Pour la première fois depuis 2017, l’Olympique lyonnais et Saint-Etienne s’affrontent en compétition officielle chez les féminines ce dimanche (13h). Une affiche moins particulière que peut l’être le derby chez les garçons comme nous l’expliquent Corine Petit et Elodie Thomis.
La dernière fois que les Fenottes ont croisé la route de l’AS Saint-Etienne en compétition officielle, c’était le 2 avril 2017. Elles s’étaient imposées très largement sur le score de 6 à 0. Un bel exemple de la différence de standing entre les deux formations. Entre l’OL, ogre européen sur les dernières années, et l’ASSE, tout juste promu en D1, un gouffre s’épare les deux équipes sur le papier, mais également dans beaucoup d’autres aspects hors du terrain. Ce dimanche à 13 heures, les deux clubs se retrouvent lors de la deuxième journée de championnat.
Alors pour les joueuses de l’Olympique lyonnais, cette affiche ne revêt pas spécialement de caractère particulier nous explique Corine Petit, ancienne footballeuse du club rhodanien entre 2008 et 2018. « Nous ça a toujours été différent des gros combats des garçons, affirme-t-elle. On avait quand même ça en tête que c’était un derby et qu’on voulait toujours tout gagner, mais l’ampleur est vraiment moindre. »
Plus de rivalité avec le PSG
Un discours également tenu par son ex-coéquipière, Elodie Thomis, qui a évolué dans le Rhône entre 2007 et 2018. « Lorsque je jouais, il n’y avait pas la même rivalité qui peut exister chez les hommes. Nous notre rival c’était plutôt le Paris Saint-Germain, révèle-t-elle. De nom, cela s’appelait un derby naturellement, on jouait le jeu, on faisait un peu comme tout le monde, mais pour de vrai ce n’est pas une rivalité féroce. »
Même les jours précédents ce duel, l’atmosphère ne change pas particulièrement pour les Fenottes. « C’était plus particulier pour les gros matches comme avant le PSG. Le derby, il y avait toujours quelque chose pour celles qui étaient depuis très longtemps dans le club et qui avaient en tête cette rivalité entre les deux formations depuis toute petite, constate celle qui est désormais consultante pour Amazon Prime pour la Ligue 1. Même si Saint-Etienne est une jolie équipe de football féminin, mais elle a souvent fait le yo-yo avec la D2 », elle poursuit tout de même en concédant qu’il ex « une petite rivalité. »
Moins de moyens à Saint-Etienne
L’écart est très important entre les deux voisins. Cela s’explique notamment par la différence de moyens mis à disposition par les clubs. « Ce qui serait bien, c’est qu’il y ait plus d’investissements concernant le football féminin à Saint-Etienne. Je sais qu’elles ont eu des complications la saison passée par rapport à la montée, des joueuses sont parties. Ce n’est pas évident de les remplacer sans le budget adéquat, observe l’ancienne attaquante. Malheureusement, même s’ils le veulent, ils ne peuvent pas ramener de grandes footballeuses. A Lyon, on a la chance de pouvoir le faire. La différence c’est que Jean-Michel Aulas a bien investi pour nous permettre d'être performantes. Si les autres faisaient pareil, la concurrence serait plus rude, comme l’a fait Paris. »
Malgré tout, les Stéphanoises ont tenu en échec Bordeaux lors de la première journée (1-1). Il faudra donc que les partenaires de Wendie Renard montrent du sérieux pour s’imposer et faire respecter la hiérarchie. « Il ne faut pas prendre les matches à la légère, et la rencontre de ce dimanche sera très importante. En plus, Saint-Etienne vient de remonter dans l’élite donc le club est plein d’envie, prévient Corine Petit. Mais peut-être que la rivalité serait encore plus forte si l’ASSE était tout en haut chez les féminines. » Cela sera peut-être le cas dans les années à venir, en attendant, l'OL aura pour objectif de poursuivre sa domination sur l'équipe forézienne.