Eugénie Le Sommer, attaquante de l'OL, lors de son entretien avec Olympique-et-Lyonnais
Eugénie Le Sommer, attaquante de l’OL, lors de son entretien avec Olympique-et-Lyonnais

OL - PSG, Eugénie Le Sommer : "300 buts ? Je m'en rendrai compte après"

Ayant inscrit son 300e but sous les couleurs de l'OL contre Reims, Eugénie Le Sommer nourrit de grandes ambitions en cette deuxième partie de saison. Malgré l'instauration des play-offs, l'attaquante ne veut pas prendre le match contre le PSG à la légère.

Olympique-et-lyonnais : en quoi ces OL - PSG sont particuliers et est-ce qu’avec les play-offs, ils ont toujours un goût spécial ?

Eugénie Le Sommer : C’est particulier parce que c’est le choc que tout le monde attend, c’est le choc de la saison. Lyon et Paris sont les deux premiers du championnat depuis plusieurs saisons. Ce sont nos premières rivales et ce sont toujours des matchs intenses, qui sont joués dans le grand stade. C’est un contexte qui fait qu’ils sont toujours particuliers. Après, il est vrai que cette saison, les play-offs rentrent en jeu. On sait que sur ce match-là, on a de l’avance et qu’au niveau comptable, on ne ferait pas une mauvaise opération en cas de mauvais résultat. Mais, on est à Lyon et on ne pense pas à ça. Même s’il y a cette histoire de play-offs, on veut gagner ce match, on veut gagner les play-offs et le championnat. Ça serait une bonne opportunité d’accroître l’écart et de prendre un ascendant sur elles.

Malgré les play-offs, on vous en parle toujours autant autour de vous ?

C’est sûr qu’on nous parle beaucoup plus de ce match que des autres. Pour preuve, il y a plus de demandes médiatiques, mais ce n’est pas une pression négative. C’est le gros match de la saison, à domicile, donc beaucoup de gens nous en parlent. On a aussi le public qui va venir en nombres, donc c’est dans ce sens que c’est un peu différent, mais quand on est sur le terrain, on veut tout donner, qu’importe l’adversaire.

Vous aviez gagné le match aller, mais difficilement. En quoi les Parisiennes vous avaient-elles gênées au Parc des Princes ?

On avait eu du mal à se créer des occasions franches. On en a eues en début de match, après, elles ont réussi à nous contrer. Malgré tout, elles ne nous avaient pas mis tant que ça en danger, malgré les arrêts de Christiane (Endler). Elles avaient des qualités au niveau de la vitesse, derrière notre ligne défensive, dans le dos. Mais on a bien travaillé et visionné cette rencontre. Toutefois, on a marqué rapidement, on a un peu plus contrôlé, ce n’est pas comme si tu devais aller chercher le score à la dernière minute. On était dans ce qu’on voulait faire, et le score nous allait bien. On a un peu reculé en deuxième mi-temps pour défendre ce résultat.

Est-ce qu’on prépare un peu plus ce rendez-vous de l’année que les autres du championnat ?

Oui, forcément, même si on connait bien cette équipe, qu’on joue assez souvent. On a aussi travaillé tactiquement parce qu’on pouvait le faire cette semaine. Quand on joue tous les trois jours, il est plus compliqué de faire des séances tactiques sur le terrain. Mais on a toujours la vidéo. Aujourd’hui, on pouvait travailler sur le terrain.

En quoi le PSG peut-il faire mal à l’OL dimanche ?

Elles ont beaucoup de vitesse devant, elles ont aussi Marie-Antoinette Katoto qui n’avait pas débuté au match aller, donc elles ont des arguments de leurs côtés. Mais on se concentre sur nous, on ajuste juste de petites choses tactiques pour être mieux dans le match. Il y a forcément des joueuses avec des qualités, mais je pense qu’on est plus complètes. On a de la vitesse, de la finition, du jeu en mouvements, donc je pense qu’on est assez complètes sur nos qualités offensives. Le PSG jouait beaucoup de jeu direct sur les derniers matchs, donc on sait à quoi s’attendre. Même si l'on sait aussi qu’elles peuvent jouer dans d’autres schémas tactiques. À nous de ne pas être surprises et de bien travailler en amont.

Qui a le plus la pression au moment du coup d’envoi ?

Elles doivent gagner si elles veulent nous rattraper au classement, donc la pression est plus sur elles que sur nous. Mais, on veut forcément marquer le coup.

Contre Reims, vous avez atteint les 300 buts. Est-ce qu’on réalise plus après une semaine passée ?

Je ne sais pas si je réalise. Pour moi, c’est un but de plus. Certes, quand on me dit 300, ça fait beaucoup, mais je ne suis pas focalisée dessus. Ce qui compte, ce sont les titres collectifs. Forcément, je suis une attaquante, donc j’aime marquer, faire marquer par mon poste. Mais je suis quelqu'un qui a toujours privilégié le collectif à mon cas personnel. Les buts sont venus en plus avec cette identité-là et ces valeurs-là. C’est plus sur ça que je me dis que c’est beau, parce que je ne suis pas une attaquante qui a joué tout le temps en pointe. Ça montre la longévité, la régularité que j’ai eue dans le temps avec tous ces matchs joués. L’histoire s’écrira après et je m’en rendrai un peu plus compte à ce moment-là. Le futur, c’est difficile d’y penser encore.

