OL : la nouvelle vie de Guillaume Vachaud

Il a été l'adjoint de Robert Duverne à la préparation physique de l'OL pendant deux saisons (2012-2014). Mais à l'été 2014, Guillaume Vachaud (à droite sur la photo) a choisi de quitter Lyon pour intégrer le staff de la sélection des Emirats arabes unis. Depuis Dubaï, avec un large sourire, le jeune préparateur physique nous raconte sa nouvelle vie.

Olympique-et-Lyonnais.com : Comment avez-vous atterri à Dubaï ?

Guillaume Vachaud : J'avais rencontré Patrice Coutard à Lyon avec l'entraîneur de la sélection. Ils avaient passé une semaine à Lyon courant avril 2014. J'ai passé quelques entretiens. Patrice s'occupait de Bafé Gomis l'été pour l'aider à maintenir sa forme. Ça s'est fait un peu à la dernière minute étant donné que Robert Duverne (désormais en poste à Metz, Ndlr) n'a pas été conservé au dernier moment. Les contacts avaient été très bons. Mon choix était déjà presque fait.

Quel poste occupez-vous exactement ?

On fait tout à deux avec Patrice. On se répartit les rôles. Je m'occupe un peu plus de la partie GPS avec les entraînements et les analyses des données. Je m'occupe aussi des joueurs blessés, je gère les échauffements... Patrice prend plus les séances sur le terrain. On est très complémentaire, c'est ce qui est bien.

Comment sont les infrastructures à Dubaï ?

En fait, on n'a pas vraiment d'infrastructures ici aux Emirats. Il y a la fédération qui a de beaux terrains mais quand on travaille on part toujours en stage à l'étranger, surtout en Europe. En août, on part en Suisse ou en Autriche dans les montagnes. Il y a quelques années, les joueurs ont croisé l'OL en stage en Autriche. Ils étaient dans le même hôtel. On est aussi parti en stage à Abu Dhabi l'année dernière. On voyage beaucoup en fait. Ici, il y a peu d'infrastructures mais par contre, quand il y en a, ce sont de très beaux terrains. Au niveau du matériel de musculation, c'est top.

Les résultats sont plutôt encourageants avec une 3e place en Coupe d'Asie...

On est parti le 21 décembre en Australie et on est resté six semaines là-bas. On fait des stages assez long si on compare aux sélections européennes. Au niveau des infrastructures, de l'organisation, c'était vraiment très très professionnel, je ne m'attendais pas du tout à ça. Les camps d'entraînement étaient exceptionnels avec des jacuzzis immenses, des bains d'eau froide, des pelouses magnifiques... L'Australie se développe énormément au niveau du foot. Les joueurs sont vraiment très costauds.

A 29 ans, vous attendiez-vous à vivre une telle aventure ?

Non, non pas spécialement (rires). Je pense que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir rencontré Robert Duverne, puis Patrice Coutard, deux grands préparateurs physiques. J'apprends tous les jours. A 29 ans, c'est vraiment bien d'avoir acquis autant d'expérience.

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Que faites-vous quand vous n'êtes pas en stage ?

On a plusieurs tâches. La principale est d'aller voir tous les matches qui se disputent le jeudi, vendredi, samedi. On sélectionne les rencontres où il y a le plus de joueurs de l'équipe nationale et on se répartit le travail. On prend tous les temps de jeu des joueurs. On fait des statistiques. Il y a aussi beaucoup de matches de Coupe d'Asie avec les deux grandes équipes Al Ain et Al Ahly. Je n'avais pas ce rôle d'observateur avant, c'est bien.

La France ne vous manque pas ?

Je suis revenu une semaine à Lyon. Ça m'a fait quelque chose. J'ai pu voir des entraînements à Tola Vologe lors de mon retour. Par contre, la vie française ne me manque pas du tout. Ici, j'ai un rythme et un climat qui me convient bien. Les gens sont très sympas. Je me suis bien fait à la vie là-bas avec ma compagne. C'est une ville très sûre, très sécurisée. C'est très calme et très sympa. J'habite à la Marina, c'est un quartier génial avec beaucoup d'expatriés de toutes nationalités. C'est très animé contrairement à ce qu'on peut penser.

Quel est le niveau de la sélection des Emirats arabes unis ?

