En attendant de se confronter à la Juventus Turin (31 mars, 21h), Amandine Henry est revenue sur l’évolution du football féminin en France.
Elle a connu les Etats-Unis, le PSG et l’Olympique lyonnais. A 32 ans, Amandine Henry a évolué parmi ce qui pouvait se faire de mieux au monde depuis le début de sa carrière. Un sacré parcours pour la milieue qui a pu participer à l’essor du football féminin en France. Une chose qui n’était pas gagnée durant ses premiers pas avec le ballon rond. Si, grâce à l’OL notamment, le foot féminin s’est démocratisé, il n’y a pas si longtemps, les filles étaient encore mises de côté.
"A l’époque, le foot féminin, on n’en attendait pas beaucoup parler, il n’y avait pas forcément d’avenir. Donc les clubs professionnels qui aimaient former les petits jeunes pour espérer les voir devenir des professionnel, les filles, ça ne les intéressait pas donc oui j’ai été refusée dans un club parce que j’étais une fille", a avoué Henry à Bixente Lizarazu dans un entretien à écouter dimanche sur France Bleu.
Henry : "On avait dix ans d'avance..."
Après avoir tapé ses premiers ballons dans le nord de la France, Amandine Henry va avoir la chance d’intégrer le centre de Clairefontaine en 2005. Un pôle formation qui a vu passer des champions du monde comme Thierry Henry mais dont la branche féminine n’en était qu’à ses prémices. Suffisant pour voir la Lyonnaise être comme un poisson dans l’eau à 17 ans et ce malgré l’éloignement familial.
"J’ai eu deux émotions quand j’ai su que j’étais prise. D’abord triste de devoir quitter mes copains, ma famille, ma région. Je me retrouvais à des kilomètres de chez moi. Donc j’étais un peu partagé parce que j’avais aussi le sentiment d’arriver dans le foot de haut niveau, d’avoir de belles infrastructures, de manger foot, de dormir foot."
Henry : "Un club m'a refusée parce que j'étais une fille"
Dans le repère de l’équipe de France, Amandine Henry va parfaire sa formation et attirer l’oeil des clubs français. Elle décide de s’engager avec les champions en titre qu’est l’Olympique lyonnais mais connait une grave blessure qui la laisse sur le flanc pendant deux saisons. Depuis, la Lilloise a bien rattrapé le temps perdu et a pu constater l’évolution de son sport avec notamment la Coupe du monde 2019 à domicile. Un sacré bon en avant médiatiquement mais qui a eu très peu de suite.
"Pendant la Coupe du monde et même un an avant, il y a eu un emballement médiatique que je n’avais jamais vu. Après, c’est sûr que ça s’est un peu plus calmé et au niveau du championnat, je pense que, nous joueuses, on aurait aimé avoir un peu plus d’évolution, a regretté l'ancienne joueuse de Portland. Mais on est peut-être un peu trop pressées. A l’étranger, ils mettent plus de moyen. Avant, on avait peut-être dix ans d’avance et là maintenant, on s’est fait rattraper, voire dépasser. Et c’est ce qui nous inquiète en tant que joueuses. On fait remonter des infos mais on nous dit qu’on veut faire les choses trop vite. Mais on voit les autres nations."