Ce samedi, l’OL et Saint-Etienne se font face pour la 4e journée de D1 féminine. Malgré l’odeur du derby, l’engouement chez les féminines est loin de celui observé chez les garçons.
Un large sourire a pris possession de son visage à l’unique évocation du mot "derby". Mercredi, à l’issue de l’entraînement des joueuses de l’OL, Amel Majri n’a pu cacher sa joie de retrouver les douceurs d’une confrontation contre l’AS Saint-Etienne. Malheureusement, Amel Majri va devoir encore attendre un peu avant de recroiser le chemin du club voisin, n'ayant pas été retenue dans le groupe lyonnais ce samedi. Néanmoins, elle, la pure Lyonnaise, ne peut galvauder un tel rendez-vous. Après un an de purgatoire en D2, les Stéphanoises ont retrouvé l’élite cette saison, pour le plus grand bonheur de l’internationale française. "Merci à Sainté d’être remonté, ça m’avait manqué."
Entre la descente du club forézien et la blessure couplée à la grossesse de la Fenotte, cette dernière n’a plus eu sa dose de derby depuis le 5 septembre 2021, match durant lequel elle avait trouvé le chemin des filets. Une éternité pour une joueuse du cru qui va devoir attendre le match retour. Cela ne l'empêche pas d'avoir rapidement coché la date du 14 octobre sur son calendrier. "J’ai grandi avec ça, j’ai eu la chance d’être à l’OL assez tôt à 14 ans, donc chaque week-end, je vivais le derby en jeunes. Plus haut, elles ont fait des aller-retour, donc on ne le vivait pas forcément de la même façon. Mais quand on est Lyonnaise, ces matchs-là ont une saveur particulière."
Deux équipes qui ne boxent pas dans la même catégorie
Néanmoins, un derby féminin a-t-il vraiment la même saveur que celui chez les garçons ? Si l’on se fit aux paroles de Majri, l’antagonisme entre les deux clubs est bien là. Mais l’ailière, au même titre que d’autres Lyonnaises pure souche de l’effectif, n’est-elle pas une exception ? Mercredi, au détour de l’entraînement ouvert au public, on était loin de la scène restée mythique de Sylvinho en train de haranguer les supporters de l’OL. Ce n’est pas le même public, mais l’engouement reste quand même loin du prestige qui peut ressortir à l’évocation du nom des deux clubs.
La venue de Saint-Etienne ressemble presque à un match lambda pour des fans plus habitués à tutoyer les sommets européens qu’à jouer la suprématie régionale. Néanmoins, une victoire est forcément attendue ce samedi à Décines (21h). Ce discours, Laurent Mortel, entraîneur de l’ASSE, le tient également, avançant que le derby "appartient surtout aux garçons". Il a eu l’âge d’or stéphanois dans les années 70 avant que la tendance ne s’inverse dans les années 2000.
Deux clubs rivaux, mais qui échangent beaucoup
Chez les filles, la différence de niveau est telle que le match ne se joue pas dans l’historique, mais bien sur le terrain. Les connexions entre les deux entités sont fortes avec des anciennes de la maison lyonnaise dans le "camp ennemi" mais aussi de nombreux amicaux joués ces derniers mois. Cet OL - ASSE version D1 féminine reste loin de l’emballement médiatique, mais il n’y a qu’à se rappeler du dernier rendez-vous entre les deux équipes le 12 mars 2022 pour comprendre qu’il reste à part.
Dans la Loire, les joueuses de l’OL avaient concédé un nul fâcheux (1-1) et même un an et demi après, il n’a pas été oublié. "On se rappelle des problèmes qu’elles nous avaient causés il y a deux saisons, s’est remémorée Sonia Bompastor. Ils vont tout faire pour nous compliquer la tâche. Ils disposent de joueuses de qualité, dont pas mal d’anciennes Lyonnaises (Tapia, Carage, Ben Rabah). Mais le temps du match, il n’y aura plus de copains-copines."
Un derby reste un derby et il ne se joue pas, il se gagne. Ce n’est pas Amel Majri qui dira le contraire. Même si elle sera avant tout spectatrice ce samedi, elle a "cette rage de le remporter, c’est ancré en nous. Ça reste du foot, c’est du sport, mais on ne s’aime pas quoi."
Le derby des filles!
Ce maillot vert me donne le rhume,l'hiver approche.🤧