OL, Mercato, Reine-Adélaïde, Depay, Garcia, Juninho : les vérités d'Aulas

Lors d'une audio-conférence, Jean-Michel Aulas a abordé ce mardi de nombreux sujets dont le mercato estival et plus particulièrement le cas de Memphis Depay.

Le mercato estival

"On n'avait pas d'obligation de vendre. Vincent Ponsot et Juni ont été très efficaces. On a fait un premier lifting de l'effectif sur tous les joueurs qui apparaissaient être prioritaires, et là, ce sont des choix économiques et sportifs. Puis, il y a eu, on va dire, le vrai mercato. On n'a pas hésité à garder les gros salaires car on n'a pas eu les offres espérées mais, aussi, car on a considéré qu'avec Moussa Dembélé, Memphis et Houssem Aouar qu'on était plus forts avec que sans. Rudi et Juni ont demandé à recruter un défenseur, on l'a trouvé à la Juventus (De Sciglio). Certes, il a un salaire élevé mais il a quelques références du côté du Milan et de la Juventus mais aussi avec l'équipe nationale d'Italie.

On a également travaillé sur le poste de défenseur central. On avait envie de redonner confiance à Joachim Andersen mais il n'a pas toujours été performant la saison dernière. On a donc réussi à trouver un club (Fulham FC) qui a payé une petite location et qui a pris en charge l'intégralité du salaire. On l'a remplacé par un joueur (Djamel Benlamri) dont on avait beaucoup d'informations pertinentes sur l'agressivité, la qualité individuelle et, contrairement à ce que j'ai pu lire, sur le respect d'une hygiène de vie tout à fait pertinente. Il a racheté une partie de son contrat pour venir jouer à Lyon. On a un effectif plutôt équilibré."

Memphis Depay

"J'ai de bonnes relations avec Memphis, je l'aime beaucoup. Depuis le début, j'ai été clair avec lui. J'ai eu à deux reprises au téléphone, le président Bartomeu et, clairement, il m'avait dit qu'il ne voyait pas comment les choses pouvaient se faire. Ronald Koeman que je n'ai pas eu directement au téléphone a laissé espérer Memphis. J'ai discuté avec Oscar Grau (directeur général du Barça) qui est un ami et lui aussi était très perplexe quant à cette possibilité. Avant le match contre Marseille (1-1), j'ai revu Memphis. Bien sûr, qu'il est déçu mais pas par rapport à l'OL mais il est déçu par rapport au Barça."

C'est Juninho qui décidera pour Memphis Depay

Un départ en janvier ? "Je vais vous répondre de manière très franche et très directe, ce n'est pas moi qui vais prendre la décision, c'est Juni. Je m'adresse à vous en tant que président actionnaire principal de l'OL mais avec une nouvelle organisation qui tient compte de la pertinence de tout le monde. Vous le savez, le principal intéressé dans l'affaire c'est Rudi (Garcia). Et il a défendu corps et âme Memphis pour qu'il reste. Les gens directement concernés nous diront qu'elle est la bonne attitude en fonction aussi des résultats qu'on aura obtenu d'ici le mois de décembre. En tout cas, il y a une impérieuse volonté de revenir au plus haut niveau."

Une prolongation de Memphis ? "Je n'ai pas abandonné l'idée de le prolonger. Mais ceci étant, comme il a dit non jusqu'à maintenant ça paraît difficile mais c'est une hypothèse qui reste plausible."

Jeff Reine-Adélaïde

"Il sort d'une longue blessure. Les négociations n'ont pas abouties avec le Hertha Berlin et Rennes. Il n'a pas accepté les propositions de Berlin qui étaient pourtant significatives. Il y a eu cette opportunité qu'il parte en prêt à Nice avec une option d'achat (pas automatique) qui nous est apparue très intéressante, tant sur le plan de la masse salariale, que de l'état d'esprit puisqu'il avait critiqué l'Institution même si, par la suite, il est revenu sur ses propos."

