Promis à un grand avenir, Gueïda Fofana a dû prendre sa retraite à 25 ans, à cause d'une cheville récalcitrante. Il n'a pas quitté Lyon pour autant, et s'est reconverti depuis en entraîneur. Cette saison, il est adjoint auprès des U17 nationaux. Discret, le Havrais ne fait pas pour autant de la figuration.
« Je n'ai pas envie de parler », glisse Gueïda Fofana, sourire gêné au coin des lèvres, après le nul 3-3 concédé par les siens face à Auxerre. Peu loquace depuis toujours dans les médias, le nouvel entraîneur adjoint des U17 nationaux de l'Olympique Lyonnais l'est encore plus depuis sa prise de fonctions, en juillet dernier. Pour se fondre dans son nouveau rôle, le Havrais d'origine a dû quelque peu forcer sa nature, lui qui a longtemps été un leader par l'exemple dans les différentes catégories jeunes en équipe de France. Jeunes seulement, car la carrière du milieu de terrain s'est arrêtée inopinément, le 18 janvier 2017, à l'aube de ses 26 ans. « C'est un terrible constat mais j'ai été déclaré inapte à la pratique du football », déplorait-il à l'époque. La faute à des complications liées à l'opération de sa cheville droite en juillet 2014, censée soigner une ostéonécrose (mort des cellules osseuses).
« Il aurait pu jouer avec certains »
Il a alors revu ses plans et n'a pas hésité longtemps avant de répondre favorablement à la proposition de Jean-Michel Aulas d'intégrer l'académie, en tant qu'éducateur, déclinant celle du Havre, son club formateur : « Le président m'a convaincu de rester. » Tout en passant ses diplômes d'entraîneur, et après avoir fait ses gammes auprès des U14, il se lance dès cette année dans le grand bain, en tant qu'adjoint de Pierre Chavrondrier. « On est complémentaires, on sent les mêmes choses. On commence à bien se connaître, ça fait 7-8 mois qu'on travaille ensemble, apprécie celui qui a évolué quatre saisons à l'OL dans les années 1990. Ce qui est important, c'est de transmettre aux joueurs ce qu'on a vécu pendant notre carrière. »
Reconnu et proche des jeunes
Avec ses 26 printemps, Gueida Fofana n'a qu'une dizaine d'années d'écart avec ses joueurs. Et ce n'est pas un frein à son autorité, bien au contraire. « C'est un point fort, parce que l'écart d'âge lui permet de mieux appréhender les codes, remarque le directeur de l'académie Jean-François Vulliez. Gueïda a des relations plus individuelles avec les joueurs. C'est intéressant, pour pouvoir connaître chaque personnalité, et voir ce que chacun peut apporter au groupe. ». « Il aurait peut-être pu jouer avec certains, dans quelques années, ironise Pierre Chavrondrier. Ça aide beaucoup, parce qu'il a le langage jeune, que je n'ai pas ! » L'arrêt prématuré de sa carrière aura donc au moins permis à Gueida Fofana de s'affranchir d'une barrière difficile dans le coaching des jeunes, la communication. Dans son cas, le message semble passer de manière limpide. « Un coach jeune, ça nous aide pour échanger, estime le gardien Lucas Margueron. Il nous fait plus confiance, il nous dit plus les choses. Il est à peu près comme nous. » Florent Da Silva, U15 surclassé, plussoie : « « coach Gueïda » est plus proche des joueurs. On est toujours à l'écoute, parce qu'il a vu ce qu'était le haut niveau. »
Un tempérament qui sait se réveiller
