OL : tout au mental

Dans l'état actuel des choses, la tactique ne compte plus. L'OL est rentré dans une phase où chaque match est un combat. Mais qui dit combat dit aussi des pertes. Ce fut encore le cas ce dimanche à Guingamp, avec pas moins de quatre joueurs touchés. Malgré tout, la deuxième période est une démonstration de force mentale et de courage, alors que les Lyonnais subissaient en continu.

Souvent, pour maintenir tout en groupe attentif, l'entraîneur martèle qu'il aura "besoin de tout le monde durant la saison". Les remplaçants entendent, mais écoutent très peu. Au fond d'eux, ils savent que le coach a son onze type et que les chances de jouer sont infimes. Mais pour cet OL-là, c'est tout le contraire. Pour la deuxième fois de la saison, Rémi Garde doit faire avec au moins la moitié de son équipe-type à l'infirmerie. Pire, la défense est à repenser entièrement. Cela tombe bien, l'essai s'est avéré concluant lors de la deuxième période contre Guingamp.

Subir tout en contrôlant

Tout de même, un minimum d'organisation s'impose. A la 65ème minute, quand Bisevac et Dabo sortent coup sur coup, remplacés par Sarr et Tolisso, les Gones s’apprêtent à subir sans discontinuer jusqu'à la fin du match. Dès lors, Gonalons se positionne encore un peu plus bas, presque entre les deux centraux. Les milieux Ferri et Mvuemba sont chargés de coulisser sur la largeur, pour couper les lignes de passes adverses. Enfin, les trois joueurs offensifs harcèlent, pressent, et tentent de garder le ballon le plus haut possible. C'est simple, mais il manque deux choses pour rendre cela efficace : la détermination et la chance. Entre les parades d'Anthony Lopes, les sauvetages in extremis de Koné ou Miguel Lopes, et les ratés des Bretons, tout y était. Cette saison en outre, l'OL a appris la combativité et le dépassement de soi. Le contexte ne fait que renforcer ce sentiment.

Quand rien ne va, tout va 

Il y a quelques mois en arrière, Lyon aurait pris ce but dans les arrêts de jeu et on aurait trouvé cela normal. Plus maintenant. Le sentiment général est résumé par Maxime Gonalons : "on perd encore des joueurs, la fatigue est là, mais on va serrer les dents jusqu'au bout." On peut faire confiance aux Rhodaniens sur ce point. Dans ce cadre en effet, une équipe développe une hargne supplémentaire, en ayant l'impression que tout est contre eux : l'arbitrage contre Monaco, les blessés face à Guingamp, les pronostics défavorables contre la Juventus et le PSG ... Or, c'est le meilleur moyen pour surpasser une équipe de sport collectif. Aussi, depuis quelques matches, l'ambiance est différente à Gerland. On sent une volonté du public de porter ses joueurs le plus loin possible. Soutenir celui qui est accablé et que l'on voit perdant, c'est très Français quelque part. Il faudra bien tous ces ingrédients à l'OL pour finir la saison ...