OL : Fekir à nouveau d'attaque

Leader de l’attaque de l’Olympique lyonnais, Nabil Fekir est aussi devenu celui du vestiaire. Apparu sous un nouveau visage depuis la reprise, il tentera de confirmer ce vendredi soir à Rennes (20h45).

Délesté de nombreux de ses cadres cet été, l’Olympique lyonnais en a trouvé un nouveau en la personne de Nabil Fekir. Le meneur de jeu qui aborde cette saison plus affûté que jamais, a tout fait pour revenir à son meilleur niveau. Sa grave blessure au genou (victime d’une rupture des ligaments croisés en septembre 2015) semble désormais loin derrière lui. Nouveau capitaine de l’OL, l’international français a laissé de côté ses soucis du passé pour enfin s’assumer comme un leader. Son doublé le week-end dernier contre Strasbourg (4-0) n’a fait que prouver les bonnes dispositions dans lesquelles il se trouve actuellement. A lui de confirmer ce vendredi soir à Rennes (20h45).

Des vacances « studieuses »

Après une saison 2016-2017 éprouvante aussi bien physiquement que mentalement pour beaucoup de joueurs de l’Olympique lyonnais, Nabil Fekir n’a pas beaucoup coupé avec le travail pendant les vacances. « Il a pris des vacances un peu plus courtes. C’était des vacances studieuses », nous confie son agent Jean-Pierre Bernès. En accord avec le club, Nabil Fekir s’est d’abord attaché les services d’un préparateur physique personnel. Il a ensuite redoublé d’efforts et chassé ses kilos en trop. Et ça se voit sur le terrain. Lors de la préparation, l’international français s’est montré à son avantage en inscrivant notamment deux buts. Samedi dernier contre Strasbourg (4-0), il n’a fait que confirmer ses bonnes dispositions en y allant de son doublé. « Il est affûté, on sent qu’il a fait une préparation poussée. Il va encore monter en puissance », souffle le meilleur buteur de l’histoire de l’OL Fleury Di Nallo. Le numéro 18 rhodanien fait déjà l’unanimité et c’est les Rennais qui pourraient en pâtir ce vendredi soir.

Pilier de Bruno Genesio

Les relations entre Nabil Fekir et Bruno Genesio n’ont pas toujours été au beau fixe. Et c’est le joueur formé à l’Olympique lyonnais qui le dit : « Il y a eu des périodes un peu compliquées entre Bruno et moi, confessait-il fin juillet dans L’Equipe. Bruno sait que je ne suis pas méchant, que j’ai un bon fond. Lui aussi. Et ça s’est arrangé petit à petit. On a eu des discussions. En début de préparation, on a encore parlé et définitivement tout mis à plat. Ces discussions ont constitué un élément déclencheur pour moi. Il m’a dit qu’il comptait sur moi, que j’étais un leader pour lui. À moi de lui rendre cette confiance. » Signe de cette confiance, l’entraîneur lyonnais a depuis fait de l’international français son capitaine. Une décision approuvée en interne par Jean-Michel Aulas, soucieux de promouvoir un joueur formé au club.

Alors qu’il a parfois aligné son équipe en 4-3-3 la saison dernière, quelquefois avec Fekir sur le côté droit, le technicien rhodanien a installé pour ce nouvel exercice son joueur à son poste préférentiel : en soutien de l’attaquant de pointe. Bruno Genesio, aussi, semble avoir fait évoluer sa réflexion. « Bruno comme tous les entraîneurs a des convictions. Il pensait vraiment que dans l’équipe qu’il menait, Nabil allait peut-être amener plus en jouant à droite", murmure Gérard Bonneau qui était responsable du recrutement chez les jeunes à l’Olympique lyonnais depuis le début des années 2000 et travaille désormais avec Florian Maurice. Et de poursuivre : "On a l’impression qu’il y a des relations qui ne sont pas bonnes mais ce n’est pas une histoire de relation, chacun dit ce qu’il ressent et Nabil a toujours eu beaucoup de correction dans ses propos et Bruno a toujours dit que Nabil est un grand joueur. » Pour Jean-Pierre Bernès, la question du positionnement de Nabil Fekir n’a jamais été sujet quelconque débat. « On sait qu’il a un poste préférentiel, ce n’est pas un débat. Il n’y a jamais eu de tension, simplement des discussions entre un entraîneur et un joueur. Il a de très bonnes relations avec Bruno Genesio », lance l’agent. Bien dans sa tête et ses crampons, à un poste qu’il affectionne, l’international français est désormais lancé. « Physiquement il se sent très bien, techniquement on connaît ses qualités, donc à partir du moment où tu te sens libéré après dans la tête c’est beaucoup plus facile », a indiqué Jérémy Morel ce mercredi.

Un nouveau rôle à assumer

Pour Nabil Fekir, cette saison représente celle de tous les enjeux. S’il aspire à retrouver son meilleur niveau, il va aussi devoir assumer son nouveau rôle de capitaine. Un nouveau statut qui lui tient déjà à cœur. « J’ai senti que c’était quelque chose qui lui plaisait. Pour lui c’est une fierté et un honneur d’être le capitaine de son club formateur, révèle Jean-Pierre Bernès. Quand il me l’a annoncé il était très fier. C’est une responsabilité qu’il est prêt à endosser. » En apparence réservé voire peu bavard, l’international français présente de nombreuses qualités pour exercer sa nouvelle fonction. « Vu de l’extérieur Nabil manque peut-être un peu de communication mais c’est quelqu’un qui sait bien gérer les émotions, il ne disjoncte pas pour un rien et lui donner cette responsabilité ça va aussi le permettre d’aider les jeunes et les nouveaux joueurs », glisse Gérard Bonneau. Le brassard pourrait aussi booster ses performances. « Il sent qu’on lui fait confiance donc ça le met aussi automatiquement en confiance. Ça va le doper », pense Fleury Di Nallo. Avec la Coupe du monde 2018 dans le viseur, les planètes semblent donc alignées pour que Nabil Fekir réalise un exercice à la hauteur de son immense talent.