Joueur cadre de l'équipe U19 dirigée par Cris, Pierre Nouvel poursuit sa progression au sein de l'académie lyonnaise. Touché par la méforme de l'OL depuis plusieurs mois, le latéral gauche revient sur son parcours au centre de formation, et affiche ses ambitions pour la saison prochaine puisqu'il évoluera avec l'équipe réserve de l'Olympique lyonnais.
Olympique-et-lyonnais.com : Pierre, pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le football ?
Pierre Nouvel : Je suis originaire de la Drôme, de Montélimar plus exactement. J'ai débuté le foot à Chabrillan, un petit village de la Drôme d'où sont originaires mes grands-parents. Mon père était coach dans ce club, mon frère y a joué. Il y a donc une histoire familiale là-bas. Durant trois saisons, j'évolue ensuite à Montélimar suite au déménagement de mes parents. C'était un tout autre niveau. J'ai été surclassé de U14 à U15, on était dans la poule de l'OL et de Saint-Etienne. On a même terminé à la troisième place du championnat. J'ai ensuite signé à Valence, un club plus structuré. Durant cette année, je faisais des sélections en Ardèche et Rhône-Alpes, je portais d'ailleurs le brassard de capitaine. C'est à ce moment-là que des clubs professionnels se sont intéressés à moi.
Votre papa a-t-il eu un rôle primordial dans votre évolution ?
Oui, il l'a fait naturellement. Il m'a transmis sa passion, j'ai commencé le foot très tôt. Je rentrais de l'école, je filais jouer avec mes amis, j'allais à l'entraînement. On regardait les matchs à la maison, on assistait aux matchs du club de mon village. Ma mère m'a plus accompagné sur le plan scolaire. Son soutien m'a permis de garder la tête à l'école. Lorsque tu as des ambitions de jouer un jour dans un club comme l'OL, il faut assurer sur le plan scolaire, c'est important de valider un diplôme car on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait.
Évoluer à Valence en vivant à Montélimar, cette période était difficile pour vous au niveau des déplacements ?
C'était un mal pour un bien. Il y a 45 minutes de route entre Valence et Montélimar. Je faisais mes devoirs dans la voiture, mes parents se décarcassaient pour m'emmener aux entraînements. Ça a été un tremplin pour moi, car j'ai pu signer à l'OL l'année suivante. J'aurais pu rester un an de plus à Montélimar. À la base, je devais signer au FC Sochaux après mon passage à Montélimar, mais au dernier moment ils m'ont indiqué qu'il ne voulait plus de moi. Dans ma tête, j'étais déjà chez eux, je ne me voyais plus évoluer à Montélimar. Aller à Valence, c'était une façon pour moi d'évoluer malgré le refus de Sochaux.
"Avec Armand Garrido, chacun savait ce qu'il avait à faire"
Vous arrivez ensuite à l'OL ?
En effet, c'était avec les U16, Abdel Belarbi était notre entraîneur. Les premiers mois étaient compliqués, j'avais du mal à m'adapter à ce nouvel environnement. Petit à petit, j'ai commencé à trouver ma place dans cette équipe. En Janvier, j'ai intégré le groupe des U17 d'Armand Garrido afin de pallier plusieurs blessures. L'équipe a été championne de France cette saison. C'était un régal d'évoluer avec eux, chacun savait ce qu'il avait à faire. On a du encaisser 9 buts sur l'ensemble de la saison. C'était une vraie équipe, un vrai collectif, on se sacrifiait les uns pour les autres. Les remplaçants apportaient autant que les titulaires. Armand Garrido m'a fait progresser, c'est un coach de renommé au centre de formation, une personne exigeante dotée d'un fort caractère. C'est en étant exigeant avec nous que l'on progresse le plus à mon avis.
En U19, vous vivez une saison difficile cette année...
Les déceptions se sont accumulées. La Youth League, la coupe Gambardella, ce sont des compétitions que l'on peut jouer une seule fois dans sa vie. Il y avait des attentes de la part du club, de la part du staff, des joueurs et des supporters. On rate la qualification d'un point en Youth League, dans un groupe homogène, c'est forcément frustrant. En Gambardella, on avait la ferme intention de remporter le trophée. L'élimination face à Metz est le reflet de notre saison, on fait des erreurs individuelles, on se fait bouger, on prend un but et on arrive pas à revenir. À ce niveau là, le faux pas est interdit. En championnat, on est neuvième actuellement... collectivement, c'est une année décevante. On se doit d'honorer notre club, encore plus dans un centre de formation comme celui de l'OL, notre devoir et notre volonté est de soulever des trophées.
Le groupe est-il affecté par cette saison ?
Oui, forcément. Je garde une phrase en tête qu'avait prononcé un de mes anciens entraîneurs lors des sélections Rhône-Alpes : "fait briller l'équipe et l'équipe te fera briller". C'est ce qu'on a su produire en U17 avec Armand Garrido. Cette saison, en U19, on a pas assez pensé collectivement.
"Lorsque les moments difficiles sont arrivés, on a pas montré le caractère nécessaire, on a baissé la tête"
Comment Cris réagit-il face aux mauvais résultats de votre équipe ?
