OL – Dijon : Mathieu Gorgelin au pied levé

Habituel remplaçant d’Anthony Lopes, Mathieu Gorgelin sera titulaire dimanche contre Dijon au Parc OL (17h), pour suppléer le gardien portugais, suspendu. Un petit événement pour ce joueur à la mentalité exemplaire.

Mathieu Gorgelin est un homme qui prend son rôle à cœur. Doublure d’Anthony Lopes dans les buts lyonnais, le natif d’Ambérieu-en-Bugey (Ain), se tient prêt à remplacer le gardien portugais quand les circonstances l’exigent. Ce sera le cas ce dimanche contre Dijon au Parc OL (17h), où il suppléera l’habituel titulaire, suspendu. « Être numéro deux, c’est mon rôle et ça me tient à cœur. Si j’ai prolongé (jusqu’en 2020, ndlr) avec le club, c’est parce que je connaissais ma situation et que j’étais prêt à faire des sacrifices. C’est moi qui ai choisi de rester ici et d'être dans ce grand club », a affirmé, vendredi, le portier à la mentalité exemplaire, qui sait que la hiérarchie est bien établie.

Sept matches en pro avec l’OL

Mathieu Gorgelin (26 ans) est un pur produit de la formation lyonnaise. Arrivé à l’OL à l’âge de 11 ans, il a franchi toutes les étapes jusqu’à devenir professionnel. En catégories de jeunes, il récoltait même souvent les faveurs des ses entraîneurs, au dépend d'Anthony Lopes, qu’il côtoie depuis 15 ans. Quelques blessures plus tard et une ascension express du Portugais et le voilà destiné à vivre dans l’ombre d’un autre. Il s’y est habitué et n’a ainsi joué que sept fois avec son club formateur depuis qu’il a signé professionnel. Il y a pourtant bien eu un prêt au Red Star, en 2011-2012, qui lui a permis de goûter un peu à la compétition, en National. Mais l’aventure a tourné court. Il a même perdu sa place de titulaire en cours de saison après 18 matches disputés (toutes compétitions confondues) et un cinglant 5-0 en 32es de finale de la Coupe de France contre l'OM.

L’ancien international Espoirs français, revenu entre Rhône et Saône, a profité du départ de Rémy Vercoutre à Caen en 2014, pour se faire une place dans l’effectif lyonnais. Et même s’il n’a pas beaucoup porté le maillot rhodanien, il a répondu présent à chaque fois que l’on a fait appel à lui. Comme ce soir de novembre 2013 à Geoffroy-Guichard, où il avait été propulsé titulaire, après les blessures de Lopes et Vercoutre. Dans le derby face à l’ASSE, il avait rendu une belle copie et avait vécu de l’intérieur la formidable victoire lyonnaise, au bout du temps additionnel. Bruno Genesio n’a pas manqué de mentionner ce match-là pour rappeler que Gorgelin dispose d’une certaine légitimité au poste de gardien numéro deux. « Ce n’est pas facile de jouer un match comme ça de temps en temps, mais c’est le rôle d’une doublure, d’un gardien numéro deux. Mais il a montré par le passé, notamment dans des conditions très difficiles à Saint-Etienne qu’il était capable de tenir son rang donc j’ai confiance sans problème en Mathieu », a expliqué, ce vendredi, l’entraîneur lyonnais.

Joël Bats, le facteur X

Depuis deux saisons, Mathieu Gorgelin compte sur la Coupe de la Ligue pour grappiller du temps de jeu. Malheureusement pour lui, cette année l’OL s’est fait sortir dès les huitièmes de finale face à Guingamp au Parc OL, en décembre dernier (2-2, 3-4 tab). Il n’a plus joué depuis. Ce dimanche, contre Dijon, il va jouer son premier match en Ligue 1 depuis décembre 2015. Cette éternité, n’influe pas sur sa préparation. « À chaque match, je me prépare pour rentrer. Que l’équipe soit bonne ou qu’elle soit dans une forme moyenne, il faut se tenir prêt à jouer. Je travaille tous les jours pour dépanner le moment venu. Je donne tout pour mes coéquipiers et pour répondre présent quand je dois jouer », a affirmé le gardien de but, ce vendredi.

Notre consultant Nicolas Puydebois, qui a été la doublure de Grégory Coupet durant la saison 2004-2005, connaît ce rôle si particulier. L’ancien Lyonnais estime que lorsque l’occasion de jouer se présente, il faut y voir une véritable opportunité, pour éviter toute pression négative. « Il faut se dire que l'on a tout à gagner, qu’on a sa place comme doublure à l’OL. Par contre si on aborde le match en se disant qu’on a des choses à prouver, on se met la pression. Dans ce cas-là, le stress peut t’envahir et on peut perdre ses moyens », a-t-il affirmé. Pour l'ancien champion de France, Gorgelin doit jouer « libéré. » Il précise que « quand on a la possibilité de jouer, il faut le prendre comme une opportunité, pas comme une charge. Surtout profiter parce qu’il (Gorgelin, ndlr) n’en aura peut-être pas d’autres à jouer cette saison. » L’ex-Strasbourgeois, sait le rôle primordial que détient Joël Bats dans ce contexte. « L’avantage à Lyon c’est qu’on a Joël Bats, qui quoi qu’il arrive met les gardiens dans les meilleures dispositions pour préparer ces matches-là. Il est très bon dans la mise la confiance, c’est un vrai appui, un vrai soutien et un vrai professionnel, donc ça enlève une grosse partie de la pression », a-t-il reconnu. Bruno Genesio le rejoint sur ce dernier point. « On la chance d’avoir ce qu’il se fait de mieux au niveau de l’entraîneur des gardiens. Il a une grosse approche psychologique, il y a aussi une préparation athlétique différente de ce qu’il a l’habitude de faire, parce que lorsqu’on est numéro deux la semaine se déroule différemment que lorsqu’on débute le match. Joël a préparé Mathieu en conséquence pour le match de dimanche » Les planètes semblent donc alignées. A Mathieu Gorgelin de prouver qu'il peut être plus qu'une étoile filante.