Après une saison très difficile achevée à la deuxième place de la D1 et en quarts de finale de la Ligue des champions, les Fenottes veulent réagir. Les joueuses de l’OL ne pourront pas se rater lors du prochain exercice.
La terre a quelque peu tremblé le 4 juin dernier. Ce jour-là, le Paris Saint-Germain a officiellement été sacré champion de France en remportant la D1 devant l’Olympique lyonnais. La Parisiennes avaient déjà mis un terme à la domination rhodanienne en Europe en éliminant les tenantes du titre dès les quarts de finale (scores cumulés 2-2, défaite au but à l'extérieur). L’OL n’a donc remporté aucun trophée chez les femmes en 2021, une première depuis 2006 et un véritable coup de tonnerre pour une équipe habituée à vaincre chacun de ses adversaires.
Pour tenter de changer la donne dès la saison prochaine, les dirigeants ont multiplié les renouvellements de contrat (Le Sommer, Henry, Cascarino, Cayman). Ils ont également réalisé, jusqu’ici, un mercato ambitieux. « J’ai l’impression qu’il ne fallait pas embêter Jean-Michel Aulas car là il est à fond, apprécie Willy Pasche, vice-président du groupe de supporteurs OL Ang'Elles. C’est du bon recrutement, et ce n’est peut-être pas fini. Après, il faudra tout de même voir sur le terrain, mais ça s’annonce magnifique. »
Un recrutement ambitieux
En effet, les Fenottes accueilleront pour cet exercice Christiane Endler, Signe Bruun et Daniëlle Van de Donk. Perle Morroni doit également prochainement s’engager dans le Rhône (lire ici). « C'est un très recrutement conséquent. Le choix d’Endler est le plus gros coup. C'est la meilleure gardienne d'Europe et ça permet d'affaiblir le PSG d'une certaine manière sur la scène nationale. En ce qui concerne Bruun, c'est une joueuse à fort potentiel qui devra se battre à un poste qui compte Ada Hegerberg, Melvine Malard et Eugénie Le Sommer lorsqu'elle reviendra de prêt, détaille Marie Diémé, journaliste à L’Equipière. Van de Donk est une joueuse expérimentée. Avec le départ de Saki Kumagai, le prêt Marozsán, la grossesse de Sara Björk Gunnarsdóttir et la blessure de Damaris Egurrola, il était important de se renforcer au milieu. »
On pourrait également penser que l’OL arrive à la croisée des chemins avec le départ définitif ou provisoire de plusieurs cadres comme Sarah Bouhaddi, Marozsán, Le Sommer ou encore Kumagai, mais également celui de Sakina Karchaoui. En revanche, les retours d’Hergerberg et de Griedge Mbock sont très attendus. « Ada, c’est ce qu’il nous a manqué cette année, une avant-centre percutante, qui bouge tout le monde, une patronne quoi. Ce que n’était pas Nikita Parris, retient Willy Pasche. C’est une bonne joueuse, mais elle n’est pas venue pour jouer à cette place. Elle a fait le job, mais c’était compliqué pour elle. »
Pour Marie Diémé, l’apport de la défenseure française sera tout aussi important. « Elle a prouvé qu'elle était une joueuse d'exception et son duo avec Wendie Renard fonctionne très bien, observe-t-elle. Avec Kadeisha Buchanan, ils ont trois joueuses de haut niveau en charnière centrale. »
Des retours en janvier
En cours de saison, les trois joueuses parties aux Etats-Unis découvrir le championnat (Bouhaddi, Marozsán et Le Sommer) vont revenir, normalement courant janvier. Le groupe sera alors très étoffé. « C’est énorme ce qui va nous arriver. On va avoir une équipe merveilleuse, s’enthousiasme Willy Pasche. Sonia Bompastor devra gérer cela, ce qui n’est pas évident, notamment pour les gardiennes avec le retour de Bouhaddi. Elle va avoir énormément de travail. Mais elle n’aura pas le choix, ça sera comme pour les autres entraineurs. »
Un constat approuvé la journaliste à L’Equipière. « Je pense que cette pige leur fera le plus grand bien. Elles ont besoin de nouveaux défis. Les grands champions se nourrissent de cela. Pour Bouhaddi, le retour pourrait être plus délicat puisqu'elle retrouvera Endler dans les buts. Si celle-ci poursuit dans la lancée de sa précédente saison, il faudra que Bompastor affiche clairement son choix », prévient Marie Diémé.
Des Fenottes mieux armées
Nos deux interlocuteurs s’accordent en tout cas pour dire que les Fenottes seront mieux armées que lors du précédent exercice. « C'est une évidence, maintenant, tout le travail de Sonia Bompastor sera justement de recréer cet équilibre qui faisait défaut la saison passée, poursuit Marie Diémé. Et cela ne passe pas uniquement par un recrutement d'envergure, mais par un travail quotidien avec son staff. »
Dans les tribunes, l’exigence sera une nouvelle fois de mise. « Si on ne gagne pas tout, il y aura un problème. On est fait pour cela, et dans le cas contraire, cela serait une grosse déception. On est confiant, l’ensemble du groupe de supporteurs, insiste Willy Pasche. Je pense qu’au niveau national ça devrait le faire, c’est pour la Ligue des champions que cela sera plus compliqué. J’ai l’impression que le PSG et Bordeaux seront moins bien la saison prochaine. »
Le niveau s’élève en C1
Toutefois, il faudra rester prudent car l’année 2021 a montré que l’Olympique lyonnais n’était pas invincible. Marie Diémé note notamment une absence de doublure à Ellie Carpenter dans le couloir droit de la défense. « Il est vrai que l'OL a les moyens de remporter tous les trophées, mais le niveau se resserre en Europe. L'an dernier, aucune équipe allemande ou française n'a atteint la finale de la compétition, ce qui est une première depuis sa création en 2009. Il faut bien comprendre que les choses seront de moins en moins aisées pour tous les clubs, y compris pour l'OL, explique la journaliste. Son mercato lui permettra certainement d'y prétendre, mais il faudra également prêter attention au recrutement des autres formations européennes qui n'ont pas encore dévoilé toutes leurs cartes ». Jean-Michel Aulas et les Fenottes ont déjà montré une partie de leur jeu, il faudra ensuite l’assumer.
Il ne faut pas être enclins à pavoiser trop tôt. Je suis curieux de voir les matchs de préparation et les essais que Sonia va faire avec les éléments à sa dispositions, du beau monde sans aucun doute et quelques jeunes, qui progressent ou qui arrivent dans l'effectif, issues de l'académie, la concurrence sera rude et c'est très bien.
Hâte que ça reprenne 😉
On ne parle plus de Miedema ?