Jerome Boateng (OL) face à Mattéo Guendouzi (OM) en mai 2022
Jerome Boateng (OL) face à Mattéo Guendouzi (OM) en mai 2022 (Photo by Nicolas TUCAT / AFP)

OL : la rivalité avec l'OM a-t-elle vraiment remplacé celle avec Saint-Étienne ?

Ce dimanche (20h45), l’OL accueille l’OM à Décines. Au fil des années, le duel des Olympiques est devenu un rendez-vous incontournable de la Ligue 1. Au point de détrôner la rivalité avec l’AS Saint-Étienne ?

L’OL ne joue que dimanche soir et pourtant, les supporters lyonnais ont déjà fêté une victoire dans ce week-end de Ligue 1. Vendredi soir, l’AS Saint-Etienne a été humilié sur la pelouse de Nice avec une défaite 8-0 et ce revers quasi historique a été vécu comme si l’OL avait gagné. Voir le voisin régional dans de sales draps ne peut que donner le sourire à tous les supporters qui se respectent entre Rhône et Saône. Les Lyonnais ont certes un match à jouer dimanche contre l’OM, mais le week-end est déjà presque réussi. Il n’en sera que plus beau avec une victoire dominicale dans le choc des Olympiques.

Car si la date du 10 novembre 2024 a été entourée au stylo rouge pour le retour du derby après deux ans d’absence, les deux rendez-vous contre l’OM ont désormais pris une place importante dans le calendrier annuel lyonnais. "Aujourd’hui, la rivalité sportive, elle est avec l’OM, pas avec Saint-Etienne. On ne boxe plus dans la même catégorie", nous a confié Maxime, abonné au Parc OL depuis trois saisons. Comme le jeune homme de 26 ans, nombreux sont les supporters lyonnais à avoir un vrai antagonisme envers le club marseillais.

Les incidents de la saison dernière ont renforcé encore un peu plus cette défiance qui s’est développée au fil des années. On se rappelle bien évidemment du jet de bouteille sur Dimitri Payet, qui avait entraîné l’arrêt du match, mais un OL - OM peut également rappeler de bons souvenirs. Il y a forcément la nostalgie de Gerland et ce 5-5 resté dans toutes les mémoires, et peut-être le plus beau match de l’histoire du football français en club. C’est d’ailleurs probablement là le point de départ de cette rivalité sportive avec un OL sur la phase descendante quand les Phocéens allaient décrocher leur premier titre de champion après 18 ans de disette.

L’émergence des réseaux sociaux n’a fait que mettre de l’huile sur le feu entre supporters des deux clubs, tandis que la trahison de certains joueurs (Valbuena) ou coachs (Garcia) a renforcé ce climat de défiance. Seulement, peut-on mettre un Olympico sur le même pied d’égalité qu’un derby contre Saint-Étienne ? Pour les plus anciens, la réponse est clairement négative. "Les Verts, ça reste les Verts. L’OL a beau avoir pris le dessus depuis des années, il y a ce sentiment d’appartenance qui prend toujours aux tripes, assène Jean-Pierre, 56 ans, dont près de la moitié vécue dans les travées de Gerland. Voir l’ASSE manquer la montée aurait fait plaisir, mais pouvoir compter de nouveau sur deux derbys a presque fait passer la pilule de cette montée plus facilement. L’histoire de l’OL, c’est avec Saint-Etienne, pas Marseille."

Même si Lyonnais et Stéphanois sont bien différents, ils partagent des ressemblances au niveau des racines, il existe un lien territorial qui les unit et qui rend ce derby toujours spécial. Le match de l'année pour certains, quasiment une question de vie ou de mort.

Seulement, pour la nouvelle génération, la rivalité, même si elle n’est pas historique, est aujourd’hui plus avec l’OM qu’avec les Verts. Peut-on vraiment lui donner tort ? En voyant Maxence Caqueret, mettre les deux confrontations sur le même pied d’égalité a hérissé les poils de plus d’un supporter et en a surpris plus d’un, venant d’un pur Lyonnais, biberonné aux derbys à gagner au sein de l’Académie. "J’ai toujours mis le derby et l’Olympico presque dans la même case. Ce sont deux matches chauds qui me stimulent, avec une ambiance de folie et une rivalité qui a toujours existé, qu’on veut jouer et gagner."

Les jeunes des années 2000 n’ont finalement connu qu’un OL dominateur, ne laissant que des miettes au voisin rhonalpin. Alors oui, il reste encore ce 100e derby en travers de la gorge avec le coup-franc de Payet, quand ce dernier était stéphanois et non marseillais. Mais, ces jeunes ont surtout vu l’OL et l’OM se tirer la bourre sur le terrain et en coulisses. Entre enjeux territoriaux et sportifs, la rivalité n’est pas la même avec "Sainté" et Marseille. Et peut-être que celle avec le club marseillais s’estompera un jour pour refaire du derby le match de l'année pour tous. 

