À la veille de la reprise de la Ligue 1, l’OL sort d’une préparation physique de plus d’un mois. Une période déterminante dans la saison d’un joueur de foot.
Nous y sommes ! Après plus de deux mois de coupure, la Ligue 1 va reprendre ses droits, ce vendredi, avec le match opposant Monaco à Nantes. L’OL, lui, débutera sa saison au Parc OL, samedi à 17h, face à Brest. Une rencontre qui se prépare depuis le 1er juillet, date de reprise de l’entraînement des joueurs de Peter Bosz, le nouveau coach de la formation rhodanienne. Pour bien aborder cette saison, les Lyonnais mais également tous les clubs professionnels passent par la fameuse préparation physique. Xavier Frezza, préparateur physique individualisé, présente pour Olympique-et-lyonnais.com l’importance de cette période pour un joueur de football.
Des performances améliorées
Pour un athlète de haut niveau qu’est un footballeur, ce travail doit notamment permettre à un joueur d’améliorer ses performances comme l’explique Xavier Frezza : "Aujourd’hui, un joueur de haut niveau doit être capable d’accélérer, de ralentir, de sauter, de changer de direction, de couvrir énormément de terrain. Il faut qu’il soit à la fois explosif, endurant, précis dans ses gestes, détaille le préparateur. La préparation physique englobe tout cela. C’est mettre en place les moyens afin de permettre à l’athlète de s’exprimer à 100% de ses capacités sur le terrain."
Contrairement à d’autres sports comme le ski ou l’athlétisme où la préparation physique s’effectue en marge d’une compétition ou pour un objectif bien précis, cela n’est pas le cas dans le monde du ballon rond : "Dans le foot, au cours de l’année, il n’y a pas énormément de choses qui sont faites. C’est plus de l’entretien. Le but est de faire le plus de choses qualitatives pendant un mois l’été afin d’avoir les meilleurs résultats possibles pour pouvoir entretenir cela tout au long de la saison afin de prendre en compte tous les matches, tous les déplacements", concède-t-il.
Préparation avec ou sans ballon ?
Avec l'arrivée de Peter Bosz sur le banc de l'Olympique lyonnais, certaines méthodes d'entraînement ont évolué. Adepte du jeu, le coach néerlandais a énormément intégré le ballon au cœur de la préparation de son équipe. "C’est vraiment une philosophie. C’est une approche très espagnole. En Espagne, tout se fait avec ballon ou presque. C’est vraiment le jeu, le jeu, le jeu. Vous allez en Italie, c’est presque l’opposé. C’est une vision différente", indique-t-il à O&L. Néanmoins, Xavier Frezza l'affirme : "Tout ce que l’on fait, on le rapporte au ballon, au terrain".
Savoir gérer le dosage d'une préparation
Bien doser la préparation. Voilà, le travail du préparateur physique qui doit veiller à réaliser les bons choix lors de la présaison. En effet, en fonction du dosage effectué les semaines précédents le début d'un championnat, cela peut influer grandement sur les résultats, aussi bien en début de saison qu'en fin d'exercice : "Si la préparation est forte, peut être que les premiers matches vont être difficiles et après, il y aura cette petite montée en puissance et possible qu’en fin de saison que les joueurs soient très performants car ils auront encaissé ce travail physique, déclare Xavier Frezza qui émet une interrogation. Ceux qui ont fait une préparation plus tranquille vont arriver très frais au début mais par contre est-ce qu’ils ne manqueront pas d’un peu de caisse en fin de saison ?".
"Quatre semaines pour préparer un an"
Depuis plusieurs années, les saisons footballistiques sont de plus en plus longues. Entre les rencontres de championnat, de coupes nationales, de coupes d'Europe, les matches avec la sélection et les compétitions internationales, les joueurs finissent les saisons, au mieux, sur les rotules, au pire ils sont blessés. Ces cadences infernales sont reprochées par Xavier Frezza qui estime "que le choix fait par les dirigeants du foot, c’est avant tout le business. Les footballeurs sont du bétail. Tout ceux qui ont joué la phase finale de Ligue des champions puis enchaîné un nombre de match indécent, forcément à la fin, ça n’avançait plus. Même si on est prêt, le corps humain, au bout d’un moment ne tient plus". Le professionnel pointe du doigt des préparations trop courtes : "C’est le problème du foot, à l’inverse des sports où l’on peut bien préparer l'exercice à venir. Les joueurs de foot, on leur donne quatre semaines pour préparer un an", peste-t-il.
La récupération, le maitre mot de la progression
Avec les cadences infernales imposées, les périodes de récupération sont très courtes notamment lorsqu'il faut y ajouter les entraînements dans la semaine. Un numéro d'équilibriste devenu le quotidien des joueurs de football : "Parfois, on oublie que lorsqu’on joue un match de C1 en Ecosse, on finit le match à 23h, on va aux vestiaires, on prend la douche, on prend le bus et on prend l’avion à 1h du matin pour atterrir à 3h du matin à Paris et le lendemain est pourri et il faut se ré-entraîner le lendemain. Ça devient compliqué dans ce sport", affirme Xavier Frezza.
Si la récupération est importante pour les sportifs de haut, c'est que sans elle, la progression est inexistante. "Quand on fait une séance physique ou un cycle, l’idée est d’affaiblir le corps. Pourquoi ? On affaiblit les réserves d’énergie et c’est là que le corps est bien fait. Avec l’alimentation et le repos, le corps va refaire ses stocks énergétiques et va revenir meilleur que le point de départ. On affaiblit le corps, on lui laisse ce qu’il faut pour récupérer en temps, en repos, en aliments afin que le corps se régénère plus fort qu’au point initial. C’est la base de la préparation physique", assure-t-il.
Face à Brest, samedi, l'Olympique lyonnais donnera, déjà, une première indication de sa forme physique et si la préparation a été digérée par tout le groupe de Peter Bosz.