C'est difficile car on a le sentiment de donner le maximum, et ça ne se ressent pas dans les résultats. On perd ensemble, on gagne ensemble. C'est sa première saison en tant que coach à ce niveau, avec notre groupe on est censé faire beaucoup mieux. Suite à notre bon début de championnat, on est tombé dans une sorte de routine. Lorsque les premiers moments difficiles sont arrivés, on a pas montré le caractère nécessaire pour nous relever, on a baissé la tête. C'est très fatiguant à vivre. On va tous apprendre de nos erreurs. Sur le papier, seul Monaco me paraît meilleur que nous. Au classement, ils sont en tête du championnat, de notre côté on est neuvième...
Sur le banc, vous notez des différences entre Cris et Maxence Flachez ?
Durant les matchs, Cris est très posé, il parle principalement dans le vestiaire. Un coach comme Maxence Flachez va être plus direct dans sa manière de communiquer. Ce sont deux styles différents. Après, je m'entraîne plus avec Maxence Flachez, et je joue davantage avec Cris, donc ce sont des situations différentes. Les deux sont à l'écoute, tu peux te confier à eux, que ce soit sur des problèmes de l'ordre du sportif ou du privé, c'est vraiment agréable d'échanger avec eux.
D'un point de vue personnel, comment se passe votre saison avec l'OL ?
Je m'entraîne avec l'équipe réserve, je joue la plupart du temps avec les U19 pour le moment. Durant toute ma formation, j'ai toujours évolué en défense centrale à l'OL, et, cette saison, j'évolue à gauche de la défense. C'est une découverte pour moi, j'apprends à un nouveau poste, je dois développer de nouvelles aptitudes. On peut se lâcher à ce poste. C'est important d'être polyvalent aujourd'hui.
Vous allez poursuivre à l'OL la saison prochaine ?
Il me reste une année en attendant la proposition, ou non, de la part du club, de signer un contrat professionnel. Mon objectif est de poursuivre à l'Olympique lyonnais. Tout se jouera la saison prochaine avec mes prestations en équipe réserve. J'aimerai vraiment m'imposer au poste d'arrière gauche. Je vais bosser pour m'imposer. Je ne veux surtout pas avoir de regrets. Le monde du football est à la fois beau et compliqué, il y a beaucoup de pression. Il faut savoir se remettre en question. Le plus important est de progresser.
"Jordy Gaspar est un exemple à suivre"
Quel style de joueur vous inspire en défense ?
Je m'inspire de Rafael, et aussi de Jordy Gaspar. Jordy, c'est un joueur que je connais bien, c'est un exemple car c'est déjà un très bon joueur, il a aussi le caractère nécessaire pour aller loin. J'ai pu me rendre compte de sa force de caractère à Séville, lors de sa première titularisation en Ligue des champions. À son poste, et pour les joueurs du centre de formation, c'est un exemple à suivre.
Des coéquipiers vous ont impressionné cette saison ?
Je peux parler de Houssem Aouar, même s'il ne s'entraîne plus avec nous. Il a du talent, il est fort, bluffant. J'espère qu'il continuera à travailler car il s'imposera à l'OL. Sinon, je l'ai déjà évoqué avant, Jordy Gaspar bien évidemment. On en parle un peu moins, Yoann Martelat est vraiment un très bon joueur. Il joue au football comme un milieu espagnol, il sait tout faire, avec un touché de balle élégant.
Et vos joueurs préférés ?
À l'OL, j'aime beaucoup Alexandre Lacazette. Aucun doute, il mérite l'équipe de France, il a aussi le potentiel et le niveau pour évoluer dans les plus grands clubs. C'est un top joueur. Nabil Fekir également, c'est un crack. C'est quelqu'un de posé, de très sympathique, il a les pieds sur terre. Sur le terrain, c'est un des meilleurs joueurs de l'OL. Et enfin, Rafael. J'aime bien Christophe Jallet, mais je préfère le style du Brésilien. Il est très bon techniquement, polyvalent, il sait bien défendre. J'adore Manchester United, je suis roux donc certains me comparent à Paul Scholes (rires). Wayne Rooney aussi, quel monstre !
Vous aimez la Premier League ?
Je regarde énormément le championnat anglais. Si j'ai l'opportunité un jour, j'aimerai découvrir la Premier League. Que ce soit au niveau des stades, les supporters, l'intensité durant les matchs. Cet ensemble m'attire, il y a une véritable ferveur. Plusieurs équipes peuvent remporter le championnat, les matchs sont ouverts.
Vous vous intéressez aux élections ?
Oui, je vais bientôt voter pour la première fois d'ailleurs. J'ai suivi les deux débats, davantage le premier. Mardi soir, c'était bien, ils ont tous leurs idées à défendre, que l'on soit d'accord avec eux ou non. Dans le vestiaire, on en parle, mais pas plus que ça.
Je connais sa soeur......elle est bonne , nouvel.
Bon ok ----> ---> Je sors...... ( -_-')
« AVEC ARMAND GARRIDO, CHACUN SAVAIT CE QU’IL AVAIT À FAIRE »
Spéciale dédicace à tous ceux qui pensent que si des joueurs sont perdus sur le terrain, qu'il ne jouent pas collectif ou qu'il ne savent plus quoi faire en situation de supériorité numérique, alors c'est de leur faute à eux