OL : Lyon en progrès ?

En battant Caen 4 à 0, l'OL s'est offert un répit bien venu juste avant la trêve internationale. Mais au delà du triplé de Nabil Fekir et de sa grande performance sur le terrain, l'équipe est-elle en progression ? Il y a du mieux, mais ...

Etant donné la forme du moment de l'OL, on était loin d'imaginer une victoire aussi large sur le Stade Malherbe de Caen, d'autant plus quand on connait l'historique lyonnais au stade Michel d'Ornano, ainsi que le bon début de saison des Caennais. Alors oui, Hubert Fournier peut dire merci à son attaquant Nabil Fekir (et un peu à son gardien Anthony Lopes), auteur d'un énorme match ponctué d'un triplé en trois tentatives ! Certes, ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt, mais les Gones ne sont pas encore au point.

De bonnes séquences, mais des trous

Caen perd le ballon et Tolisso le récupère. En deux touches, il donne vite à Fekir. Le talent fait ensuite le reste.

En première période, les Rhodaniens ont réalisé vingt bonnes premières minutes de jeu. Plus de 65% de possession du ballon, un bloc assez haut sur le terrain pour permettre une récupération précoce et une certaine justesse technique, perdue en ce début de saison. Les coéquipiers de Maxime Gonalons ne dominent pas outrageusement la partie, mais on sent quand même l'équipe sur de bons rails. Le but de Fekir à la 19ème vient concrétiser ce temps fort (image 1), suite à une récupération dans le camp normand et surtout une transmission rapide de la part de Corentin Tolisso, ce qui manquait à Lyon lors du dernier match contre Rennes. D'ailleurs, le numéro 8 de l'OL a symbolisé lors de ce match cette volonté de jouer vite et propre, en témoigne son implication sur les deux autres buts de Nabil (image 2 avec une passe décisive et une participation dans un jeu en triangle avec Valbuena et Fekir pour le 3-0). Entre les deux, l'équipe est retombée dans ses travers et à quelque peu subi face à des Normands volontaires. Ce sera le film du match, à savoir des moments de maîtrise où le ballon circule bien et intelligemment, et d'autres où la gonfle est vite perdue avec ce que cela comporte d'occasions adverses. Au moins, on peut dire que l'OL a su gérer ses transitions entre temps forts et temps faibles. Mais ce n'était que Caen ...

En un coup d'oeil, Tolisso voit Fekir à l'opposé. Et encore une fois, le talent fait le reste ...

Une relation entrevue offensivement

Que ce soit entre les trois joueurs de devant, les deux défenseurs centraux et les latéraux avec les attaquants, le chantier est conséquent pour Hubert Fournier. En effet, de nouveaux joueurs sont à intégrer à un collectif qui était bien huilé, et ce n'est pas le match de Caen qui a scellé les nouveaux automatismes. Au sujet de la triplette offensive Beauvue - Fekir - Valbuena, des progrès sont à constater. Les Lyonnais ont joué sur les qualités de l'ancien buteur guingampais, à savoir la fixation et le point d'appui, pour parfois faire avancer le bloc. Par conséquent, les "petits" tournant autour ont profité des espaces laissés par l'adversaire pour s'exprimer (surtout Nabil). Cependant, les ballons qui lui étaient envoyés n'étaient pas toujours simples, loin de là, et son jeu dans les petits espaces laisse encore à désirer (16 ballons perdus sur 32 joués). En outre, le duo Fekir - Valbuena n'est pas encore au point (des appels mal compris provocant quelques ballons perdus, à savoir un peu moins d'un tiers chacun dans cette rencontre), mais l'action en triangle du troisième but de l'OL nous laisse de beaux espoirs.

Une défense solide ?

Par leur présence, les latéraux lyonnais obligent les ailiers caennais à se replier jusque dans leur surface.

Encore une fois, l'OL n'a pas encaissé de but lors d'un match de Ligue 1 cette saison. C'est flatteur, mais l'impression est mitigée. Effectivement, sans Anthony Lopes (1 arrêt et 4 frappes détournées contre Caen), la défense lyonnaise serait sans doute moins protégée. Avec un back four encore remanié et surtout 3/4 des joueurs qui n'étaient pas à l'OL la saison dernière, difficile de parler de stabilité (même si bien sûr tout le collectif est à mettre en avant, pas seulement les défenseurs). Pourtant, la charnière Mapou - Umtiti a paru sereine par moment, avec une bonne première période à mettre au crédit de l'ancien montpelliérain. Parfois dépassé, il a toujours su se rattraper pour récupérer le ballon, bien aidé par la couverture de Samuel (19 ballons gagnés, meilleur total du match). Sur les côtés, les promesses sont plus offensives que défensives. Souvent pris, Rafael et Morel ont laissé les Caennais centrer (23 tentatives), ce qui a amené pas mal de danger dans la surface rhodanienne. En revanche, sur le plan offensif, leur participation a été plus intelligente. Loin d'être centreurs fous (10 dans toute la partie), les latéraux de l'OL ont servis de relais aux attaques tout en se projetant vers l'avant (image 3), la rampe de lancement habituelle Gonalons étant muselée individuellement par Andy Delort (image 4, seulement 11 ballons gagnés). Cette trêve internationale devrait servir à solidifier d'avantage l'arrière-garde de l'OL.

Alors que l'équipe normande est bien regroupée, Andy Delort ne lâche pas Maxime Gonalons (à droite de l'image).