrais acteurs du derby, ce sont les supporters et les dirigeants. Mais cette saison, la suprématie régionale rentre plus en ligne de compte car les deux équipes savent qu'elles ne peuvent pas jouer les premiers rôles en championnat. Même s'il y a beaucoup de joueurs formés dans les deux clubs, la notion de rivalité se fait moins ressentir sur le terrain.
La match de dimanche ne vaut-il pas plus qu'un derby ?
Saint-Etienne joue bien avec un effectif homogène. Mais on ne peut pas perdre. L'OL se doit de gagner. Au classement, ça nous permet de revenir sur eux. De part l'enjeu au classement, c'est un match super intéressant. Les joueurs doivent penser à gagner leur match et ne pas avoir trop de pression par rapport au fait que ça soit un derby. Ça sera une jolie fête dimanche.
Un pronostique justement ?
Si on les écrase 1-0, ça me va très bien (rires) !
*Il possède un restaurant franchisé, Green Bar, qu'il tient dans le 9ème arrondissement à Gorge de Loup.
Bravo,tres bonne interview
pendant ce temps la, monaco en roue libre "fausse" le championnat (fait chier qu'on est perdu contre eux!!) espérons que paris fera de meme contre nous dans 15 jours (peu d'espoir mais bon)