L'OL est une formidable raison d'être anxieux, voilà comment pourrait être réécrit le slogan de l'OL actuellement. La défaite à Bordeaux dimanche dernier (2-0) fut le match de trop. Et si cette nouvelle contre-performance a déclenché tant de révolte depuis maintenant trois jours, ce n'est pas tant par le résultat final mais bien par la manière dont l'OL à sombrer en Gironde. Un véritable naufrage collectif, à la fois conséquence et résumé de deux années d'ennuis et de doutes au sein de la maison Lyonnaise. Ce Bordeaux-Lyon a lui seul peut faire office de révélateur de toutes les lacunes de l'équipe de Claude Puel à l'heure actuelle.
Un constat général est flagrant, voire affligeant, cette équipe de l'OL semble avoir rendu les armes. Têtes baissé, regards perdus et gestes d'humeurs, les Lyonnais paraissaient désemparés sur la pelouse de Chaban-Delmas. Mais étrangement, aucune réaction sur le terrain n'a été constaté. Au sein de cette apathie collective, aucun leader ne s'est détaché ni affirmé, preuve d'une absence de caractère inquiétante. Ce Lyon là est aux aboies, incapable d'agir ni de réagir. Avant le premier but Bordelais, L'OL n'a jamais été en mesure de se projeter vers l'avant, ne réussissant même pas à aligner trois passes consécutives. Toulalan et Makoun ont disparu progressivement dans le match avec une difficulté physique alarmante. Devant eux, Gourcuff n'a jamais réussi à trouver ses attaquants et s'est trop souvent contenté de passes en retrait rasantes n'apportant rien au jeu. En attaque, Bastos et Briand ne sont jamais arrivé à faire la différence sur les ailes et Lisandro s'est épuisé à courir dans toutes les directions. Enfin, la défense composée de Lovren et Diakhaté, jusque là encourageante pour sa solidité, a littéralement explosé sur le but de Jussié. Joueurs poussins, plots d'entraînement, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire leur attitude sur la course de 40 mètres du Bordelais. Le problème c'est que le contenu de ce match n'est pas inédit mais bien une répétition d'un pauvre spectacle auquel s'adonne l'OL depuis trop longtemps. Rien que depuis le début de cette saison, le constat est affligeant. En six journées de championnat, l'OL ne compte qu'une seule victoire (difficile!) face au promu Brestois à Gerland. Plus grave encore, les Lyonnais ne marquent pas au-delà de la 27ème minute et paraissent fatigués dès l'heure de jeu, incapables de monter en puissance et de faire la différence en seconde période.
Toutefois, il semblerait que la défaite à Bordeaux ait été le fiasco de trop pour le club. Samedi soir, déjà, le Journal du Dimanche publiait quelques passages d'une interview dans laquelle Bernard Lacombe commençait à pointer du doigt Claude Puel. Soulignant que Jean-Michel Aulas avait tord de considérer la saison dernière comme la plus belle du club, le conseiller du président n'en peut plus de voir son équipe s'enfoncer un peu plus année après année. Parti avant la fin du match contre Bordeaux, Lacombe semble vouloir du changement au club. Aulas l'a confirmé, Claude Puel est désormais "menaçable" et a jusqu'au 23 octobre pour corriger la situation s'il souhaite passer l'hiver du côté de Gerland. Si pour ma part, je n'ai jamais été ni "pro" ni "contre" l'entraîneur, je dois bien me ranger du côté des chiffres, implacables. Depuis l'arrivée de Claude Puel, l'OL ne gagne même pas un match sur deux, a perdu tous ses titres et surtout sa capacité à jouer. Autrefois redoutables à l'extérieur et terrifiants à domicile, les Lyonnais n'inspirent plus ni crainte, ni respect, bien au contraire. Ce ne sont pourtant pas les moyens et le statut de l'ancien Lillois qui l'ont empêcher de réussir à Lyon. Nommé dès son arrivée Manager Général du club, Claude Puel s'est ainsi vu décerné bien plus de pouvoirs de décisions que d'autres avant lui (Le Guen et Houiller notamment). Certes, la fin d'un cycle était en cours avec de nombreux départs préjudiciables comme ceux de Benzema ou de Juninho. Mais pour y faire face, Bernard Lacombe rappelle que les moyens n'ont pas manqué : près 130 millions d'euros investis, un reccord pour le club et pour le championnat de France qui fait de Lyon le club le plus dépensier de la Ligue 1.
Le constat est simple, Claude Puel ne semble plus être l'homme de la situation. L'effectif semble être en mesure de faire bien mieux et son potentiel est incontestable, mais avec l'ancien Lillois, quelque chose ne passe pas et le malaise semble d'ailleurs grandir entre les joueurs et leur entraîneur. JMA, qui commence à sentir que le vent commence à tourner et qu'il serait temps d'admettre ses tords, pourrait bien écouter les sifflets de Gerland : "Après Arles-Avignon, on aura joué dix matches de Championnat et trois de Ligue des champions. Je me sentirai alors capable de dire aux supporters si leur intuition est pertinente." Bien sûr, une telle décision en enchantera certains et décevra beaucoup d'autres. Ce qui est sûre, c'est que quoiqu'il arrive, le doute plane sur le club. Garder Puel et prendre le risque de continuer dans la médiocrité, ou le licencier et partir dans l'inconnu ? Pour les partisans de la première solution, la saison est encore longue, pour les autres, elle l'est déjà bien trop.
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