9 commentaires
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    brad - sam 21 Sep 24 à 8 h 30

    Remplacer ? jamais de la vie ; notre derby a une histoire et c'est dans nos cœurs , même si ils ont des hauts et des bas , comme nous d'ailleurs , on a hâte et besoin de cette rivalité régionale . L'OL --Marseille ne reste qu'une belle affiche à voir, cela pour moi s'arrête là , L'Olympico c'est pour les journalistes.

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    PAT11grib - sam 21 Sep 24 à 8 h 30

    NON

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    PAT11grib - sam 21 Sep 24 à 8 h 32

    Pas besoin d'argumentaire sur ce coup.

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  4. JFOL
    JFOL - sam 21 Sep 24 à 9 h 02

    Faut faire le distinguo entre les supporters lyonnais natifs des 2 villes ou de la région proche et les autres nombreux supporters lyonnais conquis pendant la suprématie ... qui eux ne peuvent pas comprendre

    Ce 100 ème derby, celui là, il a vraiment fait mal et encore aujourd'hui d'autant qu'on l'avait archi dominé...

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    1. JUNi DU 36
      JUNi DU 36 - sam 21 Sep 24 à 9 h 22

      Exact Juni, mais ne met pas tout les extérieurs dans le même sac. Perso l'ol j'étais fan déjà dès le début des années 90, et le derby je l'ai connu à ce moment là. Je les faisait pas tous les ans car ça me faisait de la route et puis j'avais des impératifs ( femme, enfants, boulot).
      Apres je trouve que la mentalité de certains supporters à changer par rapport aux années 90-2000. C'est devenu beaucoup trop violent et haineux. Et certains joueurs n'ont pas arrangé les choses, je pense par exemple à Vercoutre qui a été plusieurs fois lamentable en étant trop agressif dans ses provocations.

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    Zorglub - sam 21 Sep 24 à 9 h 48

    A l'époque très lointaine de nos arrières-(arrières)-grands-parents où le foot n'était encore qu'un loisir marginal de jeunes privilégiés et où les deux seuls sports populaires dans notre région étaient le jeu de boules et la gymnastique, Lyon et Saint-Etienne entretenaient des relations parfaitement cordiales.

    Il n'y avait pas deux derbys par an mais une multitude de rencontres disputées en toute amitié entre les innombrables sociétés des deux métropoles. Ces hommes n'étaient pas spectateurs mais acteurs de leur sport, ils n'étaient pas là pour assister à une mise à mort de l'autre mais pour batailler loyalement avec des camarades et avant tout partager un bon moment.

    Ces gens étaient tous de milieux très modestes, ouvriers, employés et petits commerçants. Cette appartenance commune aux mêmes classes sociales primait sur celle à une région ou à une ville.

    Il arrivait, très rarement compte tenu des distances, que des Marseillais ou Toulonnais montent chez nous pour participer aux grands tournois de boules. Ils étaient fêtés et accueillis comme des frères.

    Le sport-spectacle n'existait pas encore - ne parlons même pas d'internet - et le monde, par bien des aspects, était beaucoup moins con.

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    NeOL - sam 21 Sep 24 à 9 h 54

    Le déclassement sportif de Saint-Etienne - bien plus que le nôtre - fait que je me fiche carrément de leur existence, il n'y a pas plus d'intérêt de les rencontrer qu'Angers à mes yeux.
    Par contre, à cause de ce que les supporteurs marseillais ont fait à certains de nos entraîneurs, joueurs (ex de chez eux), à cause de la mansuétude des instances à l'égard de ce club, je hais l'OM.

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    1. Docteur Traboule
      Docteur Traboule - sam 21 Sep 24 à 10 h 17

      Pareil. Je suis supporter de l'OL depuis la fin des années 60. Une victoire dans le derby, c'est un super moment. Mais cela reste du folklore. Les Qataris et les Sardines, c'est de la haine.

      En tout cas, j'espère que l'on va remercier les Nicois en battant leurs ennemis. Surtout que Nice s'est débarrassé de quelques présences problématiques : Digard, Todibo, Attal...

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    2. Docteur Traboule
      Docteur Traboule - sam 21 Sep 24 à 10 h 24

      Hors sujet, je passe quelques jours à Valence. J'ai croisé quelqu'un qui arborait un maillot de l'OL.

      Ça m'a fait chaud au cœur, sachant que c'est Valence en Espagne !

      Là-bas, ça fait énormément de sport. Et notamment du foot. Il y a des terrains partout. Et ils sont utilisés ! En plus, le niveau technique et tactique n'a rien à voir avec le peu que l'on peut voir en France. Ils me rappellent les Yougoslaves avec qui je jouais à Bagatelle quand j'étais ado. Ils ont le foot dans le sang. Tu as du plaisir à regarder des matchs d'amateurs.

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