Rennes ? "Je n'ai pas lu les déclarations de Florian Maurice. A ma connaissance, on a défini un prix qui était le même pour le Hertha Berlin et pour l'option d'achat pour Nice... Seule Rennes ne l'a pas accepté. C'est eux qui n'ont pas voulu recruter Jeff Reine-Adélaïde et pas nous qui avons refusé de le vendre. Jeff (Reine-Adélaïde) est venu signer son contrat (dans les locaux de l'OL) dans la nuit de lundi et il a dit à Vincent (Ponsot) qu'il ne s'était pas mis d'accord sur le plan financier avec Rennes."

Rudi Garcia 

"Un certain nombres de médias sont très agressifs à l'encontre de Rudi (Garcia). Tout ce qui est dit et jeté en pâture par certains accros des réseaux sociaux ne nous paraissent pas la meilleure politique à suivre. On essaie plutôt de construire une équipe, de faire les correctifs avec les entraîneurs et de faire le travail de la manière la plus efficace possible. Oui, on souffre terriblement sur ce début de saison, non, on ne pense pas qu'il faille tout changer. Oui, on essaie de renforcer l'équipe plutôt que de taper à bras raccourcis sur les entraîneurs. On va tenir un langage extrêmement musclé aux joueurs car on sait que le potentiel est là."

Juninho

"Il a choisi, contrairement à ce qui a pu être dit, Rudi Garcia sans aucune intervention de personne. Et s'il vous dit le contraire, vous lui direz que personnellement j'étais présent à toutes les discussions et je ne l'ai pas ressenti de cette manière-là. Les destins entre Rudi Garcia et Juninho ne sont pas liés. Il y en a un qui a choisi l'autre et s'ils réussissent ensemble cela va permettre de rendre le sourire au président."

"Un délégation de gens compétents"

La direction de sportive

"Pour moi, c'est clair. J'ai pris un peu de hauteur de manière à être plus efficace. C'est la structure de clubs importants à l'étranger. Il y a un directeur (Vincent Ponsot) de toutes les activités football et un directeur sportif (Juninho) que tout le monde a souhaité voir revenir. Il a tout le pouvoir pour recruter les entraîneurs et faire des propositions au niveau du recrutement dans la limité des capacités financières de l'OL. C'est là où j'interviens. On a choisi un entraîneur à l'époque (Rudi Garcia) avec Juni, Vincent Ponsot et Gérard Houllier qui a participé à la réflexion. Il n'a pas plus de poids que les autres. Bien au contraire car c'est un conseiller extérieur, il a simplement servi d'intermédiaire comme il l'avait fait à l'époque avec Arsène Wenger. Vous avez vu qu'il disait (dernièrement dans L'Equipe) plutôt du bien du contact qu'il avait eu avec nous.

Ensuite, Florian Maurice ayant décidé de nous quitter en plein coronavirus, il a fallu le remplacer. Le choix a été fait de Bruno Cheyrou encore une fois avec Juni, Vincent Ponsot et Gérard Houllier. Je le redis, il (Houllier) a plutôt de bonnes idées mais sans un pouvoir hiérarchique sur les décisions prises. Je les côtoies tous les jours et je peux vous dire que ça travaille. Pendant la période de mercato, on a passé de nombreuses heures à travailler tous ensemble. Même si j'ai pris de la hauteur, je suis encore présent. On a mis en place une délégation de gens compétents. Mon rôle est de faire en sorte que le management soit efficace, que tout le monde travaille ensemble."

Stade vide, supporters

"La priorité reste le football. Quand on dit qu'avec les stades vides, il y a une perte économique, oui c'est le cas, mais il y a aussi une perte sociale. On prive nos supporters de participer à cette aventure fantastique qui est la Ligue 1 et ça c'est insupportable ! L'Etat doit entendre cette dimension sociale. Nos supporters veulent participer aux matchs et ils doivent pouvoir le faire. On a une enceinte qui permet de le faire. Dans un stade de 60 000 places on pourrait accueillir au moins 20 000 personnes."