Sa notoriété encore fraîche n'est pas à négliger, selon Jean-François Vulliez : « Il était dans le vestiaire des pros il n'y a pas très longtemps, il est reconnu par les jeunes. » Le dernier match de Ligue 1 de Gueïda Fofana, c'était le 23 mai 2015, à Rennes (victoire 0-1). Il y a à peine 3 ans. Florent Da Silva apprécie : « C'est super pour nous de l'avoir comme coach, parce qu'il a arrêté sa carrière il n'y a pas si longtemps que ça, malheureusement. ». Les souvenirs sont frais. « Son expérience, son ressenti, ça nous aide dans la « vérité » des matches », assure le défenseur axial Nassim Innocenti. Et en ce samedi 31 mars, lorsque son équipe est chahutée par l'AJ Auxerre et menée 0-1 à la mi-temps, le capitaine des Bleuets champions du monde U20 s'affirme. Dans le rond central, il réunit les joueurs autour de lui. « Il nous a dit que nous avions les cartes en main, qu'on était meilleurs qu'eux, et qu'il fallait juste le montrer », se remémore Nassim Innocenti après la rencontre. « Il prend des initiatives, je ne l'en empêche pas. Je donne les consignes dans les grandes lignes, et après Gueïda va être plus près de chacun, sur des détails pointilleux. On fonctionne comme ça depuis le début, clarifie son binôme. Je sais que quand il parle, il n'y a aucun souci. »
« Franchement, respect »
Une causerie moyennement payante, puisque les Auxerrois marquent dans la foulée. Le tempérament de Gueïda Fofana éclate alors, lui qui était resté vissé sur son banc toute la première période. Debout aux côtés de Pierre Chavrondrier, il harangue ses troupes, susurre les consignes à l'oreille des remplaçants, calme les frustrations des attaquants en manque de réussite. La fraîcheur venue du banc, tant par les entrants que par le réveil de l'entraîneur-adjoint, permet à l'Olympique lyonnais d'arracher un nul (3-3). Une combativité révélatrice de cette saison positive pour les U17 lyonnais, à laquelle le duo Chavrondrier-Fofana n'est pas étranger, selon le directeur du centre de formation Jean-François Vulliez. « Le groupe s'est construit au fil de la saison, et a réussi à enchaîner les bonnes performances, pour pouvoir concurrencer Saint-Étienne sur la première place. » Ce n'était pas gagné, à en croire Lucas Margueron : « Au début de l'année, on était un peu "persos". Ils ont réussi à réunir le groupe et franchement, respect. » Encore une victoire ce week-end, lors de la dernière journée contre le FC Lyon, et les jeunes Rhodaniens remporteront la poule C et s'assureront de disputer les play-offs pour le titre national.
Déjà très apprécié quand il était joueur, en témoignent les marques d'affection de Samuel Umtiti ou Antoine Griezmann lors de l'annonce de sa retraite, « l'homme qui mettait des coups de pression sur le terrain », dixit Chris Mavinga, qui l'a côtoyé chez les Bleuets, a bien lancé sa carrière d'entraîneur, auquel il ne se prédestinait pas auparavant. Lâché par sa cheville, il n'a pas réellement eu le choix. Mais comme lorsqu'il enfilait plus souvent le maillot que le survêtement, Gueïda Fofana continue sa route, sans faire trop de bruit. Juste assez pour se faire entendre.
Sylvian Baudry
Photo : Flavien Clément
Bonjour Marseille veux 2 ans suspendu et retra de point c vrai pd' l'OM allez salbour j peur
Heureusement que je viens de lire l'article sur la demande contre Lopes de la part de l'OM..sinon ton message est incompréhensible ...^^
Leur demande me fait bien rire mai il est pas fou de penser finir la saison sans Lopes..tant pis pour lui, il faut qu'il apprenne à se canaliser..trop de temps passer avec Vercourtre..^^
Par contre, Rami doit prendre autant que Lopes pour son coup de poing sur Marcelo et sa réaction au chambrage de Marcelo.
Marcelo risque 1 ou 2 matchs aussi..on pourrait payer cher cette baston de pupille..
Tu sais qu'on peut porter plaintes contre ton commentaire pour OM-ophobie XDDD
Surtout porter plainte pour terrorisme contre la langue française...
XDDD
Quel mec génial ce Fofana....en voilà un que j'accueil sans aucun regret dans notre staff...un exemple à suivre pour nos jeunes...
Pourquoi une bonne surprise dans 5 ans...et après quelques étapes plus haut dans l'organigramme de nos équipes de jeunes...
Bonne route à lui.
+69
j'apprécie beaucoup ce joueur. Une mentalité en or. Les jeunes apprendront beaucoup de lui. Dans quelques années j'espère qu'on le verra dans les staff de la une ou même pourquoi entraineur.