Le niveau du championnat est bien plus faible qu'en Europe. Les joueurs n'ont pas les mêmes qualités. Moins de puissance, moins d'explosivité mais aussi moins de technique. C'est un pays qui a très peu de licenciés. Donc c'est difficile de développer le football. C'est un championnat plus faible aussi à cause du climat. Quand je suis arrivé, on a assisté à des matches où il faisait 45 degrés le soir avec un taux d'humidité de 45%. J'étais assis en tribune et je dégoulinais comme si je faisais un sauna ! Quand tu imagines les joueurs qui jouent sous ces conditions... J'ai pu discuter avec des joueurs étrangers (trois dans chaque club) et même eux ils ont du mal pendant ces périodes. L'humidité est très difficile à gérer, surtout que ça dure 4-5 mois, de juin à novembre. Je ne m'y attendais pas, je ne pensais pas que ça perturberait autant les qualités physiques et physiologiques des joueurs. En équipe nationale, on a les meilleurs joueurs émiratis donc on produit un meilleur football.

En sélection, vous côtoyez un ancien joueur de l'OL, Al-Kamali. Parlez-vous de Lyon ?

Il m'en parle tout le temps. La plupart du temps, on discute de l'OL. Il a un très bon souvenir de Lyon et des joueurs. Il est toujours en contact avec Gueïda Fofana par exemple. C'est vraiment un chouette type. Il suit tous les matches de l'OL ! On parle de là où il habitait, de la ville, du shopping à Lyon (rires). Des joueurs de l'OL m'ont demandé de lui passer le bonjour. Il était très apprécié à l'OL.

Par son expérience en Europe, c'est un pilier de la sélection ?

On voit tout de suite qu'il a des qualités supérieurs, qu'il a joué à l'étranger. On voit qu'il a des qualités... Il joue un peu moins, il est souvent blessé. Après à Lyon, c'était difficile pour lui de s'imposer...

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Quels sont les objectifs de la sélection ?

L'objectif est clairement de participer à la Coupe du monde 2018 en Russie. Après, cette saison, on a déjà fait un super résultat en finissant 3e de la Coupe d'Asie même si l'objectif était d'aller au bout forcément. Au mois de juin, les qualifications pour la Coupe du monde vont commencer, on a énormément de matches à jouer. On est un peu privilégié car on est dans les cinq meilleures équipes du continent. On progresse. On veut vraiment se qualifier pour la Coupe du monde, c'est arrivé une seule fois dans leur histoire. Il n'y a que quatre équipes qualifiées (ou cinq si l'équipe du continent asiatique bat celle du continent sudaméricain). C'est difficile car on se bat avec le Japon, l'Australie, l'Iran, la Corée du Sud... Pour le moment ici, on ne parle pas trop de la Coupe du monde au Qatar.

Justement, les organisateurs ont-ils bien fait de déplacer la Coupe du Monde à la fin de l'automne ?

C'est sûr. Même si au Qatar, il fait un peu plus froid qu'aux Emirats arabes unis. Il fera 20-25 degrés. L'été au Qatar c'est impossible.

Suivez-vous encore les résultats de l'OL ?

Bien sûr, j'essaie de regarder le plus de matches possibles depuis Dubaï. Quand je suis rentré pour les vacances, je suis passé à Tola Vologe, ça m'a vraiment fait quelque chose. C'était un bon moment, un bon souvenir. J'ai retrouvé des membres du staff, des joueurs... Et puis ça fait vraiment plaisir de voir leur réussite.

Comment avez-vous vécu la fin de saison dernière avec la non reconduction de Robert Duverne ?

Mes contacts étaient très avancés avec les Emirats arabes unis. J'ai été un peu choqué de la manière dont ce sont déroulés les événements. J'ai appris la nouvelle comme tout le monde devant la conférence de presse. Je l'ai vécu un peu comme un choc. Mais après ma réflexion était déjà faite. Même si l'OL m'a proposé quelque chose aussi.

Comment analysez-vous les critiques autour de la préparation physique de l'OL cette saison ? L'année dernière aussi la préparation avait été ciblée par certains.

C'est sûr que ce n'est pas forcément facile à vivre. Cette année aussi ils ont eu des problèmes avec des blessés. On est un peu pointé du doigt quand il y a des blessés. Après, sur la saison dernière, avec le nombre de matches qu'on a disputés, on a eu beaucoup de blessés certes, mais au final, pas plus que cette saison. Il y aura toujours des blessés dans le football... On sait qu'au haut niveau, ça se joue à rien. C'est un petit peu injuste car il n'y a pas que la préparation physique... On peut faire des erreurs, c'est sûr, mais c'est une infime partie. Beaucoup de choses ne dépendent pas de nous.

Un retour à l'OL est-il possible ?

Si un jour je dois revenir en France, ce serait uniquement pour l'OL. Ça serait un rêve. Après, on ne sait jamais ce qui nous attend dans le futur. Mais l'OL, c'est mon club de cœur.

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