OL : un dernier mois qui vient de tout changer

En un mois, l'Olympique lyonnais a vu sa saison basculer et son avenir se flouter. Les promesses de l'été semblent bien loin.

Qu'il semble loin le mois de juillet. Ses matches de préparation, ses promesses et les débuts d'un nouvel entraîneur, toujours source de motivation et d'excitation pour les supporteurs mais également pour les joueurs. Depuis un mois et la défaite à Rennes (4-1), la saison de l'Olympique lyonnais a pris une drôle de tournure entre le départ de Juninho et les sanctions liées à la rencontre OL-OM.

Mai 2021. Au sortir d'un mandat d'un an et demi avec Rudi Garcia, couronné malgré tout d'une demi-finale de Ligue des champions, l'Olympique lyonnais entame un nouveau cycle en faisant confiance à un entraîneur réputé pour son beau jeu et ses principes : Peter Bosz. Véritable amoureux du football, le technicien néerlandais est en parfaite alchimie avec Juninho, le directeur sportif. Les deux hommes parlent le même football : celui du beau jeu. Les promesses sont là, l'ambition de revoir un OL dans les hauteurs du classement aussi. Malgré un mois d'août délicat, les Lyonnais vont mieux en septembre et exceptée la défaite au Parc des Princes face au Paris Saint-Germain, les joueurs de Peter Bosz semblent avoir lancé leur saison.


La débâcle niçoise avant le crash rennais


La saison de l'Olympique lyonnais a sûrement basculé en ce début d'après-midi du 24 octobre dernier. A Nice, trois jours après un succès fou arraché sur la pelouse du Sparta Prague (4-3), les Rhodaniens réalisent sûrement le meilleur match de leur saison où plutôt les meilleures 80 minutes. Confortablement installés dans cette partie avec deux buts d'avance à dix minutes du terme, les Lyonnais ont sombré dans les grandes largeurs en 10 minutes, encaissant 3 buts et s'inclinant finalement sur la Côte d'Azur. Mais plutôt que le match à Nice, celui de Rennes est symptomatique des carences actuelles de l'Olympique lyonnais.

Battus dans les duels, dans l'intensité et au tableau d'affichage, les Lyonnais ne sont jamais vraiment rentrés sur la pelouse du Roazhon Park et sont étrillés 4-1 par l'équipe de Bruno Genesio. En Bretagne, plus que la cinglante défaite, les joueurs de Peter Bosz ont montré des signes d'agacement et de fébrilité. Les tensions entre Jérôme Boateng et Léo Dubois, puis le penaltygate entre Houssem Aouar et Lucas Paquetá ont marqué cette partie. On ne le savait pas encore mais en ce 7 novembre 2021, la saison et l'avenir de l'Olympique lyonnais allait basculer dans les semaines suivantes.


Juninho acte son départ


Il est 18h ce 17 novembre. La trêve internationale bat son plein. Plutôt taiseux et discret dans les médias, Juninho, le directeur sportif du club en profite pour donner une interview sur les antennes de RMC. Trente minutes d'entretien durant lesquelles l'idole de Gerland évoque de nombreux sujets et notamment son avenir. A la surprise générale, le Brésilien acte presque définitivement son départ à la fin de la saison. Arrivé par la grande porte en mai 2019 afin de lancer un nouveau cycle au sein de son club de cœur, l'ancien numéro 8 lyonnais prend une place de directeur sportif créée pour lui.

Deux ans et demi après, Juninho est lassé. Dans des propos accordés à l'AFP, mardi 8 décembre, l'ex-international brésilien acte son départ : "C'est mieux pour que le club prépare déjà la suite et j'ai aussi besoin d'arrêter". Quid désormais de l'avenir des Brésiliens dont certains sont venus en partie pour lui comme Lucas Paquetá ou encore Bruno Guimarães ? Quid aussi du futur de Peter Bosz sur le banc de l'Olympique lyonnais ? Très en phase avec le Brésilien, le technicien néerlandais va peut-être devoir revoir sa copie, lui qui est engagé avec le club rhodanien jusqu'en juin 2023. Le nom du futur directeur sportif aura son importance. Avec le départ désormais acté de Juninho dès le mois de janvier, c'est l'avenir sportif qui s'obscurcit.


Marseille, le bouquet final


Après une année à huis clos, la venue de l'Olympique de Marseille à Décines est l'occasion de redonner de la vie à l'enceinte lyonnaise. Dans une ambiance incandescente, l'Olympique lyonnais va être poussé par plus de 57 000 spectateurs en ce soir du 21 novembre. Mais de rencontre, il n'y aura point. Dès la 3e minute de jeu, une bouteille d'eau lancée par un spectateur touche Dimitri Payet. Résultat, le match est interrompu dans la foulée et après plus de deux heures d'atermoiements, Ruddy Buquet, l'arbitre de la rencontre, stoppe définitivement cette partie. Pour le club rhodanien, le coup est rude. Dès le lendemain, la commission de discipline se réunit en urgence et décrète un huis clos du stade à titre conservatoire. Lyon-Reims, le 1er décembre se jouera à huis clos. Dans un match terne aux allures de longue procession, les Lyonnais s'inclinèrent en fin de match.

En ce 8 décembre, jour spécial pour les Lyonnais avec le début de la Fête des Lumières, le club était convoqué par la commission de discipline afin de connaître les sanctions définitives prises suite à cette rencontre face aux Marseillais. Le couperet est tombé peu avant 22h. L'Olympique lyonnais est sanctionné d'un point de retrait ferme et pourra rejouer la rencontre face à l'Olympique de Marseille dans son stade mais sans ses supporteurs. C'est un double coup dur pour le club rhodanien. Mal en point sur le plan comptable au classement, ce point de retrait n'arrange rien tandis que jouer un match à huis clos, ce sont des recettes, non-négligeables qui vont s'envoler pour les finances du club.

Entre le 7 novembre et le 8 décembre, la saison et l'avenir de l'Olympique lyonnais aura donc basculé. Des promesses aux interrogations, le club rhodanien traverse une période délicate, sur le terrain et en coulisses. Reste désormais à bien terminer 2021 avant de basculer sur 2022.

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