Il y a eu la barre des 300 avec l'OL contre Reims, mais aussi ce doublé. Était-ce important pour retrouver un peu la confiance ?

J’étais partie sur de bonnes bases en début de saison, donc forcément, je voulais continuer à marquer. Mais je n’étais pas trop alarmée. J’ai eu cette blessure qui m’a un peu stoppée dans mon élan et derrière, c’est compliqué de revenir, on n’est pas tout de suite en forme. Janvier a été une période où j’ai dû reprendre du rythme, c’était un peu plus difficile pour moi, mais j’ai travaillé et je me sens bien aujourd’hui. Je ne suis pas focalisée que sur les buts et il faut aussi voir pourquoi c’était inefficace.

Est-ce que c’est moi qui ai raté les actions ou si je n’ai pas eu d’occasions ? Il y a aussi certains matchs comme Montpellier où j’aurais dû marquer, mais c’est une joueuse adverse qui marque de la main. Donc, ce but aurait dû être pour moi (sourires). Ce n’est pas marqué dans les statistiques, mais je sais ce que j’ai fait. Ce qui compte, c’est de me créer des occasions, de faire le bon geste devant le but. Je ne suis pas focalisée sur ça, sachant que j’avais marqué en Coupe de France. Ce qui compte, c’est ma performance au-delà de mes buts pour pouvoir aider l’équipe.

Vous avez joué souvent à droite début janvier avant de revenir à gauche ces derniers matchs. Ce côté vous met plus en confiance ?

J’ai plus d’automatismes quand je suis à gauche. Quand je suis à droite, j’essaye de jouer mon jeu en fonction des qualités qu’on me demande ou de ce que l’adversaire propose. J’essaye de répondre présente, peu importe le poste, mais il est sûr que c’est plus facile quand on est droitière de rentrer pour frapper. J’ai plus l’habitude, mais ce sont des ajustements à faire.

Mardi a eu lieu le tirage au sort des quarts de Ligue des Champions. Quel est votre sentiment avec Benfica ?

Benfica, c’est une bonne équipe. Elles ont réussi à accrocher le Barça et à leur mettre quatre buts. Il faut s’en méfier, car elles ont été à deux doigts de remporter le match. On a joué le Portugal avec l’équipe de France. Il y avait pas mal de joueuses du Benfica donc elles ont de la qualité. Mais à l’OL, on a la qualité, mais surtout l’expérience. À nous de montrer ce qu’on vaut vraiment et de sortir vainqueurs de cette double confrontation avant de penser à la demie où on pourrait affronter le PSG. On a l’habitude ces dernières années, même si c’est sûr qu’on préfèrerait jouer contre d’autres équipes européennes.

La philosophie lisboète d’aller vers l’avant ne peut être que bénéfique pour l’OL, non ?

C’est une équipe qui est plus joueuse que celles jouées durant la phase de groupe. C’est aussi pour ça que j’étais déçue en tant qu’attaquante, car on a envie d’aider l’équipe en marquant et c’est frustrant quand on n’y arrive pas. Il faut être capable de jouer contre tous les systèmes, mais il est plus difficile de trouver des espaces quand les équipes sont regroupées derrière et qu’elles font des matchs comme elles ont fait en phase de groupe parce qu'on est l'OL. On verra ce que Benfica fera, mais on ne peut pas se focaliser que sur un seul aspect. Elles peuvent changer au dernier moment, donc il faut être prêt à tout. 

7 commentaires
  1. dede74
    dede74 - sam 10 Fév 24 à 9 h 47

    Excellent ce reportage, merci qui, merci David.
    Eugénie le mérite bien.

  2. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - sam 10 Fév 24 à 9 h 56

    Cherki il serait temps de retourner à la formation en écoutant Eugénie.
    .

  3. Avatar
    Gonedamien38 - sam 10 Fév 24 à 9 h 59

    Eugénie, notre chouchou, on t'aime, une légende

  4. Avatar
    olgoneforever - sam 10 Fév 24 à 10 h 43

    J'adore son mental et apprécie sa technique.
    Bon match Eugénie... Désolé je ne peux aller au Groupama ce dimanche mais allez les fenottes!

  5. OL-91
    OL-91 - sam 10 Fév 24 à 16 h 22

    (Fleury flanche devant Guingamp)

  6. Avatar
    JM-C - sam 10 Fév 24 à 17 h 36

    Il n'y a que 12 clubs en D1, mais 300 buts toutes compétitions confondues c'est à la fois beaucoup et bien moins que chez les hommes pour lesquels c'est bien plus du double.
    Il y a beaucoup plus de buts dans le foot féminin mais plus de buteuses différentes. Même au PSG Katoto n'est pas l'équivalente de MBoulard.

    1. Avatar
      undeuxtrois - sam 10 Fév 24 à 18 h 12

      Il y a surtout moins de matchs. Ca ne sert pas à grand chose de comparer avec les hommes. Plus intéressant de regarder les buts/matchs. A ce jeu, Schelin avait fait très fort (pile 1 but/match à l'OL). Et Ada fait encore plus fort (1.10 but/match).

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