OL : Marcelo, la lente agonie

Joueur cadre de Bruno Genesio, Marcelo a vécu une sale soirée à Barcelone (1-5), mercredi. Le point d’orgue d’une saison très moyenne.

En une fraction de seconde, Marcelo a dû revoir son jugement sur Lionel Messi. Le temps pour lui de se retrouver sur les fesses et de constater la marge de progression que Kylian Mbappé possède pour arriver au niveau du quintuple Ballon d’Or. Après le match aller contre le Barça (0-0, le 19 février), le défenseur central avait pourtant déclaré que l’international français avait été « plus dur à gérer » cette saison que l’Argentin. Auteur d’un doublé et deux passes décisives, mercredi soir au Camp Nou en huitième de finale retour de la Ligue des champions (1-5), c'est bien le petit gaucher qui a fait vivre au Brésilien l’une de ses pires soirées sous le maillot de l’Olympique lyonnais. Entre sa perte de balle qui a offert une occasion au capitaine barcelonais (70^e), le petit pont que lui a infligé Luis Suarez (37^e), sa passivité sur tous les buts catalans et donc sa glissade consécutive à un crochet de Messi sur le but du 1-3 (78^e), le vice-capitaine rhodanien a dû faire regretter à Bruno Genesio d’avoir tout mis en œuvre pour qu’il joue ce match.

Touché à la cuisse gauche le week-end dernier à Strasbourg (2-2), Marcelo avait dû sortir au bout d’un quart de jeu pour ne pas aggraver sa blessure. A l’image de Jason Denayer avant le match aller, le défenseur brésilien s’était alors lancé dans un contre-la-montre pour pouvoir disputer le retour face au Barça. Finalement apte, l’ancien joueur de Besiktas ne paraissait pas en pleine possession de ses moyens au Camp Nou, mercredi soir. S’il l’était, sa prestation est encore plus inquiétante qu’il n’y paraît.

Un leader en souffrance

Bonne surprise du recrutement estival de l’OL la saison dernière, Marcelo n’a plus rien à voir avec le joueur qu’il était lors de son premier exercice lyonnais. De plus en plus fébrile au fil des mois, d’une lenteur et d’une faiblesse dans le un contre un abyssales, le Brésilien a déjà pénalisé son équipe à de nombreuses reprises cette saison. Le droitier (31 ans) est pourtant censé être le patron de la défense lyonnaise, celui sur qui l’OL peut s’appuyer lorsque ses milieux et ses attaquants ont du mal à effectuer le travail défensif. Ce rôle est officieusement dévolu à Jason Denayer (23 ans), dont le niveau de performance contraste avec celui de son partenaire de la charnière centrale.

Malgré sa saison très moyenne, Bruno Genesio n’a jamais remis en cause le statut de titulaire de Marcelo. D’abord parce qu’il l’a promu vice-capitaine à l’intersaison et qu’il estime ne pas pouvoir se passer d’un ses cadres du vestiaire. Ensuite parce que l’entraîneur lyonnais a fait le forcing, l’été dernier, pour conserver son défenseur qui était alors fortement courtisé par West Ham. Les Hammers étaient prêts à débourser 25 M€ pour s’attacher les services du natif de São Vicente. Une coquette somme pour un joueur de 31 ans débarqué de Besiktas contre 8 M€. Marcelo, qui n’était pas insensible aux sirènes anglaises et aux 3 M€ de salaire annuel qu’on lui proposait de l’autre côté de la Manche, a finalement obtenu une prolongation de contrat jusqu’en 2021, assortie d’une revalorisation salariale. Si le lien de cause à effet n’est pas avéré, le droitier a bien du mal à se montrer performant, depuis. Bruno Genesio ne dispose de toute façon d'aucune solution de rechange, puisque Jérémy Morel n’a plus joué depuis deux mois, Oumar Solet ne compte qu'un seul match en Ligue 1 et Fernando Marçal va devoir compenser l’absence de Ferland Mendy au poste de latéral gauche. Que le technicien se rassure, au moins, Lionel Messi ne croisera plus la route de Marcelo.