L'homme du match, c'est lui. Après une semaine mouvementée, Alexandre Lacazette a répondu par la meilleure des manières, à savoir sur le terrain. Bien qu'il ait encore du travail devant lui ...
A la mi-temps du match, au micro de Laurent Paganelli, Alexandre Lacazette se "lâche". "Ça me fait chier (sic)", souffle-t-il à propos de son penalty raté. Mais s'il fallait encore qu'il le prouve, Alex est doté d'une grande force mentale, celle-là même qui lui avait permis de transformer son penalty face à Steve Mandanda contre l'OM, quelques jours après avoir échoué en Ligue des champions à La Gantoise. Et qui lui a permis de marquer 5 minutes après son penalty sur la barre ce samedi face à Reims. Son entraîneur Hubert Fournier ne disait pas mieux. "Il a montré sa force mentale. Il a inscrit un but dans le jeu, c’est ce qu’il attendait, et c’est peut-être un petit signe du destin." D'ailleurs, plus que son but, c'est dans le jeu qu'on a retrouvé le n°10 de l'OL.
Le trio s'adapte
Depuis le début de saison, le système offensif rhodanien a semblé assez lisible pour ses adversaires. Valbuena et un des deux attaquants qui décrochait, tandis que le troisième larron (Beauvue au hasard) prenait la profondeur, dans le but de recevoir le ballon d'un milieu. Or, face à Reims ce samedi, on a constaté un léger changement. Lorsque les Gones récupéraient le ballon, on essayait de trouver Beauvue comme point de fixation, ce qui signifie qu'il décrochait contrairement à d'habitude. De leur côté, les deux autres joueurs s'écartaient et faisaient l'appel en profondeur (image 1). D'une part, l'ancien guingmpais attire les défenseurs sur lui, ce qui libère Lacazette d'autre part notamment. Ainsi, ce dernier, au lieu de se trouver dans son camp dos au but et chargé par un défenseur, se situe dans le camp adverse, face au but et cherchant la profondeur. Beauvue se sacrifie en quelque sorte, mais c'est pour la fluidité offensive de l'équipe. Tout naturellement, Alex bénéficie de plus d'occasions.
Lacazette cherche la mire
S'il est encore très brouillon dans son jeu (23 de ses 52 ballons perdus, pour seulement 2 gagnés et 58% de passes réussies, plus faible total de l'équipe et de loin), le match de l'international français est symbolique d'un attaquant qui se libère petit à petit. Tentant beaucoup (avec des risques par conséquent comme le nombre de ballons perdus), assez libre sur le plan défensif (seulement 2 ballons gagnés), il a été le terminal offensif de son équipe contre les Rémois. Sur les 20 tirs lyonnais, 7 sont pour lui. Mieux, 5 des 7 tirs cadrés de l'OL sont aussi pour lui. Alors oui le jeu est important pour juger de sa performance, mais là où on l'attend c'est sur le but. Sur ce point, on peut affirmer qu'il a retrouvé ses sensations. Souvent en profondeur, en tentative de lob, par des reprises ou des frappes puissantes, la pointe rhodanienne a retrouvé ses réflexes. Claudio Beauvue et Hubert Fournier ont eu leur rôle ici.
Claudio et Hubert, merci beaucoup
Le premier pour avoir fait beaucoup de travail pour lui, notamment sur l'action du but où il attire les défenseurs et permet au Gone de Mermoz de s'avancer avec un peu d'espace avant de marquer. Sinon, tout au long du match, ses mouvements ont été fait pour mettre son compère dans les meilleurs dispositions possibles. Certains diront qu'il n'est pas encore dans le rythme lyonnais, mais ce match, il l'a fait pour Alex visiblement (1 tir cadré sur 5 tentatives, 70% de passes réussies, un tiers de ballons perdus, rien de transcendant individuellement donc pour l'ancien de Guingamp). Le second pour lui avoir redonner confiance, car quelle meilleure solution que de mettre Lacazette sur de bons rails en lui laissant la terminaison de toutes les occasions ou presque. Pour ce faire, comme déjà dit auparavant, l'entraîneur rhodanien a donné pour consigne au n°9 lyonnais de décrocher afin d'avoir la défense sur ses épaules et d'être loin du but, dans le but de laisser l'espace libre à Alex. Enfin, en laissant son attaquant vedette tirer les penaltys, et en réaffirmant après la rencontre que ce sera encore le cas quoiqu'il arrive. Qui a dit que Fournier n'aidait pas son joueur vedette ?
Bravo à l'équipe O & L et surtout à Nabil pour cette excellente chronique tactique.