Pour affronter le PSG dimanche, Peter Bosz a modifié son approche de la rencontre. L’Olympique lyonnais a évolué très bas, proche de sa surface de réparation. Une tactique qui n’a pas payé car Paris a réussi à revenir au score en fin de match (1-1). Au vu de la prestation parisienne, il y avait la possibilité de faire mieux pour les Rhodaniens.
Comme on pouvait s'y attendre, car cela arrive régulièrement avec le Paris Saint-Germain, il a eu la possession du ballon ce dimanche face à l’OL. Ce qui surprend en revanche, c’est que les coéquipiers de Marco Verratti ont véritablement confisqué le ballon à leur adversaire puisque l’Olympique lyonnais a eu la balle moins de 32% du temps. Une statistique famélique pour une équipe plutôt habituée à dicter le temps des rencontres, même si cela lui réussit très rarement cette saison.
Surtout, les hommes de Peter Bosz ont défendu devant leur surface de réparation une grande partie du match, Moussa Dembélé se positionnant souvent dans ses trente derniers mètres. Après le choc, Peter Bosz est revenu sur cette approche tactique. “Non, je ne regrette pas notre manière de jouer. Avec les joueurs à la CAN (Slimani, Toko-Ekambi et Kadewere), ça ne nous donne pas la chance d'évoluer d'une certaine manière, donc on a joué à trois défenseurs. On voulait être très compacts et utiliser les espaces que Paris nous laissait, détaille l'entraîneur. Cela a bien fonctionné en première période, moins ensuite car on a perdu très vite le ballon, a reconnu l’entraîneur. L'état d'esprit était super. Normalement, on va chercher les équipes très haut, mais face à des joueurs rapides comme Mbappé, j'ai donc demandé aux gars de bien défendre avec cette stratégie d'un bloc bas, et je pense qu'ils ont bien appliqué les consignes."
L'OL peut-être un peu timoré
Effectivement, elles ont été respectées à la lettre, peut-être même trop. On a vu les Rhodaniens poser de gros problèmes aux Franciliens à la récupération du ballon sur les attaques rapides. Même sur les quelques temps de possession, ils ont trouvé le moyen de déséquilibrer leur adversaire. Mais ces séquences ont petit à petit disparu au fil des minutes, l’OL se contentant ensuite de jouer très vite les transitions. “Il y a forcément des regrets de concéder cette égalisation. Ils ont eu des occasions, nous aussi sur des contres, on peut tuer cette partie. C'est toujours dommage de prendre ce but à la fin. Il y a de quoi construire sur cette prestation, mais on doit tout de même être meilleurs avec le ballon, a jugé Damien Da Silva. A nous de travailler encore à l'entraînement pour proposer un jeu plus alléchant offensivement."
Cette impression de frilosité, alors qu’il avait visiblement les armes pour faire mieux, est partagée par Maxence Caqueret. “Il y a un sentiment de frustration car nous avons tenu le score assez longtemps dans le match. Nous aurions dû faire plus offensivement pour prendre le dessus. Il y a, je pense, des regrets car quand on mène 1-0 durant 70 minutes, c'est dur lorsqu'on ne gagne pas. Nous aurions pu faire plus avec le ballon et jouer un peu plus haut, analyse le milieu de terrain. Ce sont des choses à corriger pour la suite. On aurait aimé marquer ce 2e but pour se mettre à l'abri, mais c'est comme ça, on repart avec un point et on va tout faire pour remporter nos prochaines rencontres."
"L'OL a défendu assez bas" Pochettino
De son côté, le Paris Saint-Germain a donc fait le siège du camp lyonnais. Sans être pressé très haut, il a pu s’installer dans la moitié de terrain rhodanienne, même s’il a eu du mal à se procurer de bonnes situations. "On a concédé le but tôt dans le match, ce qui a validé le plan de jeu de Lyon. Ils se sont regroupés. Ils ont défendu assez bas, sans espace, a observé le coach argentin Mauricio Pochettino. Nous avons aussi commis des erreurs qui leur ont donné des chances de nous contrer.”
