OL : Ferland Mendy, la gauche caviar

Légèrement blessé puis remplaçant en début de saison, Ferland Mendy s’est imposé dans le onze de l’OL depuis quelques matches. Dans son couloir gauche, l’ancien Havrais donne pleinement satisfaction.

C’est une des rares satisfactions de ces dernières semaines. Titulaire pour la première fois de la saison à Nantes, fin août, Ferland Mendy (22 ans) n’a plus quitté le onze de l’OL depuis la défaite à Paris, mi-septembre. Blessé à la cheville contre l’Inter Milan en juillet, l’ancien Havrais a retrouvé la pleine possession de ses moyens et rayonne dans son couloir gauche. Fernando Marçal ne peut pas en dire autant.

Un latéral complet

Comme son homonyme à Manchester City, Ferland Mendy possède toutes les qualités du latéral moderne. Solide défensivement, le natif de Meulan-en-Yvelines n’hésite pas à apporter le surnombre en phase offensive. Et il le fait plutôt bien. Son parcours l’aide aussi. « J’ai commencé attaquant, comme le bon parcours d’un latéral gauche. Je finis milieu gauche et enfin arrière gauche. Je suis redescendu de deux crans. Pourtant j’étais bon en attaque, je marquais beaucoup de buts (rires) », s’amusait-il, il y a deux semaines. Puissant (63,6% de duels gagnés en Ligue 1) et efficace (8 tacles dont 4 réussis), l’ancien Havrais cause beaucoup de soucis à ses adversaires. Kylian Mbappé a notamment éprouvé quelques difficultés face à la recrue estivale de l’OL, toujours exigeante envers elle-même. « Le staff m’a dit que dans l’ensemble ça allait bien à part quelques petites choses à corriger. Notamment par rapport à la couverture dans mon dos. A un moment j’ai laissé Mbappé s’échapper », s’est souvenu le défenseur après la défaite au Parc des Princes (0-2).

Une complicité évidente avec Aouar

Le week-end dernier à Angers, Ferland Mendy est apparu un peu moins performant que lors des dernières semaines. Dans le couloir gauche, il était associé à Memphis, avec lequel il n’a pas beaucoup d'automatismes. Comme à son habitude, le Néerlandais n’a pas tout mis en œuvre pour faire jouer son partenaire. Au contraire d’Houssem Aouar, avec lequel le défenseur a évolué lors des réceptions de Dijon et de l’Atalanta Bergame. Face aux Bourguignons, les deux Lyonnais n’ont cessé de combiner, exposant aux yeux de tous leur évidente complicité. Sur l’ouverture du score, c’est le joueur formé à l’OL qui donne un ballon à l’ancien Havrais, qui perfore la défense adverse puis trouve le poteau, avant que Nabil Fekir ne marque dans le but vide. Le numéro 8 rhodanien, n’hésite jamais à mettre son défenseur sur orbite. Face au DFCO, le natif de Meulan-en-Yvelines a effectué cinq centres sur ses sept en Ligue 1, cette saison. « Comme nous jouons avec des faux pieds (Aouar, Memphis, Traoré), les latéraux doivent avoir une bonne qualité de centre », explique Bruno Genesio. Ça, Aouar l’a bien compris. « On a fait de bonnes combinaisons avec Ferland Mendy. On s’entend bien dans la vie, et cela nous facilite les automatismes sur le terrain. On a mis notre entente au service de l’équipe », soulignait l’attaquant après le nul contre les Côte-d'Oriens.

Une longueur d’avance sur Marçal

Alors qu’il semblait derrière Fernando Marçal dans la hiérarchie des latéraux gauche à l’OL, en début de saison, Ferland Mendy a pris une longueur d’avance sur son concurrent brésilien, ces dernières semaines. L’ancien Havrais vient d’enchaîner quatre titularisations. L’ex-Guingampais, lui, n’était pas dans le groupe face à l’Atalanta Bergame et s'est assis en tribunes contre Angers. Le natif de Meulan-en-Yvelines a désormais davantage joué que le numéro 20 rhodanien (450 minutes toutes compétions confondues contre 434). Même s’il n’a ni marqué, ni délivré de passe décisive, comme Marçal, le Français semble plus précieux. Ses prises d’initiatives et ses chevauchées s’avèrent souvent déroutantes. Avec lui, un vent de fraîcheur souffle à l’Olympique lyonnais, dans une équipe où il est l'un des rares à dépasser ses fonctions. Son sourire quotidien traduit sa bonne forme sur le terrain. « Je suis quelqu’un qui rigole beaucoup. Ça se passe bien avec tout le monde, avec les nouveaux et les anciens. On a une équipe jeune, c’est plus facile de s’adapter, de s’intégrer », se réjouissait-il, il y a deux semaines. Impliqué sur trois buts depuis de le début de l’exercice (contre Dijon il provoque un penalty puis permet à Fekir de marquer après son poteau, et à Angers Memphis reprend sa frappe mal repousée), le défenseur va gagner en expérience au fil des rencontres. Et ainsi gommer ses erreurs de jeunesse. L’arrière gauche a déjà concédé deux penaltys à Paris et face à Dijon. En attendant, Mendy affiche déjà de belles promesses et devrait continuer à monter en puissance.