OL - Télé : Aulas est satisfait de l'accord entre TF1 et Mediapro

En plus de sa lutte pour la reprise du championnat, Jean-Michel Aulas anticipe le lancement de la prochaine saison. Le président rhodanien s'est dit satisfait de l'accord révélé mardi entre TF1 et Mediapro pour la création de la chaîne Téléfoot.

Mardi, TF1 et Mediapro ont annoncé la création d'une nouvelle chaîne, Téléfoot. Une partie des rencontres de Ligue 1 et de Ligue 2 y seront diffusées. "C'est une bonne surprise. Mediapro réussit bien avec la Liga espagnole, Téléfoot est une marque historique, avec une très belle image, réagit Jean-Michel Aulas dans un entretien au journal L'Opinion. C'est une bouffée d'air pur. Je fais partie de ceux qui n'avaient pas besoin d'être rassuré par Mediapro et sa capacité à tenir ses engagements : j'ai rencontré les dirigeants et apprécié leur point de vue, très entrepreneurial. Que TF1 et le groupe Bouygues s'allient à Mediapro témoigne qu'ils sont pris au sérieux. Après la décision de Canal+ de résilier ses contrats avec le monde du football pour la fin de saison, après l'attitude surprenante de la Ligue d'accepter sans sourciller cette rupture. C'est un beau contre-pied."          

Dans cette interview, le président rhodanien évoque les pertes économiques engendrées par l'arrêt des compétitions. "A cet instant, l'Olympique lyonnais, seul club de football coté en France, a perdu 100 millions d'euros de chiffre d'affaires sur les 350 prévus." Malgré ce manque à gagner, il ne s'alarme pas pour le futur de son club. "Nous sommes une entreprise qui réussit. Nous avons investi 450 millions d'euros dans un stade en propre, nous avons de multiples projets [...] Nous réalisons entre 60 et 80 millions d'euros annuels d'Ebitda, sans dépendre des aides et des subventions. Notre modèle est structuré, fort. Nous repartirons si on ne nous casse pas les ailes, affirme le patron de l'OL. C'est différent pour de nombreux clubs en France, cela sera bien plus difficile pour eux si la reprise ne se manifeste pas. Comme le dit Warren Buffet : c'est quand la marée se retire que l'on voit ceux qui nageaient nus."

"Notre modèle est fort"

Il revient une nouvelle fois sur le choix des instances de mettre fin à la saison 2019 - 2020. Cette décision est selon lui le résultat de nombreux intérêts individuels. "La décision d'arrêter définitivement le championnat, prise le 28 avril par le gouvernement, laisse un sentiment de malaise profond. Jusqu'à cette date, en tant que club, nous travaillions, en contact avec la Ligue, sur un schéma de reprise avec des règles précises, explique-t-il. Et nous ne nous attendions pas aux prises de positions du Premier ministre et de la ministre des Sports. Manifestement, la décision d'arrêter le championnat a été le fruit de pressions d'intérêts particuliers de clubs qui gagnaient à l'arrêt et de mauvaises informations données aux autorités."

Le dirigeant lyonnais croit dur comme fer au retour du championnat. "Je pense, d'abord, que la Ligue a tort de ne pas se poser la question et de ne pas la poser en assemblée générale des clubs de Ligue 1. Que la Ligue ait pris une décision de tout arrêter, sans consulter sa base, est une déni de démocratie. Le contexte sanitaire a, en outre, radicalement changé. La ministre elle-même explique que les matchs amicaux peuvent reprendre [...] Il est ubuesque que l'on exclue le football professionnel du retour à la vie, alors que c'est techniquement possible, déclare Jean-Michel Aulas. Il ne fait peut-être pas marcher le monde mais il rend les gens heureux [...] D'ici à la fin août, il y a largement le temps de jouer les dix matchs manquants pour terminer la saison. Au-delà des calculs de court terme, cette solution est, sur le fond, la meilleure pour tout l'écosystème. Je m'interroge vraiment sur les motivations de ceux qui s'y opposent."

"La posture actuelle de la ministre est une posture d'ego"

Il s'en prend également aux choix de Roxana Maracineau. Selon lui, l'ancienne nageuse aurait dû revenir sur ses positions. "La posture actuelle de la ministre est une posture d'ego. Elle a sans doute été induite en erreur. Cela arrive, mais elle a le devoir de la rectifier", estime-t-il. Il interpelle également Emmanuel Macron. "J'ajoute que le président de la République, qui dit souvent sa fierté de voir l'équipe de France se classer parmi les meilleures mondiales, doit s'interroger sur le message qu'envoie l'arrêt de notre championnat. Nous ne faisons plus partie des grandes nations, nous voilà dans dans le même groupe en Europe que le Luxembourg, le Liechtenstein, Gibraltar et la Belgique, qui ont aussi arrêté leur championnat", regrette-t-il.