OL, Juventus, Juninho, Garcia : Aulas évoque l'actualité de l'OL

Au cœur d'une saison contrastée, l'Olympique lyonnais accueille mercredi la Juventus Turin pour les 8es de finale de la Ligue des champions. L'occasion pour Jean-Michel Aulas de revenir sur l'actualité rhodanienne. Le président de l'OL a accordé une interview au Figaro dans laquelle il évoque la rencontre face aux Turinois, les prochaines rencontres décisives pour la suite de la saison, Juninho et Rudi Garcia.

Mercredi, la Juventus Turin se présente au Parc OL forte d'une place de leader en Serie A. Le défi est donc de taille pour Houssem Aouar et ses coéquipiers s'ils souhaitent éliminer le champion d'Italie en titre en 8es de finale de la Ligue des champions. "Ce match arrive à un moment stratégique pour nous. On est dans le cycle de montée en puissance et on a besoin de faire un exploit pour légitimer tout ce qu’on a fait, a expliqué Jean-Michel Aulas dans une interview accordée au Figaro. Il a tout de même conscience que cette rencontre sera compliquée pour l'OL. "Bien sûr, elle m’enchante et me fait peur. Je suis un admirateur de Ronaldo, de Pjanic, de Matuidi, j’aime beaucoup Rabiot."

Les prochains jours seront décisifs du côté de Lyon avec plusieurs grosses affiches à disputer. "On va jouer la Juventus mercredi, le derby contre Saint-Étienne dimanche et la demi-finale de Coupe de France contre Paris (mercredi 4 mars), énumère le président. Quand j’ai imaginé investir autant dans l’OL et de construire quelque chose qui deviendrait à moyen et long terme inéluctable sur le plan des résultats, j’aurais pu rêver de cette semaine-là." 

"Lyon est un petit Ajax"

L'Olympique lyonnais pourrait faire basculer le bilan de sa saison avec une série de résultats positifs. "C’est plus qu’un tournant de saison. C’est un tournant dans l’histoire de l’OL. Malgré les nombreuses blessures et un championnat pas réussi (Lyon est 7e de Ligue 1), on est dans ce que j’avais rêvé de plus fort pour légitimer tous les investissements qu’on a effectués ici. En foot, c’est comme ça, ce n’est pas le bilan sur 10 ou 20 ans qui compte, mais le prochain match. C’est un rendez-vous avec l’histoire pour Lyon." Après huit ans sans gagner un trophée, cette fois-ci le dirigeant en est convaincu : "Cette saison, je vous annonce que l’on va gagner des titres."

Pour cette rencontre face aux Turinois, il pense que son équipe est capable de rivaliser avec Paulo Dybala et ses partenaires. "On a fait tout ce qu’il fallait pour qu’ils se subliment. Quand j’ai vu Leipzig faire ce match fantastique contre Tottenham (mercredi dernier), ou Dortmund face au PSG (victoire 2-1), même l’Ajax éliminer la Juventus l’an dernier." Avant de poursuivre en comparant son club au demi-finaliste de la Ligue des champions l'année dernière. "C’est prétentieux ce que je vais dire, ce sera pointé du doigt, mais Lyon est un petit Ajax. Avec moins de résultats qu’on voudrait en Ligue 1, mais l’OL a ce qu’il faut pour créer un exploit fantastique. Si on ne le faisait pas, ça ne remettrait pas en cause tout ce qu’on a fait, car les fondations sont solides, tout est programmé et arrive à maturité."

Il a confiance en Juninho pour la suite

Il a ensuite évoqué les difficultés de l'Olympique lyonnais cette saison, notamment en championnat où il est à sept points du podium, son objectif initial. Ces complications n'ont pas ébranlé Aulas pour autant. "Ça m’a donné une confiance très forte dans le modèle OL. Seul ce dernier pouvait permettre au club de sortir de ce mauvais pas. Si on n’avait pas fait ce qu’il faut depuis 10/20 ans, on serait peut-être descendu en deuxième division. Chez nous, on n’investit pas seulement dans les joueurs, explique-t-il. Tout ce qu’on fait ici, c’est d’avoir un club de foot performant, le meilleur en Europe. C’est mon projet. Il n’y a que ça qui compte." 

Dans l'entretien, il confie que le directeur sportif, Juninho, a été touché par les critiques à son encontre suite à cette période compliquée. "Il a beaucoup souffert. Plus que tout le monde ne l’imagine. Il n’est pas arrivé sur un coup de tête, ça faisait trois fois que je lui proposais le poste, raconte le président. Celui qui aurait dû le protéger à ce moment-là, c’est moi et je ne l’ai pas fait. J’ai été prisonnier de ma propre envie de délégation et de lui donner les pouvoirs. Lui aussi n’avait pas l’expérience. On a été aveuglé par l’aura qu’il a dans le milieu du football. Je n’ai pas fait tout ce qu’il fallait, mais je sais que le choix est bon."

Il est à nouveau en première ligne

Il est également revenu sur la nomination de Garcia, incomprise par une partie des suiveurs lyonnais au vu du passé récent de l'ancien coach de Marseille. "Pour Rudi Garcia, le fait de l’avoir choisi contre le lobby journalistique sportif, c’était un acte de bravoure. [...] Je veux qu’on réussisse tous les trois ensemble. Pourquoi j’ai pris Rudi ? Parce que Juninho, Gérard Houllier (conseiller du président), Vincent Ponsot (responsable des RH) vous disent : c’est lui."

Alors qu'il avait annoncé vouloir prendre du recul sur la partie sportive, le dirigeant se retrouve à nouveau en première ligne, toujours prêt à défendre son club. "Je trouve qu’en France on ne s’intéresse pas assez au management ou aux gestions de crise. C’est passionnant de savoir que l’on est en danger et que par une bonne gestion psychologique, de bonnes décisions pratiques et une implication de tous les instants, on peut influencer le résultat sans jouer sur le terrain." Il ne songe donc pas à se retirer des affaires prochainement. "La passion est là. Et j’ai une volonté tenace que peu ont avec l’expérience que j’aie."