Caqueret (Photo by MIGUEL RIOPA / AFP)

OL - Porto : une tradition européenne à perpétuer

Dans le dur en championnat, l’OL peut compter sur l’Europe pour se refaire une beauté cette saison. Une habitude ces dernières années.

Tout miser sur la Ligue Europa pour sauver une saison ? Mercredi, Peter Bosz a balayé d’un revers de la main cette possibilité, estimant que l’Europe était toujours accessible avec le championnat. Mathématiquement, difficile de donner tord au coach néerlandais avec encore 30 points à distribuer d’ici la 38e journée. Seulement, en perdant contre Rennes, l’OL a fortement compromis ses chances et voir une nouvelle saison sans Ligue des champions se profiler n’a plus grand chose d’utopique.

Alors pourquoi ne serait-ce pas le moment de tout miser sur une coupe ? Ce n’est pas vraiment dans l’ADN lyonnais que de laisser son destin entre les mains de compétitions aussi aléatoires qu’imprévisibles mais les coéquipiers de Maxence Caqueret ont-ils vraiment le choix ? Ils sont les premiers à répéter à qui veut l’entendre que le schéma européen correspond peut-être mieux au jeu de l’OL.

En Europe, interdiction de se relâcher, encore plus au moment des phases finales. A la différence du championnat, le moindre faux pas est fatal et peut mener directement à la maison. "Je crois que c’est Toko-Ekambi qui l’a dit dernièrement que, inconsciemment en Ligue Europa, les joueurs savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur, note Arthur Merle, journaliste Eurosport. Sans dire qu’ils choisissent leurs matchs, on est en droit de penser que l’Europe les stimule plus que la L1."


L'OL, le plus européen des Français


Présent en conférence de presse, mercredi à la veille du match retour contre Porto, Anthony Lopes a quelque peu validé cette théorie. Quand sonnent les cloches européennes, l’OL arrive à se transcender que ce soit en Ligue des champions ou Ligue Europa. "Pourquoi c'est mieux en Ligue Europa ? Je n'ai pas la recette autrement on aurait fait les ajustements, a déclaré le gardien lyonnais. Mais la compétition européenne nous correspond énormément. On arrive à faire les matchs qu'il faut."

Finalement, ne serait-ce tout simplement pas ce qui fait l’Olympique lyonnais depuis sa création ? Club français le plus expérimenté en Europe (277 matchs), l’OL a jalonné son histoire d’exploits sur la scène européenne de la Lazio en 1996 en passant par le Bayern en 2001 ou le Real Madrid quelques années plus tard.

L’OL et les coupes d’Europe, c’est une histoire d’amour qui dure depuis les plus tendres années du club et la tradition s’est perpétuée au fil des générations. "Lyon a toujours eu cet ADN Europe dans le sang, poursuit le journaliste lyonnais. Même s’il n’a jamais réussi à aller jusqu’au bout, l’OL a toujours affiché une régularité à la différence d’autres clubs français."


Revivre l'épopée de 2017


Jeudi soir, les hommes de Peter Bosz ont un petit but d’avance à préserver après la victoire à Porto, il y a une semaine. Ils pourront compter sur un Parc OL à guichets fermés pour les pousser à en faire plus et décrocher un ticket pour les quarts de finale. 55 000 supporters qui, malgré la défaite en championnat, vont répondre présents car ils savent, eux aussi, que l’odeur de l’Europe est à part.

Ils se souviennent aussi de ces belles nuits d’ivresse d’il y a 5 ans quand la bande à Bruno Genesio s’était hissée jusqu’en demi-finale de cette Ligue Europa, battue par l’Ajax de… Peter Bosz. L’épopée européenne avait permis de cacher la déception d’une 4e place finale en Ligue 1 mais aussi de graver à jamais des souvenirs comme ce fameux match contre l’AS Roma et le doublé de Lacazette ou encore cette qualification au bout du bout pour les demies dans l’antre de Besiktas.

"Les souvenirs sont là, je m’en souviens très bien, il n’y a que cinq ans de passés, se remémore Lopes. Je pense qu’il faut s’appuyer sur cette campagne européenne. Rien n’est joué après un match. Avec l’arrêt du but à l’extérieur, ça change beaucoup de chose des deux côtés mais cette expérience doit nous servir à amener l’OL le plus haut possible."

Il y a cinq ans, la perspective d’une finale s’est jouée à un petit but. Aujourd’hui, les Lyonnais se doivent de perpétuer cette tradition européenne, au risque de vivre une fin de saison compliquée aussi bien sportivement qu’institutionnellement…

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