L'OL en 4-4-2, ça donne quoi ?

Instauré depuis le match d'Europa League contre Rijeka, le 4-4-2 est le nouveau système mis en place par Rémi Garde. Réclamé depuis quelques temps par les supporters rhodaniens, ce schéma s'avère intéressant pour le moment. Mais comme tout système, celui-ci a ses limites. Décryptage.

Pour se rafraîchir la mémoire, voici la composition de l'OL face à Monaco dimanche dernier. Lopes dans les buts, une défense à 4 composée de Dabo, Bisevac, Gonalons et Bedimo, un milieu en losange avec Fofana en 6, Ferri et Malbranque en relayeurs et Grenier en 10 et une doublette Briand-Gomis en attaque. Plus qu'un 4-4-2, les puristes nous diront que c'est un 4-1-2-1-2 (ceux qui passent beaucoup de temps au jeu vidéo FIFA notamment). Aujourd'hui, dans une époque où les systèmes à une pointe en attaque sont privilégiés, mettre deux attaquants comme le faisait le grand Manchester de Ferguson dans les années 90 (Cole et Yorke) peut sembler passé de mode. Il n'en est rien.

Dans ce 4-4-2, en phase offensive, les latéraux sont hauts et participent au jeu. D'ailleurs, le but lyonnais vient d'un décalage sur Bedimo, qui déborde sur le côté gauche et centre en première intention sur Gomis. Aussi, le jeu est plus direct en attaque, on recherche plus les deux pointes par des passes en profondeur. Par exemple, c'est sur une passe en première intention que Malbranque trouve Briand sur sa grosse occasion à la 41ème.

Plus d'animation, plus de joueurs dans la surface

En effet, sur chaque possession lyonnaise, un des deux attaquants décroche bas pour venir jouer le ballon dos au but, pendant que l'autre fait l'appel dans son dos. Le but est que le premier attaquant remette très vite au milieu pour que celui-ci envoie le deuxième attaquant dans la profondeur, ou alors que le milieu envoie un long ballon vers le second attaquant, profitant de l'espace provoqué par le premier attaquant (le défenseur l'ayant suivi).

En défense, les Gones passent en 4-3-3, avec les deux lignes de 3 à plat. Dans le détail, Clément Grenier monte en pointe, ce qui fait que Bafé et Briand s'écartent pour bloquer les latéraux. Au milieu, Fofana monte d'un cran, et les deux autres milieux s'écartent aussi. En première période, cette tactique a plutôt bien fonctionné, les Monégasques n'étant efficaces que sur un coup de pied arrêté et une action chanceuse. Néanmoins, un joueur ne respectant pas scrupuleusement son poste en phase défensive bouleversait l'ensemble et l'ASM était immédiatement dangereux. Au contraire, quand les Lyonnais récupéraient le ballon, leur bloc était bas.

Des failles et des mauvaises habitudes

Une fois en attaque, Fofana se décale très bas, et s'intercale entre les deux centraux. Ceux-ci s'écartent et les latéraux montent plus haut, au niveau des milieux. Un 3-5-2 en quelque sorte. Par conséquent, rajouter des joueurs au milieu permet à l'équipe de garder le ballon. Un exemple, de la 15ème à la 25ème, Lyon tourne à 65% de possession. Mais en ne tirant pas une fois ... Et quand il y a eu des tentatives pour jouer vite et verticalement, c'était fait de manière précipitée. Certes, on cherche la profondeur avec les appels de Gomis et Briand, mais la justesse technique n'était pas au rendez-vous. Une seule fois le jeu direct a fonctionné avec la frappe de "Jimbo" en deuxième période qui passe de peu à côté (Gonalons a transmis à Benzia entre les lignes, qui a servi Malbranque dans la surface).

Dans cette position, lorsque le ballon était perdu, le danger était immédiat car Dabo (puis Tolisso) et Bédimo étaient trop hauts. Quand Monaco tire sur le poteau en 2ème période à la 65ème, c'est après une perte de balle bien exploitée. Ferreira Carrasco est envoyé en profondeur sur le côté droit de la défense des Gones, sans opposition car Tolisso était placé au niveau des milieux. Il est donc plus facile pour les ailiers adverses de déborder, si les latéraux ne sont pas là. A priori, le 4-4-2 est un système un peu plus taillé pour les joueurs que Rémi Garde a à sa disposition. Il laisse en tout cas un espoir pour la suite, après le match contre Falcao & cie. Mais il faudra du temps pour que celui-ci soit assimilé de tous. L'OL a-t-il ce temps ?