Qui dit OL et Porto ramène forcément à Lisandro Lopez. L’attaquant a fait le bonheur des deux clubs mais que reste-t-il de lui au Portugal ?
Une rage de vaincre, un combattant de tous les instants… Ce sont généralement les premiers mots qui viennent à l’esprit quand il s’agit de décrire qui est Lisandro Lopez (39 ans). Aujourd’hui en fin de carrière dans son Argentine qu’il chérit tant, l’attaquant a pourtant réussi son pari de s’imposer en Europe. Son idylle européenne ne se résume qu’à deux clubs et huit saisons sur le Vieux Continent mais Lisandro n’a pas perdu de temps (145 buts et 47 passes en 311 matchs) .
A l’OL où l’histoire est souvent associée à des grands noms offensifs comme Chiesa, Lacombe, Anderson ou encore Benzema, le natif de Buenos Aires a su se faire une place au soleil. Bien moins "élégant" et technique sur le près que ses prédécesseurs, Lisandro Lopez est devenu une coqueluche de Gerland grâce à son sens du but (82 réalisations), à son aura et sa grinta. Il est surtout l’un des symboles de ce Lyon bien moins dominateur mais toujours capable de gagner. Il reste d'ailleurs à ce jour l’unique buteur du dernier trophée lyonnais avec cette réalisation en finale de la Coupe de France 2012 contre Quevilly.
Une mise en route difficile
Dix ans après, personne n’a oublié "Licha" entre Rhône et Saône et le tirage au sort des 8es de finale de la Ligue Europa avec le FC Porto comme adversaire est un joli clin d’oeil. Adversaires d’un soir, l’OL et le club portugais ont permis à l’attaquant argentin de s’épanouir en Europe mais sans vraiment avoir de reconnaissance internationale (7 sélections entre 2005 et 2009).
Idolâtré à Lyon une décennie plus tard, qu’en est-il à Porto ? Le constat n’est pas vraiment le même. "A Porto, il a été apprécié, respecté, mais jamais réellement idolâtré comme ça a pu être le cas à l’OL, nous confie Julien Pereira, journaliste Eurosport et suiveur des Dragões. Pour la simple et bonne raison que ses débuts ont été un peu difficiles, avec des embrouilles avec des coaches, le fait de jouer ailier…"
Six titres avec Porto
Dans un club portugais dont la réputation pour dénicher les petites sud-américaines n’est plus à faire, Lisandro Lopez doit donc attendre l’arrivée de Jesualdo sur le banc pour vraiment exploser. Aux côtés de Lucho Gonzalez ou Quaresma, Porto va gagner beaucoup mais à la différence de Lyon, l'attaquant n’est pas la tête de gondole du projet des Dragons. "Je pense qu'il n'est pas le premier à qui les supporters de Porto pensent quand on leur parle d'un grand attaquant sud-américain, avance Alexandre Ribeiro, journaliste du média Trivela. Tout simplement parce qu'il est passé juste avant un Falcao incroyable."
Comme en sélection aux côtés de Messi ou Agüero, Lisandro Lopez a donc dû vivre dans l’ombre. Une position qui n’a jamais été pour lui déplaire, lui qui s’est toujours montré taiseux dans les médias, mais qui a aujourd’hui une incidence sur l’image gardée au Portugal. Sans être tombé dans l’oubli, Licha est relégué au second plan.
Lisandro dans l'ombre de Falcao
La faute surtout à une génération dorée qui a pris la relève du duo Lucho - Lisandro. On parle ici de Falcao, Hulk ou encore James Rodriguez, tous dirigés par un certain André Villas-Boas et qui iront soulever la Ligue Europa en 2011. "Le grand drame de toute cette génération-là qui a gagné pourtant beaucoup de titres, c’est qu’elle arrive avant l’équipe de Villas-Boas, peut-être la meilleure de l’histoire du club, concède Julien Pereira. Donc, ça a un peu fini par les 'effacer' avec le temps."
Même son de cloche chez Alex Ribeiro qui pointe du doigt la saison 2010-2011 stratosphérique d’"El Tigre" (17 buts en Ligue Europe et 16 en championnat) pour expliquer aujourd’hui le ressenti sur Lisandro Lopez. "Falcao a beaucoup moins joué à Porto mais il a plus marqué les supporters que Licha, parce qu'il fait une saison exceptionnelle avec AVB qui mène notamment à un titre en Europa League." Que Lisandro Lopez se rassure, à Lyon, on n’oublie pas les légendes et jeudi soir au Parc OL, tout le club lyonnais aura forcément une pensée pour lui.