L’un des points positifs, c'est que l’OL a affiché un très beau visage lorsqu'il avait le cuir dans les pieds. Sur certaines ressortie de balle, à l’image de celle sur l'ouverture du score de Lucas Paquetá ou de l’action de Moussa Dembélé et d’Houssem Aouar à l’heure de jeu, il a déstabilisé l'arrière-garde Marquinhos - Presnel Kimpembe. Pour s’imposer, il aurait fallu reproduire ce schéma plus régulièrement. “Ce qui me plaît, c'est que nous avons su rester solides, hormis l'action où nous concédons le but. Nous avons su rester calmes avec le ballon quand nous l'avions même si nous l'avons moins eu que notre adversaire, a relevé Caqueret. Je pense que nous nous sommes rassurés car il y a eu du mieux par rapport à nos matches de la fin 2021, on était plus solides. le PSG semblait prenable. On est Lyon donc on est dangereux pour chaque équipe. On était préparés à disputer une partie comme celle-là, avoir un peu moins la balle, à évoluer à un rythme moins élevé, explique le joueur de 21 ans. On a essayé d'aller plus vite sur nos contres et c'est comme ça qu'on a marqué."
Pour que ce nul ne soit pas une contre-performance, les partenaires d’Anthony Lopes devront appliquer les mêmes vertus défensives, avec plus d’intentions offensives. "C'est vrai que certains ne se sont entraînés que trois fois avec nous donc à la fin, on a manqué un peu de puissance, mais le groupe a tout donné jusqu'au bout, tout le monde s'est battu. Il y a un peu de déception avec ce résultat, mais l'adversaire a aussi eu des opportunités donc il faut quand même être content avec ce point. Je crois vraiment que ce sont des bonnes bases pour la suite”, a prédit Bosz.
"On n'est pas en super confiance" Da Silva
Après une période difficile, on peut comprendre que l’objectif face au PSG était avant tout de se rassurer. Mais ce 5e nul consécutif toutes compétitions confondues ne fait pas avancer l’Olympique lyonnais, qui a besoin de retrouver le chemin de la victoire. Cela sera primordial dans les prochaines semaines. Il ne pourra donc pas se contenter d’une telle performance, même si affronter Paris reste un match à part. "Un point dans notre situation, ce n'est pas assez, on en est conscients. On n'est pas en super confiance par rapport aux derniers résultats, mais on connaît nos qualités donc on ne baisse pas la tête, assure Damien Da Silva. Maintenant, il faut aussi voir le positif dans cette performance, l'état d'esprit a été bon. On doit garder ça, ça doit être le socle de l'équipe. Si on continue avec cette mentalité, on va remporter des succès.” Contre Troyes (16/01) et Saint-Etienne (21/01), l’OL n’aura de tout manière pas le choix que de gagner.
En fait, à travers les déclarations des uns et des autres, on sent bien que l'équipe avait avant tout besoin de se rassurer, plus que de gagner. C'était quand même le leader en face, et prendre une valise à domicile dès le 1er match de l'année aurait été très dur psychologiquement pour repartir du bon pied. De ce point de vue, l'objectif a été atteint.
Maintenant, le PSG était bien diminué par les absences, d'où ce regret d'avoir pesé si peu offensivement sur l'ensemble de la rencontre... Car il ne faut pas se leurrer : le but de Paqueta a beau être magnifique, étant donné la très faible occupation de la moitié de terrain adverse, ça relève d'un petit miracle. Sur la passe longue de Guimaraes, il était le seul et unique joueur de l'équipe en position de marquer. À la limite, la contre-attaque suivante menée par Aouar et Dembélé, même si elle n'a débouché sur aucun but, devrait davantage inspirer le staff pour instaurer une forme d'explosivité systématique en contre. Mais à moins de trois joueurs dans les 25 derniers mètres, une contre-attaque a en général peu de chance d'aboutir.