Les 8es de finale de la Coupe de France ont réservé une affiche de taille. Samedi à 14 heures, les Fenottes se déplacent sur la pelouse du PSG. Un choc entre deux cadors qui veulent tout remporter cette saison, mais l’un des deux sera hors course dès janvier.
Avec 16 équipes encore en lice, les probabilités de voir l’OL et le PSG s’affronter dès les 8es de finale de la Coupe de France n’étaient pas très grandes. Toutefois, le tirage au sort a désigné les deux meilleures formations de l’Hexagone pour un duel au sommet très tôt dans la compétition. Après Bordeaux (0-4) et Montpellier (2-3), les Fenottes poursuivent leur montée en puissance en matière d’adversité en 2022.
Les deux locomotives du championnat se sont déjà rencontrées en D1 cette saison, avec à la clé un très large succès des joueuses de Sonia Bompastor 6 à 1. Une déculottée que les Parisiennes auront certainement envie de faire oublier. “Oui totalement. D’autant plus que le contexte est bien différent. En effet, lors du match de la première phase, le PSG était dans une situation de tourmente extra-sportive, ce qui a déstabilisé le groupe d’Olivier Ollé-Nicolle, rappelle Lucie Bou du média L’Equipière. Les Franciliennes ne sont pas habituées à perdre et encore moins avec un score aussi lourd. Je pense donc qu’elles auront à cœur de rectifier le tir pour reprendre un plein de confiance par le jeu face à une équipe de la taille de l’Olympique lyonnais, mais aussi en vue des rencontres de Ligue des champions.”
Un esprit de revanche pour le PSG ?
Sa consœur, Marie Diémé, estime que cet esprit de revanche ne sera pas forcément le levier numéro un pour motiver les championnes de France en titre avant ce rendez-vous. “Je pense qu'elles auront surtout l’ambition de se qualifier. Le championnat et la coupe sont deux tournois très différents, dans lesquels les parties sont abordées différemment, explique-t-elle. Il y aura évidemment ce précédent en D1 en tête, mais je ne pense pas que ce soit le premier facteur de motivation des Parisiennes.”
Pour les deux rédactrices du site L’Equipière, aucun des deux camps ne se dégage comme favori, même si Bompastor a plutôt assumé ce statut devant la presse. “Je pense que comme avant chaque duel entre les deux formations, il est compliqué de savoir quelle équipe prendra le dessus sur l’autre et c’est aussi ce qui fait toute la saveur de ces chocs, observe Lucie Bou. Les cartes sont toujours redistribuées. Si l’on prend en compte la forme actuelle des deux clubs, on voit que l’OL a été mis en danger le week-end dernier à Montpellier mais il a finalement su reprendre le dessus dans les derniers instants avec le but de Griedge Mbock à la 89e qui a donné la victoire aux Fenottes. Le PSG quant à lui n’a que très peu été inquiété ces dernières semaines… Mais cela peut peut-être aussi jouer en sa défaveur…”
Cette fois-ci, l'OL pourra compter sur Le Sommer et Marozsán
Pour cette affiche, les Rhodaniennes pourront compter sur Eugénie Le Sommer et Dzsenifer Marozsán. Depuis leur retour de prêt des Etats-Unis, les deux cadres du groupe ont déjà été décisives. Pour autant, cela pose aussi des problèmes de gestion d’effectif pour l’entraîneure lyonnaise. “Finalement, ça pourrait être une petite difficulté pour L'OL. Après avoir cartonné en début de saison avec un XI type, Sonia Bompastor doit à la fois conserver l'équilibre de son équipe, mais aussi réintégrer des joueuses majeures qui soit reviennent de blessure ou de prêt, constate-t-elle. Il faudra voir comment elle gère ce renouvellement d'effectif dans le jeu, mais aussi d'un point de vue humain.”
Un avis qui n’est pas partagé par Lucie Bou, qui affirme que cela est “un grand plus” de pouvoir s’appuyer sur l’Allemande et la Française. “On a vu la semaine dernière que Le Sommer revenait en boulet de canon, juge-t-elle. Même si l’équipe à su s’adapter depuis le début de saison, il est vrai que ce sont des grandes footballeuses qui ont en plus emmagasiné de l’expérience dans un des meilleurs championnats du monde, ce qui n’est pas négligeable.”
Ce match arrive tôt dans la deuxième partie d’exercice. Sur une dynamique extrêmement positive, les coéquipières de Wendie Renard pourraient subir un vrai coup d’arrêt en cas de revers. De quoi inverser l’ascendant psychologique obtenu lors du duel précédent ? “Non, quoi qu'il advienne à l'issue de cette rencontre, L'OL restera leader de la D1. Le PSG sera dans tous les cas dans l'attente d'un faux-pas de son adversaire pour gagner du terrain en championnat, soutient Marie Diémé. Mais c'est Lyon qui a les cartes en main.”
Le vainqueur éliminera son plus sérieux rival
En tout cas, le vainqueur de cette affiche aura éliminé son plus sérieux rival dans la course au titre. Toutefois, les deux journalistes mettent en garde face à une éventuelle surprise plus tard dans le tournoi. “Je pense qu’il s’agit en effet d’une des parties les plus relevées de la coupe. Maintenant, comme je l’ai dit précédemment, il s’agit d’une compétition à part entière et certaines équipes ont les qualités pour mettre en difficulté l’Olympique lyonnais et Paris, prévient Lucie Bou. Les motivations en Coupe de France peuvent être différentes de celles que l’on retrouve en championnat par exemple. Je pense donc qu’il ne faudra pas considérer le trophée comme acquis à l’issue de ce match.”
Pour leur troisième déplacement consécutif en 2022, les Fenottes devront batailler contre un groupe parisien bien décidé à faire oublier la claque de novembre 2021. Sonia Bompastor devra également composer avec les absences de joueuses importantes comme Amandine Henry et Ellie Carpenter. Mais en cas de victoire, l’OL se sera ouvert la voie vers un nouveau titre, tout en assommant son meilleur ennemi, de bon augure avant l’affrontement retour en D1 qui se disputera fin mai.