OL - PSG : pour entrer définitivement dans l’histoire

L’Olympique lyonnais et le Paris Saint-Germain ont rendez-vous à Cardiff ce jeudi soir (20H45 sur France 2 et Eurosport) pour la finale de la Ligue des champions. Le troisième affrontement entre les deux équipes à quelques semaines d’intervalles. L’OL a remporté les deux premiers, mais le plus important est clairement celui-ci.

« La Ligue des champions, en club, c’est la meilleure des compétitions ». Wendie Renard ne passe pas par quatre chemins pour déterminer l’importance de la dernière rencontre de la saison. La capitaine de l’équipe féminine de l'OL, au palmarès long comme le bras, s’apprête à disputer sa sixième finale européenne. Elle tentera de décrocher une quatrième victoire après 2011, 2012 et 2016. Pour la première fois, l’OL ne se frottera pas à une équipe allemande lors de l’ultime match. C’est le PSG qui se dresse sur sa route ce jeudi. Un évènement historique pour le football français. Finalistes malheureuses en 2015, les parisiennes tenteront de leur côté de décrocher leur premier trophée dans cette compétition. Et elles seront revanchardes après leurs deux récentes défaites, c’est une certitude.

Jamais deux sans trois 

Les Lyonnaises ont remporté haut la main la D1, au point de ne pas prendre de but en championnat entre le 12 février (5-2 contre Juvisy) et la fin de saison, et de ne concéder qu’une seule défaite. Mais celle-ci est arrivée à Paris, pour la dernière rencontre de l’année 2016. Une contre-performance rapidement effacée puisque l’équipe de Gérard Prêcheur a remis les pendules à l’heure dernièrement. En une semaine elle a disposé du PSG à deux reprises. Une première fois en D1, le 13 mai (3-0 au Parc OL) puis une seconde, six jours plus tard en finale de Coupe de France (1-1, 7 tirs au but à 6 à Vannes). Deux performances sur lesquelles l’entraîneur de l’OL féminin va pouvoir s’appuyer pour préparer la rencontre. Lors du large succès, Eugénie Le Sommer et ses coéquipières ont profité des espaces dans le dos de la défense parisienne pour s’imposer. Elles avaient alors pratiqué un jeu direct assez inhabituel. Pour triompher en Coupe, c’est une nouvelle fois un style différent du leur qu’elles ont proposé. Il avait fallu répondre présent dans les duels et accepter le défi physique. Gérard Prêcheur s’en est félicité et sait qu’une victoire passera par là : « L’objectif du match de jeudi sera d’exploiter les failles du jeu adverse, d’être présent dans le combat et d’imposer le jeu qu’on a l’habitude de jouer ». Un style de jeu offensif comme en atteste les 170 buts inscrits toutes compétitions confondues (soit 4,25 buts en moyenne par match). Du côté du PSG, les joueuses ne sont pas abattues et donneront tout pour remporter leur première Ligue des champions. « Après la défaite en finale de la Coupe de France, personne n'a baissé la tête. Cela prouve la force du groupe. Nous voulons montrer à tout le monde que nous sommes une grande équipe », a confié au site du club Katarzyna Kiedrzynek. Elue meilleure gardienne de France, elle pourrait poser des problèmes aux Lyonnaises durant la partie. 

Dernière pour Gérard Prêcheur, idem pour Alex Morgan ?

La dernière rencontre de la saison est souvent l’occasion de faire des adieux ou de profiter des derniers instants. Il n’en sera point question à Cardiff, l’enjeu est trop important. Si Camille Abily a récemment prolongé son contrat d’une saison, l’aventure s’arrêtera jeudi soir pour Gérard Prêcheur. Arrivé en juillet 2014, il a jusque-là remporté trois championnats, trois Coupes de France et une Women's Champions League. Remplacé malgré sa réussite par Reynald Pedros à partir de la saison prochaine, il ne s’en formalise pas. En coach consciencieux, il se concentre pleinement sur la finale. « J’ai toujours dit que la seule réponse est celle du terrain, pose-t-il avant d’expliquer qu’il ne prenait pas cette rencontre comme un défi personnel. Je suis l’Olympique lyonnais, je suis avec les filles, on est un groupe. C’est l’état d’esprit qui va faire qu’on ira chercher ce trophée et faire ce triplé. Après, ma situation personnelle, c’est sûr que je vais commencer à m’en occuper sérieusement à partir de vendredi ». Il en sera certainement de même pour Alex Morgan (12 buts en 15 matchs toutes compétitions confondues). La star américaine, arrivée en janvier dernier est venue en grande partie pour remporter la plus belle compétition européenne. « Gagner la Ligue des champions est son leitmotiv », déclarait Jean-Michel Aulas après le succès en championnat face au PSG. Blessée lors de cette rencontre, elle a tout donné pour revenir au plus vite. Un travail payant puisqu’elle est dans le groupe qui a rejoint Cardiff. Cette finale sera-t-elle son dernier match ? Elle avait prévenu en décembre dans une lettre adressée à ses fans qu’elle retournerait aux Etats-Unis après le dernier match : « Je reviendrai à Orlando après la fin de la saison en juin. Et je prévois de rejouer avec les Pride et d’être disponible pour la sélection ». Cependant, le président de l’OL n’a pas abandonné l’idée de la voir poursuivre l’aventure. « Je pense qu'Alex va rester à Lyon la saison prochaine. Elle va retourner quelques mois auprès de sa famille, à Orlando. Mais je n'ai pas d'inquiétude », a récemment expliqué JMA.

L’occasion de réaliser un exploit exceptionnel

Aucune équipe masculine n’est parvenue à conserver son titre en Ligue des champions depuis la nouvelle formule instaurée en 1993. Zinedine Zidane pourrait être le premier entraîneur à le faire samedi prochain avec le Real Madrid. Chez les filles, cela s’est produit à plusieurs reprises. L’OL a notamment réussi en 2011 puis 2012. Néanmoins, jamais une équipe féminine n’a réalisé deux triplés consécutifs. Wolfsburg a bien remporté tous les titres en 2013 mais la Coupe d’Allemagne lui a échappé en 2014 alors qu’il avait triomphé en championnat et sur la scène européenne. Victorieuses de toutes les compétitions disputées depuis l’an dernier, Wendie Renard et ses coéquipières peuvent donc entrer encore plus dans l’histoire jeudi soir. Elles deviendraient les premières à signer deux triplés en deux ans. Un exploit majuscule dont a conscience Gérard Prêcheur. « C’est la possibilité de faire quelque chose que personne n’a jamais réalisé, deux triplés, donc c’est un défi fantastique », s’est exclamé le coach mardi, ne se privant pas de rappeler l'importance de la rencontre pour les parisiennes : « Paris a un enjeu également très important à savoir « sauver leur saison » puisque pour le moment, ils n’ont rien gagné. Mais ils doivent également sauver la saison prochaine puisque s’ils ne gagnent pas la Ligue des champions, ils ne feront pas la Coupe d’Europe ». La pression existe donc des deux côtés. Dénouement jeudi soir dans la première finale européenne 100% française de l’histoire.