L’épisode des Trophées UNFP est venu s’ajouter à la longue liste des évènements contraires quand il s’agit d’Alexandre Lacazette. Pourquoi le capitaine de l’OL souffre-t-il autant d’un manque de reconnaissance en France ?
Troisième meilleur buteur de Ligue 1 après avoir été dauphin de Kylian Mbappé la saison dernière. En championnat, personne ne fait mieux qu'Alexandre Lacazette depuis deux saisons et son retour dans le club formateur. Hormis l’extraterrestre parisien, clairement sur une autre planète, l’attaquant de l’OL est ce qu’il se fait de mieux dans l’Hexagone. À l’heure où il reste encore trois matchs de championnat et la finale de Coupe de France, le retour de l’attaquant est clairement une réussite entre Rhône et Saône. Adulé par tout un stade au moment de l’annonce des équipes, le numéro 10 lyonnais continue malgré tout de traîner un manque de reconnaissance à l’échelle nationale.
Ce n’est pas nouveau, mais avec le temps, on était en droit de se dire que les cinq années à Arsenal auraient fait son effet. Et pourtant… Snobé la saison dernière pour le titre de meilleur joueur de la Ligue 1 aux Trophées UNFP, Lacazette est de nouveau absent pour ce nouvel exercice. Certains diront, qu’à l’image de l’OL, il ne performe réellement que depuis décembre. Cela peut s’entendre, néanmoins, quand on sait que cette liste est faite suivant les votes des joueurs du championnat, difficile de comprendre. "Comment un joueur comme Dembélé que j'apprécie, mais qui n'a marqué qu'un but cette saison peut se retrouver à sa place ?", se questionne Kevin Lanoir, membre de la génération 91 à Tola Vologe.
Lanoir : "Peut-être raté certains coches dans sa communication"
C'est tout le paradoxe avec Alexandre Lacazette. Élevé au rang de légende entre Rhône et Saône, il paie un déficit de sympathie dans l'Hexagone. Les réputations semblent avoir bon dos et difficiles à enlever. Il y a forcément celle que l'attaquant a traînée durant son premier passage à l'OL, comme étant un buteur qui ne marque que sur penalty. C'est loin d'être le cas désormais puisqu'il n'a inscrit qu'un but dans cet exercice sur les 16 réalisations. Seulement, son "côté boudeur, un peu nonchalant" lui fait aujourd'hui défaut dans une société de plus en plus axée sur le paraître. "On est en 2024 et malheureusement, il faut se montrer actif pour se faire aimer, poursuit son ancien coéquipier au centre. Plus tu alimentes tes réseaux, mieux c'est. Seulement, ce n'est pas son caractère, il préfère rester authentique que de jouer un rôle."
Cette authenticité lui a forcément joué un mauvais tour, notamment dans sa relation avec l'équipe de France qui aurait pu changer bien des choses dans la perception que les observateurs ont aujourd'hui d'Alexandre Lacazette. Dans l'entourage du joueur, on le conçoit, "il a un caractère de cochon, un peu borné" et aurait pu arrondir les angles à un moment chez les Bleus pour retrouver grâce auprès de Didier Deschamps en vue de la Coupe du monde 2018. Il ne l'a pas fait et s'est fait aujourd'hui une raison, même si cela l'a forcément affecté.
Seulement, à l'image de ces absences aux Trophées UNFP, Lacazette en tire sa force et s'est forgé une vraie carapace. Aussi bien pour performer sur le terrain - "on peut presque parier sur une grosse performance à Lille", avance Lanoir - que pour éviter toute mauvaise surprise en dehors. "Son cercle est très restreint, c'est quelqu'un de méfiant. Ses amis sont quasiment les mêmes aujourd'hui que quand il n'était qu'Alexandre qui prenait le métro pour aller s'entraîner avec les pros à Gerland."
L'amour d'une ville est désormais plus important
Étant quelqu'un qui n'avait pas confiance en lui durant sa jeunesse au centre et qui a évolué sur ce point au fil des années, Alexandre Lacazette est avant tout un fidèle. Aussi bien en amitié que dans l'amour qu'il porte à ce maillot de l'OL. Malgré des touches en Allemagne et en Italie, il a fait le choix de revenir dans son club formateur à l'été 2022, aussi bien par choix familial, lui qui est devenu papa pour la 3e fois, que pour l'envie d'écrire encore un peu plus son histoire sur ses terres.
À bientôt 33 ans, Alexandre Lacazette n'a plus le temps pour les futilités comme une récompense individuelle. Il laisse avant tout ce débat aux autres pour se concentrer sur lui-même et transmettre à l'image d'une relation de grand-frère auprès de Rayan Cherki. Dans cette fin de saison, accrocher l'Europe et la Coupe de France en tant que capitaine suffira largement à son bonheur. Et à celui de tout un club, et c'est peut-être là l'essentiel. Être prophète dans sa ville, voilà la plus belle des récompenses.
