En même temps que l’OL joue sa qualification pour les demies de Ligue des champions contre la Juventus, jeudi (21h), Sonia Bompastor a pour ambition de faire taire les critiques issues du match aller.
Jeudi soir, tous les regards seront portés sur les coéquipières d’Ada Hegerberg. En se sabotant toutes seules au match aller (2-1), les Fenottes se sont mises au pied du mur contre la Juventus Turin. Avec une seule obligation, celle de devoir gagner face à leur public pour décrocher leur billet pour les demi-finales de Ligue des champions. Contre une équipe italienne en position de force pour attendre et contrer, la tâche s’annonce compliquée mais pas insurmontable. Avec l’expérience de l’OL depuis plus d'une décennie sur la scène européenne, il en faudrait plus pour décourager le club lyonnais.
En entrant sur la pelouse du Parc OL, l’Olympique lyonnais aura finalement son destin entre les mains. Seule une partition collective parfaite peut mener à ce dernier carré et Sonia Bompastor doit en être la cheffe d’orchestre. Beaucoup l’ont peut-être oublié mais ce quart de finale contre la Juve est une première à l’échelle européenne pour l’entraîneure lyonnaise. Débarquée sur le banc de l’OL, le 27 avril 2021, elle n’avait pas été de la désillusion contre le PSG, au même stade de la compétition la saison dernière.
Bompastor : "J'assume mes responsabilités"
Malgré un palmarès impressionnant en tant que joueuse, Bompastor reste une novice dans le coaching et fêtera sa première année à la tête de l’OL dans un peu moins d’un mois. Depuis une semaine, elle apprend vraiment ce qu’est être devenue l’entraîneure principale de l’un des plus grands clubs du monde. Si Sarah Bouhaddi et son erreur de main ou Ellie Carpenter ont été pointées du doigt, Sonia Bompastor n’a pas non plus été épargnée. Certains supporters ont remis en cause des choix surprenants comme le fait de titulariser Griedge Mock comme latérale gauche et faire monter d’un cran Selma Bacha. Critiquée, la coach lyonnaise ne se cache pas.
"Quand on accepte ce poste, on sait qu’on a des responsabilités et je les assume. On travaille énormément avec le staff mais aussi avec les joueuses donc dans toutes les décisions qu’on prend, on essaye de ne rien laisser au hasard, a déclaré Bompastor, lundi dans l’émission Tant qu’il y aura des Gones. Quand on regarde la première heure du match, je n’imagine pas qu’on puisse perdre. J’assume mes responsabilités et le but est de faire les choix les plus pertinents pour gagner."
Des choix, l’ancienne capitaine de l’OL devra en faire jeudi pour inverser la tendance contre la Juventus Turin. Foot masculin ou foot féminin, un entraîneur est toujours attendu au tournant après un revers afin de voir sa faculté à se remettre en question pour le bien de l’équipe. Est-elle une meneuse de femmes ou une coach tactiquement au point quand ça compte comme la Ligue des champions ?
Elle a ramené la culture de la gagne
Au Parc OL, Sonia Bompastor pourra répondre à cette question et peut-être démontrer qu’elle est les deux. Depuis son arrivée, son apport psychologique sur des filles qui semblaient en bout de course a été criant. Tactiquement, la première partie de saison a donné quelques indications mais les trois derniers mois ont laissé un sentiment de perte de vitesse. La native de Blois se doit donc de montrer que l’odeur des grands rendez-vous la galvanise elle et ses joueuses.
"Sonia a apporté son expérience en tant que joueuse et son ADN lyonnais parce qu’elle a passé une bonne partie de sa carrière ici. La culture de la gagne, elle l’a amené au groupe, avait confessé Amandine Henry à Ouest-France avant le match aller. Son exigence également. Une passe derrière, tu perds deux secondes, une passe devant tu en gagnes. Ce sont des petits détails, mais qui font la différence."
Mercredi dernier, les petits détails ont tourné en défaveur de l’OL avec ce carton rouge et cette erreur de Bouhaddi. Mais à 2-1 pour les Turinoises, les Lyonnaises sont toujours en vie et comptent bien tout mettre en oeuvre, jeudi. Elles seront presque au complet pour la réception des Italiennes. Griedge Mbock l’a concédé, le retour de la concurrence au moment le plus fatidique de la saison est une aubaine pour son entraîneure qui peut enfin créer une émulation entre les joueuses et ainsi élever le niveau général de l’équipe qui, depuis des semaines, n’a rien à voir avec celui du début de saison.
"Je peux entendre les critiques. Il faut qu’on soit attentif à ce genre de remarques même si les gens à l’extérieur n’ont pas forcément tous les éléments pour pouvoir bien analyser la situation, précise-t-elle malgré tout dans TKYDG. Mais il y a clairement une différence entre notre première partie de saison et depuis le mois de janvier avec des performances moins abouties. Le staff et moi, on se pose des questions, on a des explications notamment avec les blessures des cadres."
Beaucoup moins bien offensivement et défensivement depuis le début de l’année 2022, l’Olympique lyonnais doit se reprendre jeudi pour ne pas gâcher sa saison. De son côté, Sonia Bompastor sait que pour fêter son "an 1" à la tête de l’OL, une qualification en demi-finale ne serait pas de trop pour valider le travail de ces douze derniers mois.