OL - Isabelle Bernard : "OL Ang’elles est une famille"

Fondée en 2011, l'association OL Ang'elles est aujourd'hui le premier groupe de supporters d'un club de football féminin en France. Olympique-et-lyonnais.com est allé à la rencontre de la fondatrice du groupe, Isabelle Bernard, afin d'évoquer son association et l'actualité de l'équipe féminine.

Que serait le football sans ses supporters ? À Lyon, l'équipe féminine attire les foules, et de plus en plus de fans choisissent de s'investir avec Isabelle Bernard, la fondatrice du groupe OL Ang'elles : « Le but premier était de bien structurer l’association, avec le temps, on a su rassembler des adhérents, des fidèles de l’équipe féminine de l’Olympique lyonnais. Notre groupe compte plus de 300 adhérents à ce jour ». Les adhérents se déplacent dans toute la France, en Europe et aussi dans le monde entier, comme lors d'une tournée organisée au Canada en 2015 lors du mondial. Depuis une décennie, l’OL ne cesse de glaner des trophées, Jean-Michel Aulas a su bâtir une équipe ultra-compétitive au point de la hisser au sommet du football mondial. Sur la scène internationale, l'équipe féminine est devenue populaire : « Lorsque les joueuses se déplacent au Japon, les fans veulent faire des photos et sont heureux de les approcher. En France, on est beaucoup plus tranquille avec elles ».

« OL Ang’elles, c’est une famille »

OL Ang’elles regroupe donc des supporters venus de différents horizons, des familles, mais également des curieux séduits par les codes du football féminin, tout en y ajoutant un côté "show", l'OL étant probablement l'équipe la plus spectaculaire en Europe depuis plusieurs saisons : « Aux entrainements, on peut avoir une cinquantaine de personnes qui se déplacent pour regarder les joueuses s’entrainer. Ici, Jean-Michel Aulas a fait en sorte qu’elles soient dans le même centre d’entraînement que l’équipe masculine afin de bénéficier de conditions optimales ». L’association OL Ang’elles est en relation proche avec l’Olympique lyonnais, les contacts sont facilités grâce à une bonne communication de la part du club : « Ils sont aux petits oignons avec nous », souligne Isabelle Bernard. « Dans notre organisation, nous avons une community manager, très active sur les différents réseaux, et de nombreuses personnes qui participent bénévolement à notre aventure. On peut le dire, OL Ang’elles est une famille ! ». Les bénévoles s'occupent, entre autres, de la gestion des déplacements, la location des bus, des hôtels mais également de l'encaissement des chèques. "Le plus important, c’est le plaisir que l'on prend à partager ces moments avec le groupe. On a une certaine proximité avec les joueuses, il y a de vrais échanges, avec le staff également. Et bien évidemment, les adhérents signent un code de conduite, car notre volonté est de pérenniser notre groupe tout en gardant notre côté familial, et donc éviter certains débordements".

« Alex Morgan doit s’adapter au niveau des joueuses de l’OL »

Depuis son arrivée à Lyon il y a quelques semaines, la superstar américaine, Alex Morgan, 27 ans, n’a pas encore trouvé le chemin des filets avec sa nouvelle équipe. Pour Isabelle Bernard, Alex Morgan doit trouver ses marques dans un nouveau championnat, un nouvel environnement, bien différent de ce qu’elle a pu connaître aux États-Unis jusqu'à présent : « Ici, elle découvre ce qu'il se fait de mieux en terme de foot féminin dans le monde. La semaine dernière, les joueuses ont reçu le trophée de meilleure équipe du monde, pour la troisième fois en cinq ans. Parmi les 15 meilleures joueuses de la planète, 6 portent le maillot de l’OL aujourd’hui, dont Dszenifer Maroszan, la capitaine de l’équipe d’Allemagne médaillée d’or aux derniers Jeux Olympiques. Pour Alex Morgan, signer avec ces joueuses est un réel challenge, elle doit prouver qu’elle peut se hisser à leur niveau ».

« Il y a du sexisme autour du football féminin »

L’évolution du football féminin se heurte également à certaines critiques machistes en France. Pourtant, le football féminin est depuis des années le sport qui se développe le plus dans le monde, avec la plus forte croissance de licenciées : « À une époque, les femmes n’assumaient pas de pratiquer ce sport, elles se décoiffaient, se tenaient mal sur le terrain. Aujourd’hui, les choses ont changé, l’OL et l’équipe de France féminine y sont pour beaucoup ». La preuve en est, à Vaulx-en-Velin, la section féminine est saturée, comme nous l'avait confié Ali Rechad, le président du club Vaudais, en octobre dernier : « On a refusé énormément d’inscriptions, il y a une réelle effervescence chez les filles, dès le plus jeune âge, pour le football ». Toutefois, les dérives sexistes existent toujours chez certains supporters : « En France, les codes sont très ancrés dans l'esprit de certaines personnes. Ils brandissent des banderoles machistes, la cuisine, la vaisselle… Aux États-Unis, au Japon, en Europe du nord, ces comportements n’existent pas ». Un sexisme bien propre à la France, du côté des États-Unis, le football féminin est respecté par le grand public, l'équipe nationale rapporte d'ailleurs plus d'argent que l'équipe masculine. Et le célèbre jeu développé par Electronic Arts, FIFA 17, affiche Lionel Messi et Alex Morgan sur la jaquette américaine...