Je n'y crois pas, pas plus qu'à ceux qui disent se nourrir de la haine des autres.
Cela peut peut-être servir un peu, ponctuellement, comme le stress, la pression d'un grand match, mais pas être l'élément principal d'une carrière.
Ce qui me questionne plus, c'est comment nous allons faire sans lui s'il se prend un jaune. Je redoute même l'idée d'affronter Clermont sans lui.
L'arbre qui cache l'absence de forêt je vous dis.
Modérons-nous aussi pour l'Europe, nous sommes favoris pour ne pas la jouer.
Qu'il y ait un manque de reconnaissance de la part de l'UNFP, de l'EDF ou de beaucoup de choses, c'est indéniable et malheureusement ingrat pour tout ce qu'il a fait dans sa carrière.
Mais s'en servir comme carburant, cela m'étonnerait. Se servir de ce genre de chose négative (manque de reconnaissance, pression du maintien, le "seul contre tous", ...) ça fonctionne occasionnellement mais pas sur du long terme comme ce pourrait être le cas comme Lacazette. Sinon je ne vous dis pas sa santé mentale à se motiver avec ce genre de choses bien négatives depuis 2 ans ....
Il a raison de s'en battre des autres, la reconnaissance il l'a et l'aura encore plus à l'OL si il arrive à être capitaine d'une équipe victorieuse d'un trophée.
Paradoxalement je trouve moins mégalomane un gars qui roule pour son équipe et avec des objectifs qui peuvent, certes être personnels pour un attaquant, qu'un gars qui ne fait qu'attendre la reconnaissance d'autres qui lui permettrait de briller encore plus.
Pour l'Europe on en saura plus lundi soir , on a déjà battu Lille en coupe de France , sur la dynamique de Monaco on peut espérer une victoire et ensuite ce sera bien plus facile
Ce qui me questionne plus moi , c'est comment on va faire avec Lopes trop fragile pour jouer contre Lille notamment sans Péri nous ne sommes peut être pas favori pour l'Europe via le championnat
Rien à foutre de l'équipe de France et de l'Unfp mais si j'ai bien compris il faut sucer pour y avoir accès... Lamentable.
Il a un côté colérique, boudeur, chiant mais au moins il est authentik, une sorte de Canto (en plus discret niveau rebelle)
Salut Juni,
*authentique
*système
😉
Oui j'aime bien, le reggae et le rap ont fait que...😉
L'UNFP est devenu un concours de popularité, comme dans le séries US avec des gourdasses qui médisent dans le dos des autres pour obtenir que les votes aillent en leur faveur lors du bal de promo. En France, la gourdasse en chef est Mbappé, ça lui va bien, lui qui est américanisé jusqu'à la moelle et qui passe son temps à se mettre en scène et à baratiner, inauthentique au possible.
Que les princesses aillent se faire aduler lors de la cérémonie, pendant ce temps Lacaz marque des buts.
J'aurais au moins appris un nouveau mot, inauthentique !
je n'avais jamais entendu cet adjectif , on dirait du pierre sage !
inauthentique
adjectif et nom masculin
1.
Qui n'est pas authentique.
Synonymes :
apocryphe
faux
2.
LITTÉRAIRE
Qui ne possède pas ou ne représente pas les formes authentiques de l'existence.
Une vie inauthentique.
Pas simple d'être objectif sur les nommés au titre de meilleur joueur de la saison, mais tentons :
- Killian M'Bappé. La grosse tête de noisette devrait légitimement conserver sa couronne même s'il a eu des déboires en début et fin de saison à ne pas pouvoir jouer autant qu'il l'aurait voulu, il reste bien sûr intrinsèquement le tout meilleur.
- Pierre Lees-Melou : la belle surprise, avec une très belle fiche de stats et une influence incroyable sur le jeu. Le dépositaire sur le terrain de cette patte finistérienne. Sans l'autre extra-terrestre ni le QSG, le titre lui serait revenu selon moi. Un superbe joueur.
- Pierre-Emeric Aubameyang : S'il n'y a pas Lacazette, je ne vois pas ce qu'il fout ici avec une équipe au même niveau au classement que l'OL et encore plus de matches joués et moins de buts inscrits. Pression marseillaise sinon personne ne regarderait un tel simulacre de cérémonie, évidemment. Je ne parle même pas de son énorme raté hier en EL...
- Ousmane Dembélé : Gros foutage de gueule, le joueur est d'un maladresse incroyable en ayant réussi à scorer après plus de 50 tirs tentés en L1 et seulement au printemps, on se fout vraiment de la troche des supporters.
- Edon Zhegrova : Un joueur sous-coté mais qui n'a surtout pas été régulier toute la saison, il a resplendi au sortir de l'hiver et au printemps. Sa nomination n'est pas totalement incohérente ni une honte mais d'autres joueurs comme Minamino, Del Castillo ou encore David ou Lacazette bien sûr auraient pu y figurer...
