OL : Valbuena, un guerrier s'en va

Mathieu Valbuena devrait s’engager dans la journée en faveur de Fenerbahçe. S’il n’aura pas marqué l’histoire de l’Olympique lyonnais, le milieu de poche, s’est rendu indispensable cette saison. Après une première année difficile, ce n’était pourtant pas gagné.

Cela n’est plus qu’une question d’heure. Mathieu Valbuena ne sera certainement bientôt plus un joueur de l’Olympique lyonnais. L’international français devrait s’engager dans la journée en faveur de Fenerbahçe pour les trois prochaines saisons. A 32 ans, le milieu de poche s’offre un dernier gros contrat, que « l’OL ne peut pas lui offrir », comme l’avait avancé Jean-Michel Aulas, il y a un peu plus de deux semaines, sur Twitter.  Depuis quelques jours, déjà, le principal concerné, ne se cache plus sur les réseaux sociaux. Il s’est déjà abonné au compte officiel du club turc sur Instagram, et ce dimanche a publié une photo dans sa « story » dans laquelle on pouvait apercevoir les émoticônes d’un poussin et d’un réveil. L’oisillon est la mascotte officielle du Fener, qu’il devrait donc rejoindre d’ici peu. Lyon de son côté perd un joueur qui a su se montrer indispensable cette saison, après une première année difficile entre Rhône et Saône.

Un joueur insubmersible  

Une fois n’est pas coutume, Mathieu Valbuena a étonné par son incroyable force mentale, cette saison. Revenu à un niveau de jeu plus que convenable, l’international français a surpris son monde. Lui, a toujours été convaincu qu’il pouvait s’imposer à l’Olympique lyonnais, même après une première année compliquée, marquée par l’affaire de la sextape et les rumeurs sur son intégration difficile dans le vestiaire rhodanien. « J’ai (…) eu l’impression que ma situation délicate, elle a réjoui beaucoup de personnes. Mais avec moi, il ne faut pas se réjouir trop vite. Il y a aussi une remise en question de ma part. Je n’ai rien lâché pour réussir ici. Quand on me fait confiance, j’ai envie de la rendre. Et il était inconcevable pour moi de partir sur un échec », déclarait-il en mars dernier.

Débarrassé de ses pépins physiques et enfin libéré, l’ancien Marseillais s’est imposé cette saison comme un titulaire indiscutable sur l’aile gauche du 4-2-3-1 de Bruno Genesio. De ce côté-là du terrain, il a pu faire admirer sa qualité balle au pied et s’est offert des buts dont il a le secret. Au final, Mathieu Valbuena a trouvé le chemin des filets à dix reprises toutes compétitions confondues en 2016-2017. Il n’avait jamais autant marqué en une saison depuis ses débuts en professionnel. Enfin pleinement intégré, « Petit vélo » s’est fondu au collectif lyonnais, délivrant par la même occasion huit passes décisives (tcc). Le contraste avec sa première saison dans la capitale des Gaules est saisissant. Il n’avait réussi à marquer que deux fois (pour six passes décisives), mais agaçait surtout par sa propension à garder le ballon et à ralentir le jeu. Des défauts qu’il a parfaitement su gommer cette année. Son but fin novembre contre le PSG (1-2) a sonné le glas de son calvaire et le début de sa renaissance. Depuis il n’a que très rarement déçu et s’est montré décisif comme face à Monaco à Louis II (3-1) ou lors du match aller contre l’Ajax, où il a entretenu l’espoir d’une qualification en finale de la Ligue Europa (1-4). Sûr de ses qualités, le milieu de poche a montré qu’il était un guerrier doté d’un mental d’acier, prêt à tout pour s’imposer à l’OL. Le pari semble réussi.

Memphis a champ libre

Lorsque Memphis est arrivé en janvier dernier, la question de savoir comment Bruno Genesio allait l’utiliser, s’est posée. Le Néerlandais, qui est naturellement attiré par l’aile gauche de l’attaque faisait office de nouveau concurrent à Mathieu Valbuena. L’enchaînement des matches et la rotation mise en place par le technicien rhodanien en vue de la Ligue Europa, compétition pour laquelle l’ancien joueur de Manchester United n’était pas qualifié, ont permis d'éclaircir la situation. La saison prochaine, avec le départ de Valbuena, la recrue hivernale aura champ libre sur le flanc gauche du 4-2-3-1 de son entraîneur.

Jean-Michel Aulas peut lui déjà se réjouir, puisqu’il devrait récupérer trois millions d’euros dans la vente de l’international français, ce qui va surtout lui permettre d'alléger la masse salariale de l'Olympique lyonnais. Avec Alexandre Lacazette, l’ancien Marseillais possède le plus gros salaire du club puisqu’il perçoit six millions d’euros bruts par an. Une somme colossale qui devrait délester d’un poids les finances lyonnaises. En attendant « Petit vélo » manquera par sa lucidité, lui qui avait reconnu après l’élimination contre l’Ajax que l’OL avait fait « une saison médiocre. » Nul ne doute qu’en Turquie, face à un public très exigeant, et dans une équipe qui joue les premiers rôles en Championnat, il saura surprendre, même contre vents et marées. C’est toute l’histoire de sa carrière.