OL : l'empire du milieu

Un grand match, qui se termine par une grande victoire. Juste avant la trêve, l'OL a frappé fort en s'imposant dans les dernières secondes du match face à l'OM ce dimanche soir (3-2). Le milieu n'y est pas étranger.

Cela faisait quelques temps qu'on avait pas vu Bruno Genesio vraiment heureux à l'issue d'un match de son équipe. La victoire aide beaucoup, mais le contenu également, notamment du milieu de terrain. "C’est souvent dans ce secteur qu’on fait la différence. Dans un sens ou dans l’autre. Je pense qu’on a dominé le milieu de terrain marseillais grâce à notre qualité technique. On a aussi réussi à bien défendre en avançant avant de poser des problèmes à l’OM, en ressortant des ballons avec de la densité pour trouver des joueurs à l’opposé."

Un pressing problématique

L'arbitre siffle le début du match, dans la brouillard provoqué par les animations en tribune. Les Marseillais engagent, et décident de tirer le plus loin possible en touche. Tout le bloc phocéen va immédiatement monter afin de presser les Gones sur cette touche. Ce coup d'envoi est symbolique de ce que sont les premières minutes du match. Un pressing haut marseillais, et plus globalement un positionnement assez haut qui gêne beaucoup les Lyonnais. Au final, la possession est à l'avantage de Marseille, et aucun joueur lyonnais ne dépasse les 60 ballons touchés. Il est difficile pour l'OL de construire, et rares sont les situations de contres. Bizarrement, c'est l'ouverture du score de Rolando pour les hommes de Rudi Garcia qui a changé le cours de la rencontre.

Le double pivot entre en scène

A partir de ce moment en effet, et prenant progressivement la mesure de la partie, Tanguy Ndombele et Houssem Aouar s'installent comme leaders de jeu. C'est ce que pointait Bruno Genesio. Dans les faits, les deux joueurs se positionnent en double pivot (le fameux doble pivote espagnol) à plat. Premier effet, cela fait remonter le bloc, et à celui-ci de prendre la largeur du terrain en entier. De cette manière, le ballon peut passer d’un côté à l’autre en empruntant le chemin de ce double pivot. Ce duo oriente bien le jeu, les deux jouant en maximum trois touches. Et quand il le faut, surtout Ndombele, ils jouent de façon plus verticale. De son côté, Lucas Tousart se consacre uniquement à la récupération (14 ballons gagnés, 2e total de son équipe) et aux duels du milieu, ce qui permet aux deux de vraiment se concentrer sur la construction. Les occasions arrivent naturellement, mais Steve Mandanda repousse brillament l'échéance face à Bertrand Traoré ou Maxwel Cornet.

Un seul être vous manque

Dès lors que le jeune numéro 8 lyonnais marque le 2e but (après une superbe action où le ballon est allé partout et vers tout le monde, en passe), les Rhodaniens vont bien gérer de l’avantage au score, et ce de façon collective. Le ballon tourne, les joueurs libres sont trouvés, le tout sans se mettre en danger. On observe même une certaine sérénité dans les longues phases de conservation, chose qui avait disparu ces dernières semaines. D'ailleurs, entre le but de Rolando à la 30e et la 75e, Marseille ne frappe pas au but. Coïncidence ou pas, avec la sortie d’Aouar dans le dernier quart d'heure, cette maitrise collective disparaît, les Lyonnais ont reculé d’un coup  et laissent la gonfle à l'OM. Les Marseillais récupèrent le ballon plus haut sur le terrain, d’où notamment l’égalisation de Mitroglou à la 83e (suite à un pressing). C'est l'envie, celle des grands matchs qui a toujours transcendé les joueurs de l'OL cette saison, qui a fait la différence dans les arrêts de jeu grâce à Memphis. Une bonne façon de couper avant la trêve internationale.