OL – PSG : le Mont-Blanc avant l’Everest

L’OL entame un mois de février qui sera crucial pour la suite de sa saison. Première étape contre le PSG, dimanche soir.

Un gouffre. Tout là-haut, au sommet du classement, le PSG et ses seize points d’avance sur l’OL, ses trente buts en plus, contemple celui qui domina l’Hexagone sans partage, durant la première partie du XXIe siècle. Depuis, Lyon ne voit Paris que de très loin. Comme un passage de témoin entre deux athlètes, c’est à Gerland que le club francilien est allé chercher le premier titre de champion de France de l’ère qatari, en 2013. C’est dans ce même stade, en février 2015, que Zlatan Ibrahimovic a eu le droit de tirer son penalty une deuxième fois, alors qu’Anthony Lopes avait arrêté le premier. L’Olympique lyonnais comptait alors cinq points d’avance sur le Paris Saint-Germain, avant de finir deuxième, à huit longueurs d’un adversaire qui s’était contenté d’un nul dans l’ancienne antre rhodanienne (1-1). C’était la dernière fois que l’OL s’est amusé à tutoyer le PSG le temps d’une saison.

Il y a bien sûr eu ces soirs où le classement ne semble pas beaucoup compter, où les Lyonnais nous rappellent pourquoi on est si exigeants avec eux, où l’OL est l’égal du PSG. C’est surtout vrai en terre rhodanienne. Depuis l’inauguration du Groupama Stadium en janvier 2016, Lyon s’est imposé deux fois sur trois face à Paris. Du sombrero de Sergi Darder sur Thiago Silva à la frappe de Memphis en pleine lucarne, les confrontations entre les deux clubs français les plus puissants du XXIe siècle offrent souvent un spectacle à la démesure de leur écart au classement.

Lyon veut rejouer le tour de 2016 à Paris

Ce dimanche soir, le sommet devrait encore valoir le détour. Il verra s’affronter les deux clubs français qualifiés en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le PSG, privé de Neymar et Marco Verratti, voit en son déplacement au Groupama Stadium une préparation idéale de son voyage à Old Trafford, pour y défier Manchester United (le 12 février). Face aux joueurs qui avaient corrigé le Barça au Parc il y a deux ans (4-0), avant d’exploser au Camp Nou (1-6), l’OL pensera aussi un petit peu à la C1. « Bien sûr que le match contre le Barça est déjà dans toutes les têtes, avouait Nabil Fekir, vendredi. Le match contre Paris dimanche sera une répétition idéale, même si le PSG est un peu moins fort. »

A l’approche de ce mois de février qui sera crucial pour la suite de la saison lyonnaise, Jean-Michel Aulas comparait les prochaines échéances à des « étapes de haute montagne. » Il s’agira pour les Lyonnais de franchir les cols de manière crescendo. Bien sûr, l’OL n’arrachera pas le maillot jaune au PSG ce dimanche soir sur les coups de 23 heures. Mais il peut au moins lui jouer un mauvais tour. Comme en 2016, Lyon voudra être la première équipe à faire tomber Paris, en Ligue 1. «On joue Paris qui est invaincu, bien sûr que c'est une motivation supplémentaire de pouvoir être la première équipe à les faire tomber, reconnaissait Bruno Genesio, vendredi, avant de tempérer. Mais ce n'est pas ça le plus important. Le plus important c'est de continuer à prendre des points pour avancer vers l'objectif final : finir deuxièmes. » Il est donc essentiel de suivre la cadence de Lille, qui compte provisoirement six points d’avance sur l’OL, après avoir fait exploser Nice en plein vol (4-0), vendredi. Comme en 2016, les Lyonnais savent ce qu’il leur reste à faire pour arracher la place de dauphin du PSG. Nabil Fekir et ses coéquipiers auront ensuite le temps de penser à Messi et compagnie.