Excellent résumé !
A partir du moment où Jonathan David n'est pas nommé, je ne suis pas surpris non plus que Lacazette n'y figure pas, dommage pour lui car il mériterait peut-être d'y apparaitre, mais pas de le gagner. C'est surtout la présence de Dembélé qui m'agace...
Par contre je suis plus déçu par la non présence de Sage (je pense clairement que le fait qu'il soit arrivé seulement en cours de saison ait été pris en compte malheureusement) et la présence de Cherki, qui est certes bon depuis quelques semaines (en supersub), mais sans plus.
En effet même pas de Minamino c'est abusé, c'est un des meilleurs meneur de jeu d'Europe.
Je rejoins totalement les deux premiers commentaires (de toitoi et de thal0995) : penser que le manque de reconnaissance puisse être une motivation, c'est la preuve de très mal connaître les recherches menées aussi bien en entreprise (techniques de management) qu'à l'école (motivation des élèves). En la matière, pour résumer, si on caricature avec trois situations possibles : on félicite (nomination aux trophés par exemple), on blâme (mauvaise note ou appréciation dans un média) ou on ignore (pas de feed-back, ni en bien ni en mal), on peut dire que, à performance initiale équivalente :
A très court terme (- une fois ou deux), deux attitudes donnent des résultats identiques et permettent progrès et motivation : féliciter ou blâmer. L'absence de retour (on ne dit ni "t'es bon" ni "t'es mauvais") est la moins performante pour les performances qui suivent.
A plus long terme : l'attitude qui permet d'obtenir le plus de progrès et de motivation est sans conteste le fait de féliciter, systématiquement. Blâmer permet un progrès sur le court terme, puis s'avère vite inefficace puis néfaste (découragement). Le pire reste l'absence d'évaluation (ignorance des médias, un peu ce qui se passe pour Lacazette, même si quelques voix s'élèvent pour regretter son absence en edf ou aux trophés...)
Avis aux parents : pensez-y pour vos gosses... Même si, en la matière, le meilleur moyen reste l'autoévaluation (dire avant tout et en priorité, en creusant au max ses réponses, au gone qui demande ce que le papa ou la maman pense de son match (ou de son dessin, ou de son carnet de résultats scolaire... etc), "et toi t'en penses quoi ?
Excellent comm, Mimoun !
Je suis totalement d'accord avec vous.
Tout montre que l'indifférence est la pire chose pour l'estime de soi et je ne pense absolument pas que Lacazette carbure comme ça grâce à cette indifférence du monde du foot.
Je pense au contraire qu'il carbure ainsi car justement il a le soutien et l'affection plus que chaleureuse du microcosme lyonnais qui croit en lui et le considère (à juste titre) comme une légende.
Sa maison depuis plus de 10 ans, désormais.
Ne me reste plus qu'à te dire... bravo !
Salut Mimoun,
Et bravo à toi de dire bravo !
Alors de mon côté tous mes potes qui supportent d'autres clubs adorent Lacazette et pensent qu'il aurait dû avoir une place de titulaire en équipe de France. Ne vous fiez pas aux médias sportifs, c'est comme pour la grande majorité des politiciens ils racontent tellement conneries...
Je trouve ça un peu dommage que les lyonnais "d'origine" tombent dans se patriotisme régionale, du genre "on s'en fout nous des autres, nous les lyonnais on aime lacazette" Ben non désolé Lacazette il est aimé partout.
La vérité elle est dehors et dans les stades pas sur les chaînes d'infos et dans les émissions télé ou radio consacré au foot.
Tu te rapproches du vrai Juni, car les médias et commentateurs sportifs "professionnels" ne portent pas notre club dans leur coeur, pour la plupart.
Mais n'oublions quand même pas que l'OL dans son ensemble n'est pas très populaire auprès des autres supporteurs des autres clubs à cause d'un certain président omniprésent à l'époque, et aussi à cause de notre règne sans partage (qui commence à remonter maintenant, mais qui en a traumatisé beaucoup).
Toitoi, c'est vrai que l'omniprésence de JMA partout ou il pouvait mettre son nez n'a pas rendu la popularité facile pour le club, mais je trouve que lors des années bonheur JMA était bien différent, perso je le trouvait plus posé et sympathique. C'est plutôt après qu'il a commencé à prendre trop de place et de partir en vrille bien trop souvent.
Pour moi la ou ça commence à déconner sérieusement c'est quand il s'est mis à traiter tous nos meilleurs joueurs de dinosaures trop cher payés devant les medias.
Lacazette en bleu, perso, j'y crois encore un peu... On va passer de 23 à 26 joueurs... Peut-être une toute petite chance d'accrocher le wagon...