OL : Lyon a appris à défendre

Depuis quelques semaines, l’Olympique lyonnais apparaît beaucoup plus solide que par le passé. L’OL n’a plus encaissé de but depuis 561 minutes. Le record de 637 minutes pourrait tomber ce dimanche après-midi à Nice (15h).

Le travail a fini par payer. Durant toute la préparation, Bruno Genesio a mis l’accent sur l’aspect défensif, après que l’OL ait encaissé 73 buts toutes compétitions confondues la saison dernière. Résultat : Anthony Lopes n’est plus allé ramasser le ballon au fond de ses filets depuis 561 minutes, soit un peu plus de six matches. Ce dimanche après-midi à Nice (15h), le record de 637 minutes pourrait tomber. Du gardien à l’attaquant de pointe, c’est tout le collectif lyonnais qui serait récompensé.

Un travail collectif

Cette saison, l’Olympique lyonnais évolue plus bas que lors du dernier exercice, a moins le ballon et procède davantage par contre. Une stratégie payante, puisque l’OL n’a perdu qu’une seule fois et reste donc sur une série de six matches sans encaisser de but. Une performance qui n’est pas seulement à mettre au crédit des défenseurs et du gardien de but. « Par rapport à l’année dernière, tout le monde se met à défendre, du premier attaquant au dernier défenseur. Avant, on avait l’habitude de ne défendre qu’à cinq voire six sur certains contres. Cette année, les ailiers font les efforts et ça va mieux », souligne Mouctar Diakhaby. A l’image de Memphis, qui paraît beaucoup plus impliqué par cette tâche que par le passé, Lyon a appris à défendre à onze. « L’animation défensive est intéressante. L’OL est rarement mis en danger et dominé sur un match, et ne défend plutôt pas trop mal, nous confie l’ancien latéral lyonnais Jérémy Berthod, dans le cadre de notre émission « Tant qu’il y aura des Gones ». On est assez performants dans l’animation et la récupération du ballon avec les défenseurs et aussi avec les milieux de terrain et les attaquants. » Devant, Mariano Diaz multiplie les courses pour gêner les relances adverses, les ailiers n’hésitent pas à venir aider leur latéral, alors que Lucas Tousart fait preuve d’un énorme abattage dans l’entrejeu. « Il y a eu une prise de conscience de la part de l’équipe pour mieux défendre ensemble », reconnaît Bruno Genesio.

Une rédemption progressive

Pour retrouver une solidité défensive, il a fallu du temps à l’Olympique lyonnais, qui n’avait réalisé que deux clean sheets jusqu’au déplacement à Troyes (5-0). Depuis, les hommes de Bruno Genesio les enchaînent. « On a beaucoup travaillé durant l’intersaison. Ça n’a pas payé tout de suite parce qu’on a pris pas mal de buts, même si ç’a souvent été en infériorité numérique, raconte le technicien rhodanien. On a beaucoup travaillé sur le bloc équipe, la nécessité de faire le premier rideau pour les attaquants dès la perte de balle. On a aussi beaucoup parlé des compensations, notamment des latéraux et de Lucas Tousart ou du numéro six qui joue devant la défense lorsqu’on attaque, pour garder des équilibres. Aujourd’hui, on est peut-être une équipe qui est un peu moins ouverte lorsqu’on attaque, avec des joueurs qui sont déjà en anticipation et en compensation à la perte de balle. » La rédemption a été progressive et l’apport de recrues important. « On voit quand même des joueurs qui sont en train de se révéler. Je pense à Ferland (Mendy) à gauche ou à Kenny (Tete) à droite, qui a montré qu’il pouvait être fiable. Dans l’ensemble, cette défense est plutôt intéressante parce qu’elle concède peu d’occasions de but pendant les matches », glisse Jérémy Berthod. Avec un énorme potentiel offensif, Lyon a trouvé un savoureux cocktail. « Durant l’intersaison et en début de saison, on a beaucoup insisté sur le travail défensif », martèle Lucas Tousart. Et de poursuivre : « On sait tous qu’on avait un potentiel offensif très intéressant, si on réussissait à s’améliorer défensivement, ça ne pouvait que faire une équipe qui joue ensemble, qui défend bien et attaque bien ». La clé de la réussite, en somme.

Marcelo y est aussi pour beaucoup

Pour apprendre à défendre, l’Olympique lyonnais a trouvé un guide, un patron, en la personne de Marcelo. Débarqué de Besiktas durant le mercato estival, le Brésilien a complètement changé le visage de l’OL. « Marcelo a une grande part de responsabilité dans sa faculté à rassurer les joueurs qui sont autour de lui. Que ce soit le joueur qui évolue avec lui en défense centrale, que ce soit Anthony Lopes ou les latéraux, admet Bruno Genesio. Il dégage une sérénité dans son jeu, est régulier et toujours sérieux. On sait à quoi s’attendre avec lui. C’est important à ce poste-là car ça rassure tout le monde. » Le principal intéressé préfère cependant rester humble. « Ce n'est pas à moi de commenter mes prestations. Mais c’est vrai que sur le terrain, j’essaye de communiquer avec mes coéquipiers. J’ai un rôle d’organisation, j’aide mes partenaires dans le positionnement, le marquage », murmure le roc lyonnais. Derrière ces bonnes performances, se cache aussi le visage d’un homme qui avait su transfigurer Mapou Yanga-Mbiwa lors de la deuxième partie de saison 2015-2016. « Avec Claudio (Caçapa), on discute énormément. Ces dialogues sont vraiment importants, revèle Marcelo. On regarde nos erreurs, on les commente, on les analyse pour ne pas les refaire. Après les matches, je reçois sur ma boîte mail la vidéo de la rencontre que nous venons de jouer. Je la regarde et je discute ensuite avec Claudio de ce qui ne va pas, des points positifs et négatifs, ce qu’il y a à améliorer. » A Lyon, la recherche de la perfection est permanente. Comme la remise en question. Mais le club rhodanien sait désormais, qu’il peut s’appuyer sur de nouvelles certitudes.