Après trois jours de procès médiatique, Paulo Fonseca va connaitre sa sanction ce mercredi après son passage devant la commission de discipline. L'entraîneur de l'OL risque gros, d'autant plus que ce coup de sang a des répercussions hors terrain.
Avec AFP. Dans un contexte brûlant autour du corps arbitral en France, l'entraîneur de Lyon Paulo Fonseca risque une très lourde suspension mercredi devant la commission de discipline de la Ligue pour avoir menacé dimanche, tête contre tête, Benoît Millot, l'arbitre du match de Ligue 1 OL-Brest (2-1). Le Portugais, qui n'officie sur le banc lyonnais que depuis quelques semaines, pourrait voir sa fin de saison, voire son avenir à l'OL, compromis en cas de sanction exemplaire.
Le Portugais n'en finit pas de faire amende honorable
Les barèmes indicatifs de la Fédération française (FFF) prévoient une suspension pouvant aller jusqu'à sept mois, ce qui le mettrait en grande difficulté dans la gestion de l'équipe sur une très longue période. D'autant que cet épisode intervient alors que les tensions sont exacerbées concernant l'arbitrage, une semaine après les propos de Pablo Longoria, le président de Marseille, suspendu 15 matches ferme après avoir parlé de "corruption" après la défaite de son équipe à Auxerre (3-0) le 22 février.
Comme Longoria une semaine plus tôt, Fonseca a été rapidement convoqué par la commission de discipline et, comme Longoria, il devrait connaitre sa sanction le soir même. Depuis ce geste fou, le Portugais n'en finit pas de faire amende honorable. "Je voulais m'excuser pour ce geste. Je ne devais pas faire comme ça. C'est la vérité", a-t-il réagi dès dimanche. Celui qui a remplacé Pierre Sage le 31 janvier a également envoyé une lettre à Antony Gautier et Amaury Delerue, responsables des arbitres, dont Olympique-et-Lyonnais a pris connaissance, dans laquelle il s'"excuse de nouveau auprès de M. Millot et son équipe", et "regrette profondément l'image négative donnée. Malgré l'agressivité avec laquelle j'ai parlé à l'arbitre, il n'y a jamais eu d'autre intention que d'exprimer à tort et de manière passionnée mon mécontentement", a-t-il écrit.
Dans ce courrier, Fonseca propose en outre "de rencontrer les arbitres rhodaniens pour échanger avec eux, leur montrer qu'(il) apprécie leur travail et répondre à leurs questions".
"L'arbitrage, valeur cardinale"
Il a aussi demandé au club d'intervenir auprès des jeunes et un contact a été pris avec la mairie de Lyon dès lundi en ce sens. Son club a d'ores et déjà confirmé une sanction à venir en interne. "À l'Olympique lyonnais, quand il y a des problèmes de comportement, que ça concerne un joueur, un membre du staff, un entraîneur, moi éventuellement, il y a des sanctions qui sont prévues. Une sanction financière ? C'est une sanction en interne, on communiquera peut-être plus tard là-dessus", a expliqué lundi le directeur général de l'OL Laurent Prud'homme.
Face à la multiplication des coups de sang contre les arbitres, l'ensemble des acteurs du football français aura un œil attentif. Philippe Diallo, le président de la Fédération, a expliqué lundi avoir "demandé au président de la Ligue (Vincent Labrune, NDLR) pour qu'on écrive, dès cette semaine, à l'ensemble des clubs pour faire en sorte que la fin du championnat soit exemplaire, puisque nous ne l'avons pas été dans les dernières semaines".
La ministre des sports Marie Barsacq s'est mise au diapason: "Encore une fois, l'arbitrage, c'est une valeur cardinale du sport en général et donc le respect des arbitres par les dirigeants, par les entraîneurs, par les staffs et par les joueurs est essentiel. C'est un point non négociable". L'avenir de Paulo Fonseca est plus incertain que jamais.
Tout ce bruit pour ignorer la vraie raison de cette nouvelle pression sur l'arbitrage.
Nous avons un championnat qui se termine à la dernière seconde de la dernière journée pour savoir qui est Européen et qui ne l'est pas.
Un Penalty, un carton rouge non sifflé etc. toutes ces décisions dans un sens ou dans l'autres on un impact commun.
40M€ dans les caisses d'un club. Tant que l'écart entre club européen et club non européen sera aussi important du fait de la crise des droits TV du foot français, nous verrons le débat sur l'arbitrage.
La survie de certains club dépend de l'argent de l'UEFA beaucoup plus que celle de la LFP.