OL : Lyon l'Européen

A peine après avoir digéré la Juventus en entrée, l'OL reprenait du PSG pour plat principal. Au final, un grand match et une victoire 1-0 face à l'ogre de la Ligue 1. Plus que le résultat (un exploit en soi), Lyon s'est hissé au niveau de son adversaire, comme contre les Italiens. Cette équipe a grandi.

Entre le match de la Juve et celui du PSG, on ne savait pas trop si Rémi Garde allait faire tourner. D'un côté, un match de haute intensité européenne jeudi soir et une finale de la Coupe de la Ligue une semaine après en perspective. De l'autre, une 4ème place à aller chercher et Saint-Etienne qui cale encore une fois avec un match nul. Résultat, Bedimo, Lacazette, Malbranque et Umtiti se retrouvent sur le banc. En face, à part Zlatan (quand même !), Verratti et Maxwell, les stars sont là. Le début de match est identique à celui de jeudi au Juventus Stadium. Paris impose une pression d'entrée et Lyon se retrouve en difficulté à chaque attaque. Anthony Lopes s'emploie pour sortir une tête de Cavani, et un but est logiquement refusé à Digne. Les Gones plient, mais cette fois-ci ne rompent pas.

Changement tactique

Rémi Garde savait que pour une fois, il n'allait pas avoir le ballon. Cela s'est vérifié (34% de possession au final) mais l'utilisation du ballon a été intelligente. Disposés en deux lignes de trois joueurs en phase défensive, avec Fékir s'intercalant entre Briand et Gomis qui eux s'écartent, la récupération se fait en zone. Pas de marquage individuel sur Motta comme cela pouvait l'être sur Pirlo. Mais avec cette tactique, l'OL a récupéré un certain nombre de ballon. D'ailleurs, la majeure partie de ceux-ci l'ont été dans l'axe du terrain : Bisevac, ainsi que les trois milieux lyonnais, ont été les meilleurs dans ce domaine (plus de 10 chacun). A partir de là, surtout avec Ferri, Gomis en pivot et Briand en profondeur ont été très souvent cherchés. Une passe pour transpercer le bloc et remonter. Pour cela, il faut une qualité technique de haut niveau. Ce qui a été le cas contre le PSG (82%de passes réussies).

Les yeux dans les yeux

Souvent, dans les matches de Ligue des champions, la moindre perte de balle aux abords de la surface ou la petite faute de marquage suffit à provoquer un but pour l'adversaire. Le PSG peut en témoigner contre Chelsea ... et contre l'OL aussi ! Les Rhodaniens n'ont pas eu peur de sanctionner leur adversaire sur une faute de leur part. A la place de Ferri, après la passe manquée de Lavezzi, peu nombreux sont ceux qui auraient tiré comme il l'a fait. Surtout quand cela concerne un club français. Cela prouve que Lyon ne fait aucun complexe face à ce PSG. C'est une victoire à la régulière, sans attendre à neuf derrière et un attaquant tout seul devant. Comme un symbole, malgré une faible possession, l'OL ne s'est jamais débarrassé du ballon et a construit presque à chaque fois, comme à son habitude. Les latéraux, notamment Tolisso, ont eu leur contribution usuelle. Voilà ce qu'a apporté l'expérience européenne accumulée de toute cette saison. De la maîtrise collective même en étant dominé, et de l'audace dans les rares opportunités.