OL : Sylvinho-Juninho, l’amour au premier regard

Dans un entretien accordé à L’Équipe, Sylvinho est revenu sur les premiers contacts noués par Juninho pour le convaincre de devenir l’entraîneur de l’OL. Il évoque également ses premiers pas dans son nouveau club, et le partage des responsabilités avec son directeur sportif.

Contrairement aux trois précédentes rencontres amicales, aucune conférence de presse d’avant-match en présence de Sylvinho n’était prévue mardi, à l’aube de l’opposition face à Liverpool. Et pour cause, l’entraîneur de l’Olympique lyonnais, peu avant la séance d’entraînement du jour, occupait la salle de presse du Groupama OL Training Center. Il y a discuté durant près d’une heure avec des journalistes de L’Équipe, laissant, comme depuis son arrivée, transpirer dans ses propos une réelle passion et un véritable enthousiasme de débuter sa première saison en tant que coach principal. Il a donc logiquement débuté son entretien en revenant sur la genèse de son histoire avec l’OL, initiée par Juninho.

Un mariage loin d’être annoncé d'avance

« J’étais sous contrat avec la Confédération brésilienne, en pleine préparation de la Copa America, se remémore l’ancien adjoint de Tite. "Juni" m’a appelé, m’a dit qu’il allait prendre un poste important à Lyon : "J’ai dit au président et aux dirigeants que c’était toi que je voulais comme entraîneur." Après, tout s’est fait très vite. » Pourtant, les deux hommes étaient loin d’être intimes avant ce coup de fil. « On se connaissait en tant que footballeurs, pour avoir joué l’un contre l’autre en club et ensemble en sélection. Mais on a surtout confiance l’un dans l’autre. Je suis très fier, très heureux qu’il m’ait choisi. »

Cette confiance qu’évoque Sylvinho avait été aperçue dans le principal objet des déclarations de Juninho à son sujet lors de leur intronisation, en mai dernier. Le directeur sportif brésilien avait alors assuré avoir « toujours suivi son parcours », tout en louant sa « qualité humaine ». Cette relation entre les deux anciens internationaux auriverdes (50 sélections à eux deux) a évidemment pesé dans le choix du technicien de 45 ans. « Lyon est un grand club, la ville est merveilleuse, et ici Juninho est une icône, c’est quelqu’un de sérieux, et c’est ma meilleure garantie. »

Un duo en symbiose

Et Sylvinho de poursuivre : « J’attendais qu’on me donne un tel poste : dans la construction de ma carrière d’entraîneur, depuis huit ans, l’objectif était de revenir un jour en Europe. Le fait que ce soit avec Juninho, c’était essentiel. Je n’ai pas eu besoin de réfléchir longtemps quand il m’a dit : "Je te veux parce que tu es le bon, parce que je crois en ton travail." » Il a donc décidé de faire le grand saut à Lyon, en France, après être passé par l’Inter Milan, et donc la sélection brésilienne. Appelé à évoquer ce nouveau duo qu’il forme avec son compatriote, l’ancien joueur du FC Barcelone et d’Arsenal évoque une totale symbiose.

« Nous ne sommes pas des chanteurs, hein (rires) ! On fonctionne très bien parce que, de mon côté, je n’ai pas le moindre doute, assure-t-il. Il y a les structures, l’histoire du club, les compétences. Mais ce qui alimente ma confiance, c’est que je suis venu avec Juninho. À trente ans, on peut se tromper mais à quarante-cinq ans on a vécu tant de choses qu’on sait lire dans les yeux de l’autre. » L’entente semble donc parfaite entre les deux nouveaux éléments de l’organigramme lyonnais, qui restent en contacts permanents. « Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas un jour où on ne s’est pas appelé », affirme ainsi Sylvinho.

« Travailler au quotidien en confiance, ça représente tout pour moi »

Dans ce contexte, le partage des responsabilités, souvent source d'interrogations depuis l’annonce de la prise de fonction des deux hommes, a facilement été réalisée. « En ce qui concerne l’équipe, la stratégie, c’est moi qui décide », clarifie une énième fois l’entraîneur de l'OL. Mais contrairement à son collègue, lui ne dispose pas d’un contrat à durée indéterminée. L’échéance de son bail, en juin 2021, ne l’inquiète pourtant pas le moins du monde à l’heure actuelle. « Si dans deux ans, le président me dit : "Sylvio, vous pouvez partir" et que Juninho reste, pas de problème. Pour moi, ce qui est très important, c’est de voir dans les yeux de mon directeur : je dis toujours la vérité. Travailler au quotidien en confiance, ça représente tout pour moi. » Sylvinho semble donc avoir bien choisi sa nouvelle terre d’accueil.